Rhône. Les esthéticiennes demandent la réouverture des instituts de beauté, fermés pour le confinement

La présidente du Mouvement des esthéticiennes de France (MEF), Cécile Michel, installée à Brignais (Rhône), demande la réouverture des instituts de beauté, fermés depuis ce mardi.

Esthéticienne à Brignais (Rhône), la présidente du Mouvement des esthéticiennes de France (MEF) demande la réouverture des instituts de beauté alors que ces commerces non essentiels ont fermé ce mardi 6 avril 2021, à l'occasion du 3e confinement.
Esthéticienne à Brignais (Rhône), la présidente du Mouvement des esthéticiennes de France (MEF) demande la réouverture des instituts de beauté alors que ces commerces non essentiels ont fermé ce mardi 6 avril 2021, à l’occasion du 3e confinement. (©DR)
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Ce mardi 6 avril 2021 marque le début d’un 3e épisode de confinement dans toute la France. Episode qui oblige une nouvelle fois tous les commerces dits « non essentiels » à baisser leur rideau. Parmi les professions concernées figure les esthéticiennes, dont les salons de beauté n’ouvriront pas pendant tout le mois. La profession affiche une profonde incompréhension, alors que les salons de coiffures par exemple pourront continuer d’exercer.

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C’est le cas de Cécile Michel, dont le salon est installé à Brignais, dans la métropole de Lyon (Rhône). Diplômée en 2003 et élue meilleure esthéticienne de France en 2018, elle a publié une tribune sur son compte Facebook ce jeudi 1er avril 2021. Dans ce texte, la présidente du Mouvement des esthéticiennes de France (MEF) en appelle à Alain Griset, ministre délégué chargé des PME, et exprime son « incompréhension totale » face à la décision du gouvernement. 

Le marché de la beauté et du bien-être en France représente 288 465 entreprises, plus de 540 000 emplois et 37 milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel, présente Cécile Michel dont le centre anti-âge est déjà fermé depuis une semaine avec l’instauration précoce du confinement dans le Rhône. Mais ce chiffre d’affaire serait en recul, jusqu’à 40% selon les établissements, d’après un sondage de la Confédération Nationale Artisanale des Instituts de Beauté et des Spas CNAIB-Spa.

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D’un point de vue financier ce nouveau confinement sera dur à passer selon Cécile Michel. « De nombreuses collègues n’ont pas pu tenir sur la première vague, assure-t-elle. On reçoit 10 000 euros par mois, mais il y a des instituts de beauté qui font bien plus de chiffre d’affaire que cela, et heureusement. Cette somme n’absorbe pas nos frais, c’est un pansement sur un bobo. D’autant qu’à chaque confinement, nous n’avons eu aucune suspension, on paie nos charges, nos loyers. »

« Décision arbitraire »

Si elle comprend la nécessité de freiner la pandémie, la présidente du MEF dénonce les « incohérences du gouvernement ». « La décision de fermer les instituts est une décision arbitraire, qui ne s’appuie pas sur une réalité mais sur des codes APE (code d' »activité principale exercée » attribué à chaque entreprise par l’INSEE, Ndlr), critique-t-elle. Et comme nous n’avons pas le même code APE que les coiffeurs, nous fermons ».

Et de fustiger la liste des commerces essentiels. « Le critère qui définit si tel ou tel commerce pourra rester ouvert est la fréquentation du public dans le commerce, s’agace l’esthéticienne. Dès lors pourquoi les instituts de beauté sont fermés et les salons de coiffure ouverts ? »

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Elle souligne la mise en place de protocoles sanitaires dans les salons, qui ne reçoivent qu’une seule personne à la fois et où il n’y a bien souvent qu’un seul salarié dans ces commerces, « la gérante ». Des professionnelles qui prennent en outre le temps d’aérer et de nettoyer entre chaque cliente ou client, assure Cécile Michel. « Nous avons mis en place des protocoles pour recevoir nos clientes et clients dans les conditions les plus étudiées », assure-t-elle.

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« Rouvrir au plus vite »

Aucun institut n’a été cluster, assure la présidente du MEF à Actu Lyon. « Je peux entendre qu’on ferme les commerces pour limiter la propagation du virus, parce que des gens meurent, mais pourquoi alors fermer des instituts qui ne sont pas des clusters et affichent les conditions pour respecter les mesures sanitaires ? », s’interroge-t-elle. 

Son but aujourd’hui est de permettre à tous les instituts de France de rouvrir le plus rapidement possible, avant même la fin du confinement, avec les normes d’hygiène adaptées. Ensuite, il faudra faire sortir la profession de cette liste des commerces non essentiel, en cas de nouveau confinement à venir.

« Nous faisons partie des professions d’utilité publique et voulons être considérés comme tel, appuie Cécile Michel. Nous sommes conseillères, assistantes sociales et psychologues pour notre clientèle. Nos clientes désespèrent de ne pas pas pouvoir s’offrir ce moment dans l’atmosphère actuelle. »

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