Avec Lyon et Grenoble, Jean Castex semble miser sur la concertation préalable

Alors que le premier ministre Jean Castex devait rencontrer ce matin les maires et présidents des métropoles de Lyon et Grenoble, les premières communications qui ont filtré cet après-midi laissent entrevoir un mode d’échange plutôt basé sur la concertation, plutôt que sur des annonces chocs, comme c’était le cas la semaine dernière pour la ville de Marseille. La fermeture complète des bars ne serait pas envisagée à ce stade, à l’aube du nouveau discours du ministre de la Santé, Olivier Véran, prévu ce soir à 18h.
(Crédits : CHARLES PLATIAU)

Les bars et restaurants pourront-ils demeurer ouverts à Lyon et Grenoble ? La question divise, alors que le premier ministre Jean Castex a lancé ce matin une série de discussion avec les maires des grandes villes, déjà classées en alerte renforcée, dont Paris, Lille, Lyon, Grenoble et Toulouse.

Alors que l'épidémie de Covid-19 continue de remonter à nouveau, d'une manière jugée préoccupante par les autorités de santé, Matignon a reçu ce matin le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, ainsi que le président EELV de la métropole, Bruno Bernard, pour évoquer les mesures à venir. Dans la matinée, une conversation avec le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, ainsi qu'avec le président de la métropole grenobloise (ex-PS) Christophe Ferrari, étaient également à l'agenda.

Avec, au cœur des discussions, un éventuel renforcement des mesures sanitaires, qui pourrait se traduire selon certaines sources par un passage en "zone rouge écarlate" des deux villes. Une disposition qui, si elle était appliquée, pourrait entraîner la fermeture totale des bars et des restaurants, qui ne peuvent déjà, depuis de ce lundi, à n'ouvrir leurs portes que jusqu'à 22h.

La crainte d'un nouveau tour de vis

Dans tous les esprits, demeure depuis quelques jours la crainte d'un basculement en "zone d'alerte maximale" censé intervenir, selon le schéma prévu par le gouvernement, lorsque trois conditions sont réunies : à savoir, un taux d'incidence supérieur à 250/100 000, un taux d'incidence chez les plus de 65 ans supérieur à 100/100 000 ainsi qu'un taux d'occupation des services de réanimation supérieur à 30 % pour les par des patients Covid.

Des indicateurs toutefois difficiles à estimer à ce stade, puisqu'ils ne sont pas rendus encore publics par Santé publique France. Tout juste sait-on que le 29 septembre dernier, le département du Rhône se trouvait par exemple encore sous le seuil envisagé, avec un taux d'incidence global de 220/100 000, mais ce taux pourrait être supérieur au sein de la ville de Lyon, où l'épidémie semble s'accélérer au cours des derniers jours, avec un taux de positivité des tests qui a atteint 11,5%.

Alors qu'à cette heure, rien n'avait encore filtré concernant le contenu des discussions partagées entre Jean Castex et les élus des villes des Grenoble et Lyon, plusieurs sources affirmaient comme "peu probable" l'annonce de mesures drastiques à compter de ce soir par le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui doit tenir son point hebdomadaire à 18 heures.

Juste avant cela, le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, tiendra lui aussi un point presse sur le perron de l'Hôtel de Ville de Grenoble, où il devrait revenir sur la teneur de son entretien avec Jean Castex.

Le Grand Lyon veut sauvegarder son tissu économique

De son côté, le président du Grand Lyon, Bruno Bernard, demeure le premier à avoir publié une communication où il confirme sa rencontre à Matignon, qui "a été l'occasion de faire le point sur la situation sanitaire sur la Métropole de Lyon".

Le président du Grand Lyon a notamment appelé à la responsabilité des citoyens, ainsi qu'à "une bonne coordination des acteurs de terrain", afin que que les Hospices Civils de Lyon, l'ARS ainsi que la Préfecture du Rhône "soient étroitement associés aux prises de décision et à l'établissement de mesures concernant la Métropole". Une façon à peine voilée d'exprimer un souhait de concertation, face au tour de vis annoncé, de manière inattendue la semaine dernière, pour la ville de Marseille.

Bruno Bernard a également exprimé ses réserves concernant la mise en place de la jauge de 1.000 personnes à l'égard des événements professionnels se tenant sur son territoire : "la pertinence sanitaire de ces jauges est loin d'être avérée, les conséquences économiques dramatiques elles, sont certaines".

Et d'ajouter : "Si la situation venait à se dégrader sur le territoire métropolitain, le Premier ministre s'est engagé à associer les élus locaux pour discuter de nouvelles mesures éventuelles".

(A suivre)

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Commentaire 1
à écrit le 06/10/2020 à 19:29
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La concertation, surtout préalable, n'est pas le mode de fonctionnement de Macron et de ses séides gouvernementaux. C'est de la ruse emballée dans de la com, et rien d'autre.

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