Economie Confinement : les entreprises naviguent à vue
Des échanges entre la CCI et 371 entreprises (*), il ressort que "Les dirigeants évoquent de plus en plus le mois de septembre comme date de réelle reprise."
Le secteur des cafés hôtels restaurants (CHR) et des services à la personne s'attend à une reprise molle avec une grosse interrogation sur le comportement des clients après cette longue période de confinement. Pour le BTP et l'industrie : les chefs d'entreprise anticipent une reprise brutale suite à l'arrêt total de nombreux chantiers avec la double problématique de la garantie de la sécurité des salariés et de la difficulté de l'approvisionnement pour assurer une reprise rapide des chantiers et de la production.
"Et en termes de gestion des ressources humaines, les dirigeants sont face à de nombreuses inconnues : Quand les salariés vont-ils revenir ? A quelle cadence ? Comment absorber le surcroît d'activité à venir ? Comment étaler les congés lors de la reprise ? Comment gérer les approvisionnements indispensables en masques, gants et gel pour la sécurité des salariés ?"
(*) Enquête menée du 6 au 10 avril auprès de 371 entreprises de 1 à 50 salariés du Rhône et de la Loire
Deux tiers des entreprises continuent leur activité (63%) mais la réalité par secteur d’activité est très différente
Alors que les cafés-hôtels-restaurants (CHR) sont quasiment à l’arrêt, ainsi que les commerces hors alimentaires, 77% des industriels et 73% des entreprises de services poursuivent leur activité.
Le niveau de production est en-dessous de 70% pour deux tiers des répondants (65,5%). 80% des CHR répondants ont un niveau de production en-dessous de 20%. Parmi les entreprises encore en activité, une très grande majorité (95,5%) n’envisage pas d’arrêter son activité pour l’instant, et ce quel que soit le secteur d’activité.
85% des entreprises enregistrent une baisse des commandes et des ventes
La principale conséquence de la crise est la baisse des commandes et des ventes (85%). Viennent ensuite les difficultés de livraison clients (25,5%), la rupture d’approvisionnement en matières premières (22%), les difficultés à régler les fournisseurs (8,3%), l’import/export en baisse (7,7%), les défauts de soustraitants/co-traitants (5,6%), la perte ou la dévalorisation des stocks (4,5%).
Emploi : près de 75% des entreprises ont recours au chômage partiel
Les principales conséquences sur les salariés sont la mise en chômage partiel (74,3% des répondants), au télétravail (39,8%), en absence pour garde d’enfants (18,8%), en arrêt de travail (13,8%) ou en congés (12,8%). 17,8% des entreprises ont des équipes présentes physiquement sur site (96% ont pu mettre des mesures de protection en place).
Une santé financière des entreprises sur le fil : 67% des chefs d’entreprise reportent leurs échéances
Si la grande majorité (82,4%) des clients ne demandent pas de délais de paiement fournisseurs, des difficultés de paiement se font sentir de plus en plus… Les clients demandent plus souvent des délais dans l’industrie (plus de 31%).
Plus des deux tiers (67%) des entreprises ont demandé des étalements de charges : principalement des reports ou étalement d’échéances sociales et fiscales (86,3%), et des reports ou étalements d’échéances bancaires (65,8%), puis l’obtention ou le maintien d’un crédit bancaire via Bpifrance (31,8%) et des reports ou un étalement des échéances fournisseurs (18%).
L'annulation des charges fiscales et sociales sur toute la durée du confinement est très clairement demandée par les chefs d'entreprise.