Le maire de Lyon est-il si nul ? Le titre provoc de Marianne 9 mois après l'élection de Grégory Doucet

Dans sa parution du 16 avril 2021, le magazine Marianne se penche sur les maires écolos récemment (ré)élus et pose la question de savoir s'ils sont nuls. Sans y répondre vraiment.

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Derrière le titre provoc de Marianne du 16 avril, un dossier de 18 pages sur l’action des nouveaux maires écolos dont Grégory Doucet à Lyon (©ND / Actu Lyon)
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Le magazine Marianne du 16 au 22 avril 2021 publie un dossier de 18 pages titré : « Bordeaux, Lyon, Grenoble, Strasbourg, Tours… Maires écolos : sont-ils tous nuls ? »

Un titre provoc, décliné pour chacune des villes, derrière lequel se cache un premier bilan, un peu moins d’un an après les municipales de 2020, de l’action de ces maires écolos, en donnant la parole aux intéressés et à leurs principaux opposants.

Dans la capitale des Gaules, où le pouvoir est décrit comme bicéphale avec Grégory Doucet à la mairie et Bruno Bernard à la métropole, c’est bien le maire de Lyon « qui encaisse les coups et prend la lumière », selon l’hebdomadaire.

« Déjà la grosse tête, plus que Gérard Collomb »

Grégory Doucet, 47 ans, issu du monde humanitaire, « entouré d’adjoints jeunes et inexpérimentés », est décrit comme « un homme charismatique, idéologue et clivant » par Marianne. L’hebdo donne bien sûr la parole aux principales figures de l’opposition locale.

Alexandre Vincendet, maire de Rillieux-la-Pape récemment réélu à la tête des LR du Rhône, ne loupe pas l’élu EELV : « C’est un militant idéologisé qui se retrouve aux manettes et veut appliquer toutes ses idées, n’ayant que mépris pour ceux qui ne les partagent pas. Au bout de trois semaines de mandat, il avait déjà la grosse tête, plus que Gérard Collomb ! »

« Illuminé, presque christique »

Pour David Kimelfeld, ancien président de la métropole, issu du PS et passé à LREM, « Grégory Doucet est très sûr de lui, il n’aime pas la critique. À l’entendre, à Lyon, il y a eu l’empereur Claude, puis Grégory Doucet ! C’est quelqu’un d’illuminé, presque christique. »

Bruno Bernard, à la tête de la métropole, étant, lui, décrit comme « plus soft que le maire de Lyon, qui multiplie les déclarations à l’emporte-pièce. »

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Notons un absent de marque parmi les détracteurs : Laurent Wauquiez, le président LR de la région Aura n’est pas interrogé, ou s’est montré muet. On le sait pourtant inspiré sur le sujet.

Fautes de carre commises à un rythme saisonnier

Allez, histoire de justifier son titre de Une, Marianne ne manque pas de rappeler les débuts difficiles de la majorité EELV avec des « fautes de carre » commises « à un rythme saisonnier » :

« Été 2020 : adoption controversée de l’écriture inclusive, et refus du passage de la patrouille de France pour le défilé du 14 Juillet. Automne 2020 : non-participation de Grégory Doucet à la cérémonie du vœu des Échevins qui invoque le respect de la laïcité, inauguration du chantier d’une mosquée le lendemain ; déclarations douteuses du maire au Progrès sur le Tour de France, accusé de « véhiculer une image machiste du sport » et de ne pas être « écoresponsable » ; adoption par la ville d’un « budget genré ». Hiver : imposition d’un menu unique sans viande dans les cantines jusqu’aux vacances de Pâques, et tweet d’une adjointe au maire EELV critiquant la présence de la « culture du viol chez les forces de police » ».

« Il s’agit de l’intérêt général planétaire ! »

Contradiction oblige, la parole est bien sûr accordée aux élus de la majorité. Grégory Doucet dénonce chez ses opposants « une violence oratoire et une mauvaise foi quotidienne ». « On m’accuse d’être idéologue alors que je ne fais que citer António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, qui veut atteindre la neutralité carbone en 2050 dit-il. On est loin du politicien, il s’agit de l’intérêt général planétaire ! »

Puis le magazine décline les actions fortes de l’équipe municipale menées ou à venir : végétalisation des cours d’école, plantations de forêts urbaines, piétonnisation des abords des écoles et de certains quartiers, budget alloué aux « mobilités actives » passant de 160 à 320 millions d’euros, vaste plan de 2,5 milliards d’euros pour le développement des transports, mise en place accélérée d’une « zone à faibles émissions » (ZFE) qui interdira la circulation aux véhicules les plus polluants – rebaptisée au passage « zone de forte exclusion » par David Kimelfed -, passage programmé de gestion de l’eau en régie publique, construction de 6000 logements sociaux par an…

La sécurité présentée comme le talon d’Achille

Comme attendu, la majorité est épinglée sur le thème de la sécurité. Le magazine Marianne – certes moins à gauche qu’il ne le fut à une époque – juge la situation « sensible ».

« En banlieue, les éruptions de violence urbaine se multiplient ; à Lyon, des collectifs de citoyens excédés (Presqu’île en colère, Guillotière en colère) se sont créés pour dénoncer les bagarres de rue, la délinquance, les nuisances sonores qui gangrènent certains quartiers ».

Et Hadrien Mathoux, l’auteur de l’article, de soupçonner les Verts d’ « angélisme ».

Enfin, la municipalité écolo est égratignée sur la baisse de 500 000 euros de la subvention annuelle attribuée à l’Opéra de Lyon au profit de la création contemporaine et de rue.

En résumé, un numéro de Marianne qui devrait assez rapidement atterrir dans le bac à recyclage du maire de Lyon.

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