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Rhône Vivre près d’un aéroport est mauvais pour la santé : on vous dit pourquoi

Une étude menée auprès de 1 200 riverains d’un aéroport dont 300 riverains de Lyon Saint-Exupéry confirme que le bruit des avions a des répercussions sur le système cardiovasculaire, le sommeil, l’état de santé perçu. Les répercussions semblent plus fortes chez les hommes que chez les femmes.
S.M - 28 oct. 2020 à 06:00 | mis à jour le 28 oct. 2020 à 09:01 - Temps de lecture :
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Être exposé au bruit des avions en France « aurait des effets délétères sur le sommeil, les systèmes cardiovasculaire et endocrinien, les troubles psychologiques, l’état de santé perçu et la gêne », concluent les auteurs de l’étude Debats, coordonnée par des chercheurs lyonnais (Université Lyon 1, HCL, Umrestt).

Lancée en France en 2013, cette étude a été menée auprès de 1 244 personnes, répartis par groupes de 300 riverains des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle (2 groupes), Lyon-Saint-Exupéry (1 groupe) et Toulouse-Blagnac (1 groupe) suivant leur niveau d’exposition au bruit.

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Les hommes plus hypertendus que les femmes

Les participants ont répondu à des questionnaires et ont été soumis à quelques examens médicaux. Au vu de ces résultats, 34 % des riverains ont été classés hypertendus et 22 % ont été considérés comme ayant des troubles psychologiques. L’augmentation du risque d’hypertension artérielle avec l’exposition au bruit des avions, a été mise en évidence uniquement chez les hommes tout comme l’augmentation du « risque d’un mauvais état de santé ».

Plusieurs paramètres pourraient expliquer ces différences mais les auteurs avancent qu’elles pourraient être déterminées par l’interaction des hormones féminines avec les systèmes de régulation.

Concernant les troubles psychologiques, les auteurs précisent que ce n’est pas l’exposition au bruit en tant que telle qui est impliquée mais plutôt la gêne due au bruit des avions. 18 % des participants ont déclaré être fortement gênés par le bruit des avions et 15 % ont déclaré un « mauvais état de santé perçu ».

Jean-Luc Garcia, un des portes parole de l’association Corias (Comité des riverains de l’aeroport Saint-Exupery).   Photo Progrès /Maxime JEGAT
Jean-Luc Garcia, un des portes parole de l’association Corias (Comité des riverains de l’aeroport Saint-Exupery).   Photo Progrès /Maxime JEGAT

Stress chronique

Par ailleurs, une association a été trouvée entre, d’une part, l’exposition au bruit des avions et une durée totale de sommeil de moins de 6 heures et, d’autre part, une sensation de fatigue après une nuit de sommeil habituelle (chez 30 % des participants).

L’exposition au bruit serait également génératrice d’un stress chronique induisant une perturbation de la régulation du cortisol : la mesure du cortisol salivaire a en effet montré une baisse de la régulation de cette « hormone du stress » chez les riverains les plus exposés au bruit.

« Ces conclusions soutiennent l’hypothèse selon laquelle le bruit est un facteur de stress qui active le système sympathique et endocrinien », relèvent les auteurs de l’étude. L’excitation neuro-endocrinienne est elle-même associée à des symptômes psychologiques comme la dépression ou l’anxiété, ou encore à des effets néfastes sur le métabolisme qui sont des facteurs de risque établis de maladies cardiovasculaires », expliquent les auteurs de l’étude, publiée dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France du 27 octobre.

Les résultats confirment les tendances d’études antérieures européennes. Les auteurs précisent que la validité de ces résultats devrait être renforcée par l’analyse longitudinale de l’ensemble des données qu’ils ont recueillies en 2013, 2015 et 2017.

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