FOOTBALLLes Allemands sont-ils vraiment arrogants avec l'OL ?

OL - Bayern Munich : « Le Bayern va détruire Lyon », les Allemands sont-ils vraiment arrogants avec l'OL ?

FOOTBALLComme avant le quart de finale contre Barcelone, certains titres de la presse allemande ont pu laisser croire que le Bayern n'était pas trop inquiet avant d'affronter le septième de L1 en demi-finale
Moussa Dembélé et les Lyonnais veulent continuer à rêver face au Bayern.
Moussa Dembélé et les Lyonnais veulent continuer à rêver face au Bayern.  - Miguel A. Lopes / POOL / AFP
Julien Laloye

Julien Laloye

L'essentiel

  • Un titre du tabloïd Bild repris par la presse française a suscité un certain émoi parmi les supporters lyonnais, et sans doute les joueurs.
  • Avant les quarts de finale, le Barça s'était déjà étonné de certaines déclaration parues dans les madias allemands.
  • Les joueurs bavarois, eux, ont fait très attention à ne vexer personne, alors que les Lyonnais avaient trouvé une motivation supplémentaire en lisant certains journaux avant Manchester City.

«Pas de Pep en demi-finale. Du coup le Bayern va démolir Lyon ». Un titre web un peu accrocheur et c’est toute la région Rhône-Alpes qui s’insurge lundi aux aurores, après un week-end à planer loin au-dessus des contingences terrestres. « Encore un signe de l’arrogance allemande ». « On va voir ce qu’on va voir. » « Ils nous prennent pour qui les casques à pointe ? », entre autres amabilités plus ou moins fleuries aperçues à droite et à gauche.

Une montée en puissance sur les réseaux sociaux qui est inévitablement arrivée aux oreilles des joueurs lyonnais par les agents ou les copains, même si Garcia et Lopes n’ont pas moufté sur le sujet lors de la conférence de presse d’avant-match. La fameuse recette vieille comme le monde de la coupure de presse placardée sur le tableau magnétique du vestiaire pour motiver les troupes sur l’air bien connu de « Regardez-comment-ils-parlent-de-nous-on-va-leur-montrer-qui-on-est ».

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Bild affiché dans le vestiaire lyonnais ?

En passant, il est toujours fascinant d’étudier de près le cheminement intellectuel de ladite coupure de presse offensante. Moonwalk jusqu’à samedi soir, 22h59. L’OL vient de faire tomber City et le dernier stagiaire du site internet de Bild, le canard le plus lu d’Allemagne (l’équivalent du Daily Mail britannique, pour faire court) titrait ainsi son compte-rendu de l’exploit lyonnais contre Pep. Notez qu’on ne dit pas ça par mépris, c’est juste parce qu’on sait un peu comment ça marche. Le papier en question n’est pas signé, on est samedi, et c’est le 15 août. Autant dire que personne ne bosse, ou alors en fermant les yeux. D’ailleurs, à 20 Minutes, on avait laissé la home du site au chat du concierge.

L'article de Bild en question (et en VO)
L'article de Bild en question (et en VO) - Capture d'écran/20 minutes

Bref, c’est peut-être un berger allemand qui a choisi d’écrire « Ni Pep : Dann Haut Bayern eben Lyon weg », que Google translate traduit beaucoup moins agressivement par « Rien de Pep ! Puis, le Bayern renverse Lyon ». Tout ça pour dire quoi ? Et bien qu’il n’existe pas de complot visant à sous-estimer Lyon au sein de Bild, et que le pauvre hère qui a choisi ce titre ne pensait pas être à l’origine d’une nouvelle dépêche d’Ems en actualisant la page sports avant d’aller se coucher.

L’histoire aurait pu en rester là, puisque (plus) personne ne panne l’Allemand dans ce pays en dehors de Jean-Marc Ayrault dont on n’a plus de nouvelles depuis cinq ans, sauf que le correspondant de l’Equipe a fait son travail. Une petite revue de presse bien troussée en petit dans l’édition de lundi, les gros comptes suiveurs de l’OL qui relaient plus fort que Jumbo-Visma et la machine s’emballe.

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Le Barça n’avait déjà pas aimé les commentaires de certaines vieilles gloires

Peu importe au fond, si Bild a par ailleurs dit du bien de l’OL dans un autre article - enfin, on présume, ça commençait par Achtung Bayern -, le mal est fait, un peu comme avant le quart de finale contre le Barça. Ce coup-là, ce n’était pas la presse qui était visée, mais les anciennes gloires du foot allemand, qui prévoyaient une promenade de santé des Bavarois avec un petit rot pour digérer. Lothar Matthaüs, par exemple : « Le Bayern devra faire une erreur ou globalement faire très mal les choses pour perdre contre ce Barça », ou encore Giovani Elber : « Aujourd’hui, Lewandowski est meilleur que Messi ».

La Catalogne s’était offusquée, demandant réparation à Angela Merkel, et Hansi Flick avait dû tempérer les indignations diverses avec une hauteur bienvenue : « Vous ne pouvez pas les comparer. Robert est un attaquant de classe mondiale en tant que numéro 9. Messi est de loin le meilleur joueur du monde depuis de nombreuses années. Je ne sais pas s’il y aura à nouveau un joueur comme celui-là. »

C’est tout le paradoxe de ces emportements un peu surjoués. On ne peut pas nier une certaine arrogance pas tout à fait injustifiée au vu de l’impression laissée par le Bayern depuis janvier, et on était plutôt d’accord avec Daniel Riolo, par exemple, quand il reprenait sur RMC son spécialiste germanique Paulo Breitner « exaspéré » parce que le Bayern avait laissé espéré le Barça en début de match (8-2, mec quand même, il te faut quoi de plus, que Messi se harakirise au milieu de la pelouse ?). Mais cette suffisance provient presque toujours des commentateurs, de l’entourage, des anciens joueurs, jamais des joueurs eux-mêmes.

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Le Bayern fait profil bas

Le Bayern est irréprochable dans l’affaire. Dimanche, il a envoyé Corentin Tolisso aux journalistes. Pas un premier choix de Flick, mais un ancien Lyonnais, issu du centre de formation. L’international tricolore n’allait pas dire une seule vacherie sur la maison parentale.

« On ne va pas les sous-estimer. Je sais qu’ils sont capables de faire de moins bonnes choses en Ligue 1, mais lorsque les gros matchs sont là, ils répondent présent. C’était aussi le cas quand j’y étais. Tout l’effectif du Bayern le sait » »

Jérôme Boateng, qu’on ne peut pas suspecter de lyonnitude exacerbée, gardait la même ligne directrice, malgré les relances insistantes de nos collègues d’Outre-Rhin

« Tout le monde a vu le match de Lyon et moi aussi. Je ne dirais pas que nous étions heureux, mais nous avons été surpris par le résultat. Il ne faut pas oublier que Lyon avait sorti la Juventus avant. Le match de samedi était un peu étrange. City a eu en grande partie la possession du ballon et Lyon a su parfaitement concrétiser ses occasions. Il faut dire que c’est une équipe très disciplinée, et ce sera très difficile pour nous. Bien sûr, nous avons été surpris par le résultat, mais nous ne pouvons pas dire que nous sommes heureux. Au bout du compte, peu importe qui nous jouons, nous voulons juste atteindre la finale, que ce soit contre City ou contre Lyon ». »

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Et enfin Serge Gnabry, le nouveau dragster de l’aile gauche, n’a pas non plus été pris en flagrant délit de suffisance mardi.

« « Si on regarde le match contre Barcelone, c’était clairement un signal. Mais Lyon a battu la Juve, et Manchester City, qui étaient favoris. Et maintenant, c’est nous qui sommes les favoris. Nous devrons essayer d’imposer notre jeu et d’être présents dès la première minute, comme contre Barcelone. C’est le dernier pas pour nous, avant la finale et un très grand titre » »

Idéal pour souder le groupe lyonnais

Reste qu’aussi artificielle soit-elle, si la polémique peut conforter l’OL dans sa posture d’outsider que personne ne prend au sérieux, l’intrus qui ne disputera même pas l’épreuve en octobre à moins de la gagner, ça se prend. Juninho a mis longtemps à changer l’état d’esprit individualiste du vestiaire, alors il ne va pas cracher sur un petit coup de main de la presse d’en face pour souder le groupe encore un peu plus. On sait que la condescendance des médias anglais à l’égard de l’OL avant le quart de finale a fait froncer quelques sourcils chez les joueurs et mêmes les suiveurs, estomaqués de voir une conférence de presse entière sans aucune question posée à Guardiola sur l’adversaire la veille du match.

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Pour autant, ils n’en avaient pas fait des caisses après la qualification. « Je ne pense pas que les joueurs de City nous aient sous-estimés, mais peut-être qu’ils ne nous attendaient pas à ce niveau-là », relativisait Cornet, sur la même ligne que son président Jean-Michel Aulas. « Au-delà de l’état d’esprit, il ne faut pas nier qu’on a eu de la réussite, c’est pour ça qu’il faut savoir rester humbles et modestes ». Un discours prêt à l’emploi pour mercredi soir si ça se goupille bien. Franchement, on signe des trois mains.

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