Une reprise obligatoire loin d’être évidente dans les écoles et collèges de Lyon

© Susie Waroude

L’école est (à nouveau) obligatoire depuis lundi. Nouvelle étape du déconfinement, l’ensemble des élèves lyonnais reprennent le chemin des classes cette semaine, de la maternelle au collège, avec des mesures sanitaires allégées. Voilà pour la théorie. Dans la pratique, cette rentrée « normale » après un temps de cours irréguliers et à seulement deux semaines de la trêve estivale est loin d’être évidente sur le territoire de la métropole.

Les établissements ont dû s’organiser dans l’urgence, découvrant le nouveau protocole d’accueil quelques jours avant la reprise. À l’école Michel-Servet (maternelle et primaire) en bas des pentes de la Croix-Rousse (Lyon 1er), la grande reprise a tout de même pu se faire dans des conditions optimales, comme le raconte le directeur Pascal Barbier.

« Tous les enseignants sont présents et les bâtiments permettent d’accueillir sans trop de difficultés l’ensemble des élèves sur tous les temps scolaires, comme en période normale avec des règles sanitaires qui persistent : éviter de mélanger les groupes, distanciation d’un mètre dans les endroits clos pour l’école élémentaire. » Mais, malgré tout, les écoliers ne répondent pas tous présents à l’appel.

 

Absentéisme

« Il reste encore beaucoup d’inquiétude par rapport aux virus chez certains parents », poursuit le directeur de l’établissement lyonnais. Et les cas d’absence ne sont pas isolés. Selon un sondage (Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro, NDLR) publié la semaine dernière, seulement 45 % des parents voulaient renvoyer leur enfant à l’école, bien que le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ait insisté sur le fait que l’instruction est obligatoire. L’absentéisme durant ces deux semaines devrait toutefois être toléré au vu des circonstances actuelles.

« Nous avons été informés des conditions de reprise par mail vendredi soir, ce qui m’a laissé très peu de temps pour me réorganiser par rapport à mon travail, raconte une mère de famille villeurbannaise qui a choisi de ne pas suivre les annonces du président de la République en gardant son enfant à la maison. Quand on voit que certaines écoles referment à cause de nouveaux cas de Covid-19 comme, par exemple à Saint-Fons, on peut s’interroger sur la pertinence d’une reprise pour seulement quelques jours de classe ».

 

Des évaluations à la rentrée

De son côté, Pascal Barbier redoute les conséquences d’une trop longue pause sur les élèves en difficulté. Pour lui, cette reprise, même pour 15 jours, semble « essentielle ». « Certains ont eu du mal à suivre le travail qui était proposé à la maison, explique-t-il. Pour ceux qui ne reviennent pas à l’école, l’interruption sera au total de six mois. C’est énorme ! C’est vrai que cette reprise demande beaucoup de moyens. Mais tout cela n’est pas perdu. Nous ne sommes pas à l’abri d’un retour de l’épidémie à l’automne.  »

Pour lutter contre le décrochage scolaire et les retards accumulés pendant le confinement, Jean-Michel Blanquer a annoncé en début de semaine que des évaluations seront réalisées à la rentrée afin d’établir les besoins en accompagnement personnalisé. Ces tests devraient être particulièrement poussés en français et en mathématiques pour les collégiens entrant en classe de 6e.

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