Laurent Wauquiez remet une grosse pièce dans le débat sur la sécurité

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© Victoria Philippe

Le chassé-croisé électoral rapproche autant Laurent Wauquiez de la fin de son mandat à la Région qu’il n’éloigne les Verts de leur accession à la mairie et à la Métropole de Lyon. Point commun pourtant de leur action des dernières semaines : la sécurité. Mais si Grégory Doucet et son adjoint dédié à la question Mohamed Chihi doivent marcher sur des œufs pour ne pas se mettre à dos tout une partie de la majorité au conseil municipal, Laurent Wauquiez se sent au contraire comme un poisson dans l’eau au moment d’évoquer le sujet… surtout en phase de pré-campagne.

 

Jusqu’à 100 000 euros d’aides

Le président du conseil régional a convié la presse et une dizaine de maires de la Région – de son bord – dont une bonne moitié de métropolitains, jeudi matin à l’occasion d’une conférence de presse préalable à l’assemblée plénière, organisée à distance pour satisfaire aux exigences sanitaires. Présentation au cours de laquelle il n’aura été question que d’un seul sujet : le contrat régional de sécurité. À l’image de son « plan Marshall des lycées », Laurent Wauquiez a le chic pour dénicher des formules imagées : pour lui, ce contrat sera donc son « bouclier de sécurité ».

Concrètement, un fonds de 3 millions d’euros – qui pourrait être porté jusqu’à 10 millions d’euros – sera destiné à venir financer 50 % de certaines dépenses des communes et intercommunalités. Envie de caméras, ou de plus de caméras ? La Région mettra 50 000 euros sur la table. Envie d’un centre de supervision urbaine pour exploiter leurs images ? Voilà 100 000 euros. Besoin de renouveler ou d’améliorer le matériel de la police municipale ? Comptez 30 000 euros d’aides publiques.

 

« Encore merci Monsieur le président »

« Ce n’est pas une solution miracle, mais je ne supporte pas les élus qui restent les bras croisés et se défaussent  », a lancé Laurent Wauquiez en ne laissant même pas à son auditoire le temps de jouer à « suivez mon regard ». « On ne veut pas rester bloqué à cause de maires qui ne veulent pas prendre les choses à bras-le-corps. Ça ne peut plus continuer comme ça : les maires de Bron, Meyzieu, Saint-Genis-Laval, Pierre-Bénite, Grigny mettent des projets sur la table mais il n’ont aucune réponse de la Métropole. »

S’en suivait la litanie des maires précités, décrivant l’un après l’autre leur sentiment d’abandon, sans oublier d’agrémenter chaque témoignage d’un « encore merci Monsieur le président ». Reste qu’au-delà des prises de position partisanes, certaines préoccupations sont très vraisemblablement partagées par des maires d’autres tendances. « Sur qui vont reposer les efforts pour faire respecter le couvre-feu ? », s’est ainsi inquiété le maire de Pierre-Bénite Jérôme Moroge. « Nous sommes les fantassins de la République », a abondé le maire de Grigny Xavier Odo

 

Panne de réseau

« Je n’ai pas de compétence à proprement parler sur la police municipale ou les caméras », a quant à lui regretté Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement de Lyon, qui avait présenté quelques jours auparavant un « plan de tranquillisation » visant à « verrouiller la Presqu’île ». Or en plus du nécessaire aval de la mairie centrale écologiste, ce plan ne pourrait voir le jour qu’à l’aide de 2,6 millions d’euros de financements… soit quasiment 10 fois le budget annuel de l’arrondissement !

C’était sans compter sur la générosité de Laurent Wauquiez : «  Je ferai une proposition au maire de Lyon, je lui tends la main, il faut avancer sur ces sujets. La Région est prête à financer, il faut juste que la mairie centrale nous donne la main. » Mais il y a visiblement de la friture sur la ligne, car Grégory Doucet a justement regretté quelques heures plus tard : «  On a besoin de cet acteur essentiel qu’est la Région. Or cela fait un certain nombre de semaines que nous attendons un rendez-vous pour accorder nos violons  ». Pour le moment, c’est plutôt la cacophonie.

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