10 choses à savoir sur Grégory Doucet, le nouveau maire de Lyon

L’écologiste Grégory Doucet sera le nouveau maire de Lyon.

L’écologiste Grégory Doucet sera le nouveau maire de Lyon. ROMAIN LAFABREGUE/AFP

Venu de l’humanitaire, ce quadragénaire succède à Gérard Collomb dans le fauteuil de maire de la troisième ville de France.

1. Novice

Jusqu’à ce qu’il s’empare de la citadelle de Gérard Collomb, personne ou presque n’avait entendu parler de lui. Grégory Doucet, 46 ans, n’avait jamais été élu (il était en 27e position sur la liste de Yannick Jadot aux européennes). Et il n’est lyonnais que depuis une dizaine d’années. En 2009, il avait fui la capitale et son stress pour aller respirer à Lyon…

A la faveur de la vague verte, voilà celui que tout le monde appelle « Greg » dans le fauteuil de maire de la troisième ville de France.

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2. D’Artagnan

Collomb a voulu le camper, comme Bruno Bernard, candidat EELV à la métropole, en dangereux immature et en incompétent. Visage émacié à la Nicolas Hulot, barbiche de mousquetaire qui lui donne un petit air de d’Artagnan, Doucet, passé par une école de commerce à Rouen, répète qu’il n’est pas un doux rêveur :

« J’ai appris à lire un livre de comptes bien avant Gérard Collomb. Nous savons exactement ce que nous allons faire en nous installant à la mairie. Les temps sont à l’action. Le réchauffement climatique n’attend pas. »

3. Collomb

Depuis son élection, son téléphone n’arrête pas de vibrer. Il a reçu un coup de fil d’Eric Piolle, le maire de Grenoble, les félicitations de Yannick Jadot et de Delphine Batho. Lundi matin, il a aussi rencontré son prédécesseur, Gérard Collomb. « J’ai forcément du respect pour un maire qui a donné une grande partie de sa vie à la ville de Lyon », déclare-t-il, sans rancune.

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4. Méthode

Il s’est converti très vite à l’écologie, mais avec un credo : ne plus servir de strapontin à la gauche ni à quiconque. Son objectif : gouverner. « Quand j’ai été élu secrétaire départemental d’EELV Rhône, en 2017, j’ai tout de suite affirmé que notre ambition était de gagner Lyon et sa métropole. Nous ne sommes pas sortis du néant à l’occasion d’une vague verte. Nous sommes là pour durer, pour être aux manettes. »

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5. Humanitaire

Il a fait sa vie professionnelle dans l’humanitaire. Durant ses études, il a présidé le Genepi, association dans laquelle des étudiants intervenaient en prison. Il a ensuite fait ses armes à l’Adie, spécialiste du microcrédit, a enchaîné des missions longues à l’étranger où il a été confronté à la misère, notamment aux Philippines. En 2009, il arrive à Lyon où il devient responsable des opérations en Afrique de l’Ouest pour Handicap International. Il est aussi vice-président d’une ONG, Planète Enfants & Développement, spécialisée dans l’implantation de crèches et d’écoles maternelles au Népal et au Burkina Faso notamment.

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6. Pétrole

La famille n’était pas vraiment écolo, votait plutôt socialiste. Son père était cadre dans l’industrie pétrolière, sa mère, secrétaire dans une banque. Il grandit en région parisienne et reconnaît avoir « assez tôt tenté de convaincre [s]es parents » de partager ses convictions. « Adolescent, déjà, j’écrivais une lettre au maire pour lui dire que la ville était défigurée par les panneaux publicitaires », a-t-il raconté à l’AFP.

7. Vélo

Ce père de trois enfants cuisine bio, roule à vélo, jardine sur son balcon. Durant la campagne électorale, il a sillonné la ville, flanqué de ses partisans, tous arborant des masques verts, roulant avec des vélos équipés de panneaux publicitaires.

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8. Programme

Il souhaite une ville « 100 % marchable et cyclable » et une offre élargie de transports en commun. Il promet de végétaliser à tout-va, de rénover et sécuriser les écoles et d’instaurer à la cantine des repas 100 % bio avec 50 % de produits locaux, afin de faire de Lyon la ville des enfants.

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9. Latour

Comme beaucoup d’écolos, il a été inspiré par le livre « Où atterrir ? » du philosophe Bruno Latour. Il aime aussi lire des essais de vulgarisation scientifique pour nourrir ses réflexions. Il est convaincu d’une chose : « La faible culture générale en sciences de l’essentiel du personnel politique explique la lenteur de la prise de conscience de l’urgence climatique. »

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10. Terrestre

Il ne se retrouve plus dans le clivage droite-gauche hérité de la Révolution. Mais croit davantage à un rapport de forces entre les « terrestres » et les… « non-terrestres ». D’un côté, « ceux qui croient à la nécessité de tenir compte des limites planétaires », de l’autre, « ceux qui pensent qu’une croissance infinie pourrait être encore la voie ». En attendant, la formule fait rire sur les réseaux sociaux où l’on s’amuse de ce nouveau maire qui a vu… les petits hommes verts.

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