Rhône Conseil de la Métropole: Collomb défend la 5G

Ce lundi 5 octobre se tient le conseil métropolitain de rentrée. Au programme : encadrement des loyers, Rhônexpress, publicité, etc.
Le Progrès - 05 oct. 2020 à 12:45 | mis à jour le 06 oct. 2020 à 11:08 - Temps de lecture :
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Photo Progrès/Joël PHILIPPON
Photo Progrès/Joël PHILIPPON

Gérard Collomb défend ardemment la 5G

 Sur plusieurs délibérations destinées à désigner un représentant du Conseil Métropolitain dans différentes assemblées générales et conseils d’administrations,  le groupe Inventer la Métropole de demain a tenu à prendre la parole pour rappeler leur vision du développement du territoire. Dans le cadre de la proposition de la désignation d’Emeline Baume à l’assemblé générale de l’association Lyon French Tech, Gérard Collomb a tenu à rappeler son attachement à l’innovation et particulièrement à la 5G.

Il a rappelé que la Métropole de Lyon était la deuxième  place après Paris dans l’activité numérique. Il a précisé qu’à l’époque de la 4G, il y avait déjà des opposants avec le refus de mise en place d’antennes pour des raisons de santé. « Les innovations font toujours peur, dans tous les domaines, pas seulement dans les TIC (Technologies de l’information et de la communication) ». Il est revenu, dans le domaine médical, sur les opposants à la vaccination. Après un cours d’histoire sur la révolution industrielle et un détour par la « doctrine stoîcienne », il a réaffirmé l’importance de l’innovation à « Lyon comme dans notre pays ».

Bruno Bernard a répondu avec humour en rappelant que la délibération portait seulement sur la désignation d'un représentant: « J’ai moins d’expérience que vous mon cher Gérard Collomb, mais je vais me permettre un conseil.  Nous écoutons vos interventions avec une grande attention. Vous avez un rôle à jouer dans cette assemblée par votre expérience, votre bilan. Votre parole doit porter. On a besoin de vous, je vous invite à la porter sur les dossiers vraiment  importants pour vous et pour nous ».

Et le Lyon-Turin revint dans le débat !

Une nomination pleine d’ironie ! Les conseillers métropolitains ont approuvé la désignation de l’écologiste Jean-Charles Kohlhaas comme titulaire pour représenter la Métropole au sein de l’assemblée générale de l’association Comité pour la liaison européenne transalpine Lyon-Turin. Curieux, lorsque l’on sait que Grégory Doucet, maire de Lyon, comme Bruno Bernard, président de la Métropole, se sont positionnés contre la réalisation du Lyon-Turin. « Il n’y a aucun sens à investir autant de milliards pour faire du fret alors qu’on n’a pas suffisamment investi dans ce domaine en France », a maladroitement expliqué Bruno Bernard à la presse avant la tenue du conseil.

Et voilà comment une simple nomination au sein d’une obscure association devint prétexte à de longues argumentations pour ou contre le Lyon-Turin ! Gérard Collomb a ainsi évoqué la hausse du nombre de véhicules dans le tunnel de Fréjus et dans celui du Mont Blanc (+200 000 entre 2013 et 2018), plaidant pour un basculement du transport routier vers le transport ferré et qualifiant le projet « d’écologique ». « Si nous ne faisons pas le TGV Lyon Turin, nous aurons de plus en plus de camions sur nos routes et autoroutes », s’est exclamé l’ancien maire de Lyon. Même argument du côté du député LREM Thomas Tudigoz, qui présentait également sa candidature : « C’est un des plus beaux projets de transition écologique. 92% des marchandises échangées entre la France et l’Italie traversent par la route. Nous avons une opportunité unique de reporter sur le ferroviaire. Ce sont 3 millions de tonnes de CO2 par an qui pourraient être économisées. »

La droite s’est également longuement prononcée en faveur de l’infrastructure, évoquant le même argument de l’écologie. « Il est curieux que ses adversaires jugent que la vieille ligne du 19e siècle serait suffisante, s’est moqué Gilles Gascon, alors que tous les opérateurs de fret ferroviaires attestent de son obsolescence. » Rappelant que l’objectif de l’association est de favoriser et d’accélérer la réalisation du Lyon-Turin, le maire de Saint-Priest s’est directement adressé à Bruno Bernard : « il est nécessaire de nous faire part des orientations que vous entendez défendre dans l’assemblée générale de ce comité ! »

Une question à laquelle a évasivement répondu le principal concerné, Jean-Charles Kohlhaas, qui n’est pas entré dans le débat pour ou contre : « le fait que le représentant de la Métropole soit en phase avec l’objet de l’association me semble anachronique ».

16h30 : Le groupe Les Ecologistes condamne les propos de Zemmour

A la suite des propos tenus par Eric Zemmour sur la chaîne CNews, le 29 septembre, à l’encontre des mineurs non accompagnés, le groupe « les Ecologistes » de la Métropole de Lyon a publié un communiqué dans lequel il "condamne fermement ces propos racistes d’une violence inouïe; informe de la saisie du CSA ce jour; appelle sans ambigüité au boycott de la chaîne CNews afin de la mettre devant ses responsabilités; se félicite de l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris pour “provocation à la haine raciale” et “injures publiques à caractère raciste”.

 « Je condamne sans équivoque cet appel à la haine qui n’a pas sa place au sein de la République. Je rappelle également notre ferme volonté d’accompagner ces jeunes, qui ont souvent vécu un parcours d’immigration parsemé de nombreux traumatismes, vers un accueil digne et une intégration réussie. Cette démarche s’inscrit pleinement dans la Convention européenne des Droits de l’Homme et dans la Convention internationale des droits de l’enfant»,a indiqué Lucie Vacher, vice-présidente Enfance, famille et jeunesse, à la Métropole de Lyon.

Sollicité pour donner son avis sur les propos d’Eric Zemmour sur les migrants mineurs isolés, Bruno Bernard  reste silencieux

Suite  à son intervention sur l’encadrement des loyers, Sandrine Runel du Groupe socialiste, la gauche sociale, écologique et apparentés a demandé à ce que Bruno Bernard se positionne officiellement contre les propos tenus par Eric Zemmour le 30 septembre sur CNews sur les migrants mineurs isolés, qu'il avait qualifiés de «voleurs», «assassins» et «violeurs».

Depuis les faits, plusieurs présidents de départements PS ont porté plainte contre le polémiste. A la fin des débats, le président de la Métropole de Lyon n’a fait aucun commentaire et n’a pas souhaité répondre à sa sollicitation. L’élue socialiste a précisé dans son intervention que les jeunes migrants étaient « les victimes des passeurs , des gamins et gamines contraintes de quitter leur pays ».

15h40 - Encadrement des loyers : l’opposition fustige une «idée inopérante»

C’est sur la délibération portant sur l’encadrement des loyers que les oppositions se firent les plus longues – et virulentes. Le conseil métropolitain a en effet approuvé la demande par Bruno Bernard à l’État de la mise en place du dispositif expérimental à Lyon et Villeurbanne pour une durée de cinq ans.

Le groupe Inventer la Métropole, par la voix de Louis Pelaez, a donc contesté cette mesure en évoquant le bilan selon lui catastrophique à Paris et Lille : un «affaiblissement des investissements immobiliers » et donc une  réduction de l’offre locative ». « Les investisseurs ont besoin de confiance et stabilité. Ils achètent grâce à des prêts, sur la base de calculs des loyers à venir et fixés librement. L’encadrement incite les propriétaires à se tourner vers des marchés parallèles (comme Airbnb) et se traduit par la réduction de l’offre locative.»

Michel Le Faou, ancien vice-président de la Métropole à l’Urbanisme et à l’Habitat, a aussi précisé que son groupe (Progressistes et républicains) votait contre, préférant mettre en avant d’autres solutions défendues par David Kimelfeld durant la campagne – augmentation de constructions de logements, meilleure répartition des logements sociaux, plafonnement du prix de vente de logements neufs dans certaines opérations, etc. « Ce n’est qu’en mobilisant une série de leviers que l’on œuvrera au logement abordable », a-t-il conclu, s’inquiétant également que les investisseurs privilégient d’autres territoires où l’encadrement ne s’applique pas. La droite, également contre, a qualifié cette mesure « d’idée inopérante », Dominique Nachury s’inquiétant du détournement potentiel des investisseurs de la métropole.

Le vice-président en charge du Logement, Renaud Payre, a donc repris la parole pour afficher son volontarisme : « Nous allons mettre en place une brigade des logements. Nous allons agir sur le nombre de logements, notamment de logements sociaux. Nous allons utiliser tous les leviers nécessaires. »

Photo Le Progrès / Photo Joël PHILIPPON
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14h15 Rhônexpress : pas de baisse des tarifs pour le moment

Avant le début du conseil métropolitain, Bruno Bernard s’est exprimé sur la liaison reliant le centre de Lyon à l’aéroport Saint-Exupéry, après que la convention liant la Métropole à Vinci pour son exploitation ait été résiliée en février dernier.

Ainsi, l’un des arguments phares en faveur de la résiliation à l’époque – la baisse des tarifs pour les usagers – a visiblement du plomb dans l’aile. La crise sanitaire et économique est en effet passée par là. Bruno Bernard entend donc, au 1er janvier 2021, baisser les tarifs mais uniquement pour les salariés travaillant à l’aéroport.

Pour les usagers, il souhaite « se donner du temps pour trancher » : « Ça ne devrait pas bouger tout de suite. » Tout juste a-t-il évoqué la possibilité dans le futur de créer un tarif réduit pour les voyageurs de train passant par la gare de TGV de Saint-Exupéry.

 

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14h10 : Et l’argent vint à manquer…

L’autofinancement de la collectivité va passer de 500 millions d’euros à 250 millions pour l’année 2020, a annoncé Bruno Bernard. D’une part, il note une baisse des recettes avec, par exemple, la baisse des recettes liées à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).

Et dans le même temps, une augmentation des dépenses sociales, avec l’explosion des bénéficiaires du RSA. Selon Bruno Bernard, les foyers bénéficiaires du RSA étaient moins de 40 000 ces dernières années, et ne font qu’augmenter : ils étaient 43 600 au mois de juin 2020. Il chiffre ainsi l’augmentation des dépenses : « de l’ordre de 30 millions d’euros ». Comme d’autres départements de France, la Métropole de Lyon demande à l’État la prise en charge de ces dépenses liées à la crise.

Le conseil a commencé (peu avant 14 heures).

Bruno Bernard « dubitatif » sur la 5G

Si Bruno Bernard s’est montré moins catégorique que son homologue de la ville de Lyon, il s’est dit « dubitatif » sur l’intérêt de la technologie 5G et favorable à ce que l’on puisse « sereinement débattre des intérêts et inconvénients de la technique ». Il a en tout cas chargé le président de la République, lui reprochant d’avoir « effacé la possibilité de débattre », alors que la convention citoyenne sur le climat avait émis l’idée du moratoire.

 

Panneaux numériques bientôt interdits dans les commerces ?

Le président écologiste de la Métropole a de nouveau fait part de son intention « d’aller vers une restriction de la pression publicitaire » en interdisant les écrans numériques. « La réduction se fera au rythme possible, en discussion avec Decaux et d’autres ».

Bruno Bernard souhaite également interdire les écrans numériques dans les commerces : « On va voir si dans le règlement local de publicité on peut intégrer certaines choses, nous verrons également avec les parlementaires du Rhône dans quelle mesure il est possible de faire évoluer la loi ».

Les gros sujets à l'ordre du jour

Voici les principaux à l'ordre du jour:

Le Rhônexpress

Les élus se pencheront également sur la nouvelle convention financière liant la Métropole au Sytral concernant le Rhônexpress, la liaison ferrée express Lyon-aéroport. En février 2020, la concession avec Vinci avait été résiliée à la demande du président de l’époque, David Kimelfeld. Le Sytral devenant responsable de l’exploitation, de l’entretien et de la maintenance de l’infrastructure, la Métropole est donc tenue d’assurer une partie des dépenses (sous forme de remboursement). Le conseil métropolitain doit donc voter l’attribution, pour l’exercice 2020, d’une contribution financière au Sytral d’un montant de 5,4 millions d’euros.

L'encadrement des loyers

Autre point conséquent de l’ordre du jour, l’expérimentation du dispositif d’encadrement des loyers à Lyon et Villeurbanne pendant une période de cinq ans. Un sujet sur lequel Bruno Bernard s'est exprimé lors du point presse, voici sa déclaration en vidéo.

A propos de l'encadrement des loyers

Publicité et autres

Autre sujet à scruter : une délibération sur l’élaboration du règlement local de publicité de la Métropole. Bruno Bernard, qui a rencontré lundi dernier Laurent Vaudoyer, directeur régional JCDecaux, avait émis en juillet le souhait d’interdire les panneaux numériques et de réduire l’empreinte publicitaire en ville. Il sera aussi question d’agroécologie pour la restauration collective, des associations choisies (dans le cadre du Plan métropolitain santé environnement) pour aider au développement des modes actifs et de l’intermodalité ou de zonage pour la collecte des déchets.

Désignations

Enfin, au milieu de la foultitude de désignations de représentants de la collectivité au sein d’organismes extérieurs, deux sont particulièrement à suivre. Un élu devra siéger au Nouvel Institut Franco-Chinois. En janvier, les Verts avaient tenu une position forte et refusé de subventionner l’institut (40 000 €), en raison du sort réservé au peuple Ouïghour. Pour finir, le nouvel exécutif devra faire monter au front un de ses membres pour siéger à l’association “Comité pour la liaison transalpine Lyon-Turin”. Croustillant quand on connaît les prises de position d’EELV contre ce projet de liaison ferroviaire.

Un « trou noir démocratique » ?

Lors du premier conseil métropolitain , une petite réforme organisationnelle avait été votée : la mise en place d’une commission permanente aux pouvoirs élargis, pour résumer. Plus précisément, des attributions auparavant affectées au Conseil métropolitain étaient déléguées à la commission permanente. Cette dernière est composée du président (Bruno Bernard), de 23 vice-présidents et de 42 conseillers métropolitains. En tout, cela fait 38 membres de la majorité et 28 de l’opposition.

L’opposition avait déjà critiqué cette mesure, dénonçant des décisions prises à huis clos, sans débat, et sans journalistes présents. En ce lundi 5 octobre, au matin même de ladite commission permanente, le groupe Inventer la Métropole de demain, présidé par Louis Pelaez, hausse le ton à nouveau. Il fustige dans un communiqué cette « méga commission permanente » qui risque de devenir un « trou noir démocratique », et demande la levée du huis clos ; acte qui serait « un gage de démocratie, de transparence ».

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