Les temps forts du discours de Grégory Doucet et les réactions à l’élection du nouveau maire de Lyon

Impôts Doucet Conseil Municipal
Le conseil municipal fait sa rentrée ce mardi 20 septembre (illustration). © Matis Arsac

Après l’hommage particulièrement appuyé du nouveau président écologiste de la Métropole Bruno bernard à Gérard Collomb jeudi lors de son installation, le premier maire Vert de Lyon Grégory Doucet a renouvelé l’exercice samedi en conseil municipal.

 

Gérard Collomb une nouvelle fois honoré

« Une page se tourne pour Lyon, et un nouveau chapitre s’ouvre, a-t-il débuté. Nous ne reprenons pas le livre à ses débuts, nous héritons d’une histoire. Je tiens donc à remercier et à rendre hommage à monsieur Gérard Collomb, mon prédécesseur, qui depuis plus de 40 ans a constamment œuvré à l’embellissement de cette ville. En représentant dévoué, il n’a jamais épargné ni ses efforts, ni son temps pour la transformer, l’embellir, la moderniser. »

Avant de s’adresser directement au maire sortant : « Vous laissez monsieur Collomb de nombreuses réalisations dont nous pouvons continuer à nous sentir fiers. Nous savons la passion que vous nourrissez pour cette ville, pour votre ville. Votre présence dans cette assemblée pour continuer à nous conseiller en atteste. »

 

Volonté de rassurer

Cette page tournée, Grégory Doucet a souhaité rassurer, comme l’avait fait Bruno Bernard jeudi, en démentant les fausses nouvelles entourant son programme ainsi qu’en présentant sa méthodologie de travail. « Je serai respectueux et attentif à l’expression pluraliste des convictions, quelles que soient les tendances et sensibilités, pour que cette assemblée soit un lieu de débat », a-t-il d’emblée affirmé.

«  S’agissant de la méthode, une transformation doit s’opérer. Il s’agit d’abord d’associer le plus grand nombre aux décisions qui les concernent. » Au programme : « Promouvoir la participation citoyenne et l’essor de la démocratie de proximité, reconnaître davantage le rôle et la voix des mairies d’arrondissement en leur accordant prérogatives renforcées. »

Avec encore et toujours le souci de gratter le vernis appliqué par leurs opposants en fin de campagne : « Nous voulons convaincre et non pas imposer. Nous sommes au service des Lyonnaises et des lyonnais, au service d’un projet plus grand que nous qui a pour ambition d’atteindre le bien commun. […] Rien de grand à Lyon ne peut se faire sans, ou contre, les Lyonnaises et les Lyonnais. Nous le ferons grâce à eux, nous le ferons avec eux. […] Nous ne sommes pas là pour détruire, nous sommes là pour construire. Bâtir une capitale européenne plus durable, économe, coopérative, vertueuse, où il fait bon vivre. »

 

« Nous n’héritons pas de Lyon, nous l’empruntons à nos enfants »

Quant au fond, Grégory Doucet a fait plusieurs annonces inédites, ou jusqu’ici plutôt passées inaperçues. À l’image de l’institution d’un « baromètre » afin de mesurer l’évolution du bien-être des habitants, ou de la création d’un « nouveau poumon vert de 80 ha sur les balmes de Fourvière. »

Autre point de crispation déminé dès l’installation du nouveau maire : la « sanctuarisation du budget de la culture ». Sur la tranquillité, le premier magistrat a également défendu sa majorité : « Nous ne sommes pas des innocents en matière de sécurité. On doit pouvoir se déplacer en paix à Lyon. »

Entre autres annonces, un plan d’investissement d’un milliard d’euros au cours du mandat, ou encore la création d’une «  maison de la mutation écologique ». Avant de paraphraser le célèbre aviateur lyonnais Antoine de Saint-Exupéry en conclusion : « Nous n’héritons pas de Lyon, nous l’empruntons à nos enfants ». 

 

Blanc et Képénékian ouverts, Broliquier et Cucherat frileux

Face à cette première prise de parole du mandat, Étienne Blanc, candidat LR à la mairie de Lyon avant de se ranger derrière Yann Cucherat (ex-LReM), rechignait à « croiser le fer aujourd’hui », semblant comme laisser le bénéfice du doute au nouvel élu. «  J’ai été rassuré par vos propos », reconnaissait-il. Son ex-allié collombiste, petite mine, se montrait quant à lui bien plus frileux, souhaitant « éviter le déclassement de Lyon qui occasionnerait un funeste repli sur soi » et dénonçant « des manœuvres qui n’honorent pas leurs auteurs [qui] ont cherché à ternir l’image de Gérard Collomb ». 

Denis Broliquier (Les Centristes) soulevait quant à lui quelques sourcils en appelant à ne pas transformer le conseil municipal en « soviet ». « Il ne s’agit pas de faire la ville pour quelques-uns, mais pour tous », appelait-il. L’ex-maire de Lyon Georges Képénékian (ex-LReM) soufflait quant à lui le chaud et le froid, son « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » sonnant comme un gage de bonne volonté, avant d’assurer que son groupe d’élus serait « exigeant et jamais silencieux ». 

 

Bienveillance et exigence à gauche

Franc sourire aux lèvres, Nathalie-Perrin Gilbert (Lyon en commun) se réjouissait de « permettre à notre ville de tourner une page et d’entrer avec confiance dans une nouvelle ère », appelant à « retrouver la fierté d’être Lyonnais, pas la fierté de la skyline ou celle des palmarès ». Sans oublier qu’un poids pèse sur les épaules de cette nouvelle majorité composite : « Après la responsabilité du rassemblement, nous avons celle de la réussite, de ne pas décevoir, de respecter nos engagements. »

La socialiste Sandrine Runel ne disait pas autre chose. Et après avoir dénoncé les « procès en amateurisme ou en inconscience » fait au nouvel exécutif avant même son installation, elle aussi embrayait sur l’exigence de résultats tout en lançant à Grégory Doucet un regard qui en disait long : «  L’écologie est indissociable des questions sociales, et nous y veillerons ». 

Les Verts savent à quoi s’en tenir.

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