Municipales 2020 : A la ville comme à la Métropole : un coup double historique pour les verts à Lyon

Dans un doublé historique, les écologistes se hissent aux commandes de la ville comme de la Métropole de Lyon mettant ainsi un terme à près de 18 ans de mandat cumulé pour Gérard Collomb.
Gregory Doucet, le nouveau maire de Lyon, devant ses partisans et la presse lors de l'annonce de sa victoire
Gregory Doucet, le nouveau maire de Lyon, devant ses partisans et la presse lors de l'annonce de sa victoire (Crédits : Maintenant Lyon)

Article publié le 29 juin à 2:38 mis à jour à 17h45 avec résultats définitifs.

Fin de parti pour une campagne électorale hors norme, aux rebondissements quasi quotidien et profondément altérée par la crise du Covid-19. A Lyon, sur fond d'abstention record (62,24%), Grégory Doucet, tête de liste de Maintenant Lyon pour tous, devient le nouveau maire de la ville avec 52,6% des votes exprimés.

Il survole le vote face au dauphin de Gérard Collomb, Yann Cucherat (29,7% des voix), qui portait les couleurs d'une liste d'union ex-LREM/LR conclue entre les deux tours, et Georges Kepenekian, candidat divers centre sans étiquette (17,1% des voix).

La liste de Gregory Doucet, qui se présentait dans le 3e arrondissement, remporte 7 arrondissements sur 9, seuls les 2e et 6e arrondissement restent dans les mains de la droite, comme les précédentes élections. Et même si Valentin Lungenstrass, le candidat écologiste était pourtant bien placé au 1er tour dans le 2e, il n'a pas transformé l'essai face à l'union de la droite. De tous les anciens élus, seul Pascal Blache, le maire LR du 6e arrondissement, rempile donc pour un deuxième mandat avec 50,02% des voix.

"Lyon a rendez-vous avec l'histoire, le temps de l'écologie est venu. Il est temps de tracer le chemin de la transition écologique et humaniste. Je serai le maire qui écoute, qui délègue et associe et, notamment, qui ancrera les femmes dans la vie de la cité (...) Nous serons fiers demain, d'avoir agi aujourd'hui", indiquait le nouveau maire devant ses soutiens à son QG de campagne.

Humanitaire, cadre chez Handicap International, l'ONG d'origine lyonnaise, Gregory Doucet, nouveau venu sur la scène politique lyonnaise tente déjà de rassembler et de rassurer, notamment les acteurs économiques qui avaient, ces dernières semaines, multipliés les mises en garde.

"On ne fera rien contre les Lyonnais, rien ne sera fait sans les lyonnais (...) Aux acteurs économiques, nous disons que l'économie n'est pas l'ennemi de l'écologie. Elle est sa meilleure alliée, elle le sera dans le temps de la relance mais aussi dans le temps d'après", poursuit-il.

Au conseil municipal de 73 sièges, il siègera avec une confortable majorité de 51 sièges. Face à lui, la coalition du centre et de la droite a obtenu 17 sièges et la liste sans étiquette de Georges Képénékian 5 sièges.

Gérard Collomb met fin à "sa vie politique"

Une double défaite de taille pour l'ancien maire de Lyon qui a multiplié les manœuvres politiques pour tenter de se faire élire à nouveau. Après une démission fracassante de son poste de ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb a tenté de remettre la main sur "sa" ville. Peine perdue, il n'a ni réussit à convaincre son ancien dauphin David Kimelfeld de s'allier avec lui, ni réussit à convaincre les électeurs de la nécessaire alliance avec les forces de droite. Lui qui misait sur la marque Collomb pour faire élire l'ancien gymnaste Yann Cucherat n'a pas réussi son pari, y compris dans son fief du 9e arrondissement de Lyon où l'écologiste Camille Augey a réalisé le plus gros score des verts dans tous les arrondissements de Lyon avec 63.23% des voix. Faible consolation, il obtient néanmoins un siège à la métropole de Lyon.

"C'est la fin de ma vie politique mais je continuerai dans le débat d'idée et à aider celles et ceux qui ont été avec mois au cours de ces années passées », a indiqué Gérard Collomb au micro de nos confrères du Progrès.

L'ancien maire de Lyon semblait relativement détendu : il avait déclaré, quelques heures avant, "'il y a poussée ou pas, on revient dans six ans et on reprend tout !".

Fair-Play, Georges Képénékian a félicité le nouveau maire de Lyon pour sa victoire par "un salut républicain."

"Il sera le maire d'un mouvement profond, quelque chose se joue, nous l'avons senti depuis longtemps. Je remercie les électeurs, ils ont voté pour un projet, nous avons créé autour de nous un magnifique mouvement", a indiqué Georges Kepenekian.

Coup double à la métropole

En plus des élections municipales, les électeurs devaient également voter pour les élections métropolitaines. Créé en 2015, la métropole de Lyon (59 communes) dispose d'un statut juridique unique en France qui entraîne l'élection de ses 150 conseillers au suffrage universel direct issus de 14 circonscriptions au poids électoral modulés. Ce sont eux qui éliront, le 2 juillet prochain, le nouveau président de la métropole.

Au regard des résultats, c'est le candidat écologiste Bruno Bernard qui devrait se glisser dans le fauteuil de président de cette institution aux compétences très élargies - mobilité, insertion, propreté et notamment développement économique - au budget colossal (3,5 milliards d'euros).

Chef d'entreprise, élu vert depuis quelques années, Bruno Bernard et sa liste ont remporté 9 circonscriptions sur 14, confirmant ainsi la tendance du premier tour. Le candidat a proclamé sa victoire très tôt dans la soirée, bien avant que l'ensemble des résultats soient confirmés par la Préfecture.

"Je regrette l'abstention, mais je remercie les électrices et les électeurs qui ont fait un choix historique. Je dirigerai une équipe soudée et investie, nous travaillerons avec les maires, les acteurs associatifs et économiques. Une nouvelle page s'écrit, nous nous mettons au travail dès demain", a déclaré Bruno Bernard.

Bruno Bernard remporte ainsi 88 sièges, soit une majorité très confortable, ne nécessitant aucune alliance pour gouverner, comme cela a été le cas pour ses prédécesseurs.

Le président sortant David Kimelfeld a remporté une seule circonscription apportée par la liste portée par Marc Grivel (Val de Saône), il n'a pas été plébiscité sur la circonscription dans laquelle il se portait candidat où il n'a obtenu que 29.51% des voix battu par le très médiatique Fabien Bagnon avec 47,31% des voix. Il siègera toutefois toutefois dans l'opposition de la métropole avec 25 élus.

"Il y a déjà eut une vague bleue, rose et maintenant c'est la vague verte. Je tiens à féliciter les verts pour leur victoire, je leur souhaite bon courage, il y a beaucoup de travail à faire. J'ai eu beaucoup de plaisir à présider cette métropole, je pense avant tout aux agents, nous avons fait face à la crise, avec eux. J'ai fait des propositions sur la transition énergétique et la solidarité, j'espère que cela sera néanmoins pris en compte", a-t-il déclaré.

Entre les deux camps, François-Noel Buffet, qui portait la liste d'union ex-LREM/LR a remporté 4 circonscriptions mais s'est fait devancer de quelques voix sur sa circonscription Lones et Coteaux. Il devrait lui aussi siéger dans l'opposition de la métropole avec 37 élus : reste à savoir sous quelle étiquette.

"La vague est d'une telle puissance qu'il faut savoir le reconnaître à nous d'analyser la suite", indique François Noel Buffet à nos confrères du Progrès.

"Après la vague bleue de 2014, nous assistons à la vague verte. Il ne faut pas la redouter, c'est le choix des électeurs. Mais les Républicains conservent beaucoup de mairies ; il faudra également capitaliser sur les nouveaux visages et les nouveaux talents qui ont émergé aussi de notre côté, nous devons remercier Etienne Blanc pour ce travail", a commenté sur Bfm Lyon le maire réélu de Rillieux-la-Pape et président des républicains du Rhône et de la métropole de Lyon, Alexandre Vincendet.

L'élection définitive du maire de Lyon devrait se dérouler le week-end du 4/5 juillet ; avant cela l'élection aura lieu l'élection du président de la métropole le 2 juillet prochain.

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Commentaires 2
à écrit le 29/06/2020 à 13:31
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Difficile de savoir si les gens ont votés vert pour ne pas voter LREM, droite ou PS. Une chose est sûre, c'est bien de changer de maire après temps d'année !

à écrit le 29/06/2020 à 11:29
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Fini le développement économique de la métropole lyonnaise. Désormais l'heure est à la décroissance et à la fermeture des usines!

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