Rhône Prêtre blessé par balles à Lyon: la vengeance d’un mari jaloux

Un homme est actuellement en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur la tentative d’homicide d'un prêtre orthodoxe, le 31 octobre à Lyon. Il a reconnu les faits et sera déféré demain dimanche au parquet dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire.La piste terroriste est totalement écartée.
A.D. avec AFP - 07 nov. 2020 à 14:21 | mis à jour le 07 nov. 2020 à 17:41 - Temps de lecture :

Une semaine après les coups de feu visant un prêtre orthodoxe à Lyon 7e devant son église, un homme vient d’être arrêté vendredi à Lyon. Et comme on le présageait, cette tentative d’homicide avait un lien avec la personnalité même de la victime, Nikolaos Kakavelakis.

Selon une information du Parisien publiée ce samedi, le suspect, un Géorgien âgé de 40 ans, a invoqué une vengeance : sa compagne aurait été la maîtresse du prêtre. Il affirme néanmoins qu’il n’avait pas l’intention de tuer son rival. Le parquet de Lyon confirme qu’une garde à vue est actuellement en cours dans le cadre de cette enquête ouverte le 31 octobre.

Le suspect déféré dimanche au parquet

Le Géorgien a reconnu les faits au cours de ses auditions. La conjointe du suspect, russe et trentenaire, a été interrogée dans le cadre d’une audition libre et a confirmé l’adultère, selon Le Parisien qui ajoute que l’agresseur aurait jeté son arme dans la Saône après les faits.

L’enquête, confiée à la DIPJ (direction interrégionale de la police judiciaire) de Lyon, va se poursuivre pour établir le mobile et le déroulement exact des faits.

Le gardé à vue sera déféré demain dimanche au parquet dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire.

 La piste terroriste est donc totalement écartée, souligne le procureur de la République.

Grièvement blessée à l’abdomen et au thorax par deux tirs à bout portant de fusil à canon scié, la victime âgée de 52 ans est sortie du coma après avoir été opérée en début de semaine.

Son audition par les enquêteurs a conduit à l’arrestation du suspect.

Le prêtre avait donné sa démission

Nikolaos Kakavelakis, prêtre de l’église orthodoxe grecque du 7e arrondissement de Lyon depuis une dizaine d’années, avait déposé sa démission il y a un mois.

Cette agression, survenue devant l’église en question deux jours après l’attentat dans la basilique de Nice, avait suscité un grand émoi.

Mais l’absence de revendication et la personnalité de la victime avait conduit le parquet national antiterroriste à ne pas se saisir des faits, la piste d’un différend de droit commun étant davantage privilégiée.

Les fausses pistes

Habitant un logement au-dessus de l’édifice religieux, Nikolaos Kakavelakis avait des relations conflictuelles avec «trois ou quatre membres de la communauté», selon Georges Vassilakis, responsable régional de la Métropole grecque orthodoxe de France.

En particulier avec un homme ayant porté plainte contre lui à plusieurs reprises, avant d’être condamné pour diffamation par le tribunal correctionnel de Lyon en 2018. Ce moine, qui fut candidat aux législatives en 2017 sous l’étiquette DLF, a été entendu et mis hors de cause par les enquêteurs.

Il a cependant été montré du doigt sur les réseaux sociaux, notamment par le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, auteur d’un tweet accusateur qui a ulcéré le parti de M. Dupont-Aignan.

Avant de s’orienter sur la piste de l’adultère, l’enquête avait aussi donné lieu à l’interpellation, peu après les faits, d’un SDF pouvant correspondre au signalement donné de l’agresseur. Il avait été relâché le lendemain, un médecin ayant préconisé son placement en psychiatrie.

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