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Levée du couvre-feu, ouverture le dimanche: la restauration peine encore à recruter

Pour cet été, 100.000 postes de saisonniers demeurent vacants. Si les restrictions sanitaires compliquent l'organisation du planning et des recrutements, ce chiffre n'est pourtant pas exceptionnel. Depuis dix ans, la pénurie de postes est récurrente.

Après sept mois de fermeture, la levée avancée du couvre-feu et une ouverture autorisée le dimanche dans plusieurs départements, le secteur de la restauration peine à s'organiser. Selon une étude menée par les quatre organisations patronales représentatives du secteur, 100.000 salariés manqueraient à l'appel.

"En ce moment, les profils restent beaucoup moins longtemps sur le marché. C'est à qui va être le premier à décrocher la bonne personne et à faire en sorte qu'elle reste", explique Romain Wagner, directeur adjoint du pub "Frog Bercy" à Paris, qui cherche à recruter une vingtaine de personnes.

Une hypothèse est avancée: certains professionnels se seraient reconvertis pendant les longs mois de fermeture.

Des points de tension

En quelques semaines, les restaurants et bars ont vu leurs horaires d'ouverture s'étendre au rythme du recul du couvre-feu, de 19 heures, à 21 heures, puis à 23 heures pour enfin, revenir aux horaires habituels. Résultat, l'organisation des plannings et le recrutement sont devenus un vrai casse-tête.

"Ça risque d'être un peu tendu pour quelques-uns, à l'image de ceux qui ont une terrasse et qui ont une autorisation d’ouvrir jusqu’à 2h du matin, reconnaît Franck Delvau, président de l’Umih Île-de-France, l'organisation patronale du secteur. Mais on ne va pas se plaindre, on réclamait la levée du couvre-feu depuis longtemps."

A Paris, la situation devrait s'améliorer d'ici un mois car comme chaque année, la ville se videra à la mi-juillet. "Les points de tension concernent surtout les destinations estivales, notamment en bord de mer", remarque Thierry Grégoire, président de l'Umih saisonniers.

Une pénurie de postes récurrente

Certains profils sont plus difficiles à trouver que d'autres. "Plus vous montez en qualification, plus c'est difficile de trouver des candidats. On a besoin de main d'oeuvre, après sept mois de fermeture, c'est compliqué de réamorcer la pompe", note Thierry Grégoire qui reste optimiste.

Il rappelle que ces 100.000 postes vacants sont un chiffre habituel. Depuis dix ans, la pénurie est récurrente. "Chaque année, on a 300.000 emplois saisonniers à pourvoir pour l'été. Un tiers sont occupés par des professionnels qui font les saisons chaque année, et un tiers par les étudiants", détaille le président de l'Umih saisonniers.

L'organisation patronale travaille avec Pôle Emploi pour trouver des candidats. Cette année, une plateforme digitale a été créé, appelée HCR Emploi. Elle est destinée à mettre en relation les demandeurs d'emploi et les entreprises, afin de simplifier les processus de recrutement.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech