INITIATIVEAvec Déconfifoly, Emma Dubreux « tourne en dérision le confinement »

Coronavirus à Lyon : Avec son jeu de société Déconfifoly, Emma Dubreux tient à « tourner en dérision le confinement »

INITIATIVEL’étudiante lyonnaise de 21 ans a eu l’idée, dès le premier confinement, de lancer un jeu de société avec deux plateaux racontant, dans la bonne humeur, cette période de Covid-19 si particulière
Le jeu Déconfifoly est actuellement disponible dans sa deuxième version.
Le jeu Déconfifoly est actuellement disponible dans sa deuxième version. - Romain Boyaud / DR
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • A 21 ans, Emma Dubreux a déjà créé en septembre 2020 sa propre start-up, ainsi que son premier jeu de société.
  • S’inspirant du Monopoly, son Déconfifoly permet aux joueurs de se balader entre un plateau de jeu confiné et un plateau déconfiné.
  • Selon l’étudiante en école de commerce, le Déconfifoly parvient depuis quelques mois à « dédramatiser la situation » des différents confinements.

Emma Dubreux (21 ans) était loin de s’imaginer créer sa start-up et lancer son premier jeu de société, en mars 2020. Alors en Erasmus pour quelques mois à Dublin, l’étudiante en école de commerce a dû être rapatriée dans sa famille à Charbonnières-les-Bains (Rhône), en raison de la première vague de Covid-19 et du confinement. « Je n’avais plus de cours et je constatais qu’avec cet enfermement généralisé, les gens perdaient les liens familiaux et amicaux, se souvient la jeune Lyonnaise. En échangeant avec mes proches, j’ai vite songé à concevoir un jeu pouvant permettre de tourner en dérision certaines situations du confinement, comme lorsque tout le monde se retourne quand vous avez le malheur de tousser au supermarché. »

Avec Déconfifoly, Emma Dubreux décide d’adapter à la période du coronavirus l’indémodable Monopoly, rendu ici « à la fois plus fun et plus rapide ». La principale originalité impulsée par l’étudiante en 4e année de Bachelor à la Kedge Business School à Marseille tient dans les deux plateaux proposés : le déconfiné-tour reprend les activités de « la vie d’avant », entre bars, concerts, cinémas et musées, et le confiné-tour se consacre aux périodes de confinement avec Internet, musique, télévision et streaming.

La version 2.0 fait apparaître les vaccins et Joe Biden

Pour « dédramatiser la situation » durant cette course aux masques qu’est Déconfifoly, Emma Dubreux multiplie les clins d’œil à l’actualité, avec par exemple une pénalité lorsqu’on ne respecte pas les gestes barrières avec ses adversaires. Le but clairement visé est de provoquer des discussions mais aussi des fous rires. « Ces parties créent des souvenirs et permettent aux joueurs de raconter des anecdotes liées à l’année Covid-19 que nous avons vécue », précise la créatrice du jeu.

Via la plateforme de financement participatif KissKissBankBank, Emma Dubreux collecte 7.000 euros en fin d’année 2020, soit bien plus que son objectif initial de 5.000 euros. 150 exemplaires du « jeu intergénérationnel » Déconfifoly, 100 % made in France et essentiellement fabriqué à la main à l’atelier Pergame de Villeurbanne, trouvent preneurs pour Noël. Suit une version 2.0 plus complète, sortie en mars dernier, avec l’apparition des vaccins ou de nouvelles références à l’actu comme l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis.

Emma Dubreux en pleine préparation de son premier jeu de société Déconfifoly.
Emma Dubreux en pleine préparation de son premier jeu de société Déconfifoly. - Romain Boyaud

« Un jeu collector avec une longue durée de vie »

En lançant en septembre 2020 sa start-up Dubzgames, la jeune autoentrepreneuse sait qu’elle a su tirer au maximum profit de cette interminable année Covid-19 ayant freiné tant de projets. « Ce confinement a déclenché une vocation en moi, note-t-elle. J’avais tout d’un coup un fil directeur dans ma vie professionnelle, et cette période est finalement passée vite pour moi. »

Même si la France vient de passer une nouvelle étape dans son déconfinement la semaine passée ; et que les prochains mois pourraient sonner la fin du confiné-tour, Emma Dubreux est persuadée que son Déconfifoly restera « un jeu collector avec une longue durée de vie, qui témoignera d’une période majeure de nos vies ». Pour elle, les projets de jeux de société se poursuivent, avec pour credo « de l’humour plutôt que de la déprime », comme durant ce confinement prolifique passé dans le salon familial de Charbonnières-les-Bains.

46,90 €. Jeux vendus dans la librairie Les Culture Papiers à Charbonnières-les-Bains et sur le site web ici.

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