Combien pèse l’« attractivité économique » de Lyon : emplois, entreprises, bilan carbone…

Le projet Usin, à Vénissieux, de pôle de l'industrie "'en ville". Garage Production La Graine Studio.

L’agence de développement économique de la région lyonnaise (Aderly), a présenté ce jeudi 8 juillet un double bilan de son impact économique et écologique sur l’Aire métropolitaine Lyon- Saint-Etienne (Amelyse).


En pleine transition vers des objectifs accrus d’implantation d’entreprises répondant au cahier des charges de l’exécutif écologiste métropolitain, l’Aderly, l’agence de développement économique de la région lyonnaise, se regarde dans le miroir. Elle a présenté ce jeudi 8 juillet quai Rambaud, au côté d’UrbaLyon et du Grand Lyon, un opportun double bilan de son impact économique et écologique sur l’Aire métropolitaine Lyon- Saint-Etienne (Amelyse), réalisé par le cabinet Utopies.


70 000 tonnes de CO2 économisées

Premiers enseignements : 574 des 831 entreprises implantées en dix ans sont encore là, générant 9 900 emplois directs, soit 11 % des créations d’emploi nettes dans l’Amelyse. Soit 2 milliards d’euros de PIB généré dans l’économie française, dont 66 % dans l’aire locale.


Sur le volet des impacts environnementaux, il a été estimé, en comparant les émissions carbone produites par les entreprises implantées sur l’Amelyse à celles, théoriques, qu’elles auraient produites si elles s’étaient implantées hors Amelyse, que l’Aderly a permis d’économiser 70 000 tonnes d’émission de CO2 sur dix ans, l’équivalent de la fabrication de 11 500 voitures. De fait, sur les 1,3 milliards d’euros générés, 0,7 sont restés sur le territoire, et 0,6 sont partis à l’exportation.

Impact des implantations : une transition commencée dès 2017

L’occasion pour le directeur exécutif de l’Aderly, Jean-Charles Foddis, de signaler que l’Aderly n’a pas attendu ce mandat pour s’interroger sur ces questions. « C’est une approche qui a commencé il y a quasiment quatre ans, fin 2017, moment où l’on a décidé d’engager une stratégie sur trois ans
pour travailler sur la durabilité des projets
 »
. Et qui est passée par l’évolution des indicateurs scrutés, comme de regarder le nombre d’emplois nets générés par les nouvelles implantations. « Grâce à UrbaLyon et Utopies, on a compris qu’il fallait regarder l’aire de l’Amelyse. Même si c’est au-delà du territoire de l’Aderly, c’est celui sur lequel on doit indexer nos indicateurs de référence. »

Yves Chavant, 1er vice-président de la CCI Lyon-Saint-Etienne, annonçait d’ailleurs l’arrivée prochaine de deux entreprises bien dans l’air du temps : Usage, entreprise à mission de solutions industrielles de réemploi de contenants et d’emballages, et Cavac, société de production de biofibres à partir notamment de lin et de chanvre. Et glissait, scrutant les chiffres :
« Chaque emploi attiré génère 3,5 emplois, ce qui peut correspondre au souhait de notre partenaire, la Métropole ».

Remarques qui ne pouvaient que recueillir l’assentiment de la vice-présidente à l’économie de la Métropole Emeline Baume. « Il ne faut jamais oublier que sur un territoire, il y a des services urba, mais aussi beaucoup d’humain. C’est pour ça que l’on insiste lourdement sur les activités productives car elles sont plus favorables à la diversité de l’emploi. Il y a nécessité à se repositionner là-dessus pour nos jeunes, qui ont beaucoup souffert et qui sont en quête de sens du travail. »

Une vice-présidente qui soulignait que l’étude présentée jeudi publiquement avait constitué « le socle du dialogue dès le début sur cette base avec l’Aderly : sobriété, efficacité matière, énergétique… Il y a une compréhension des équipes de l’Aderly et de la CCI » sur ces sujets. Comprendre : si l’Aderly pivote, elle le fait en douceur.

Maillage diversifié pour être résilient aux chocs

Et de rappeler, une nouvelle fois, l’importance à ses yeux « de l’aspect coopération entre territoires. Il n’y a aucun intérêt à se “piquer” les compétences. Il faut être dans le dialogue, y compris avec des exécutifs qui ne partagent pas forcément nos idées sur ce sujet comme Roanne
et Saint-Etienne ».


De quoi, en se projetant dans l’avenir, envisager un rôle croissant de l’Aderly dans une « relocalisation raisonnée des activités économiques dans le cadre de la lutte contre le changement climatique », et d’« intégrer encore davantage le volet environnemental carbone dans les critères de décision d’accompagnement » des projets d’implantation.

Une piste évoquée par un représentant du cabinet Utopies : « un maillage plus serré , des entreprises plus petites est pertinent pour être plus résilient aux chocs : avoir une économie diversifiée c’est aussi un terrain formidable pour travailler l’attractivité économique ».

A lire également dans cette rubrique

24 avril 2024

JO 2024 : le chantier de GL Events à Versailles interrompu

Selon le journal l’Equipe, le chantier des tribunes et des gradins du futur site des compétitions d’équitation et de pentathlon moderne des JO de Paris, à Versailles, a été interrompu. L’inspection du travail aurait jugé que les conditions de travail des ouvriers représentaient un « danger grave et imminent de chute de hauteur ». Lire aussi sur…