Poquelin II © Kurt Van der Elst

Théâtre aux Nuits de Fourvière : un hommage décoiffant à Molière

Les Flamands du TG STAN investissent l’odéon de Fourvière pour rendre hommage à Molière. À leur manière…

On imagine aisément les quatre tout jeunes comédiens Jolente De Keersmaeker, Damiaan De Schrijver, Waas Gramser et Frank Vercruyssen se trouvant un beau jour, ou plutôt un soir, de 1989 à la sortie du conservatoire d’Anvers, bien décidés à fonder leur compagnie, ne serait-ce que pour affirmer leur différence et, du coup, cherchant à trouver un nom original pour baptiser le collectif qu’ils entendaient former.

Chacun proposant alors les idées les plus barges. Avant qu’ils ne tombent enfin d’accord, gagnés par l’épuisement et le manque de sommeil, sur STAN (acronyme de Stop Thinking About Names). Le nom trouvé, ils n’ont cessé depuis de dynamiter le théâtre contemporain.


Le Bourgeois gentilhomme, féroce critique de la bourgeoisie qui essaie de singer la noblesse


Leur manifeste autoproclamé : “La destruction de l’illusion théâtrale, le jeu dépouillé, la mise en évidence des divergences éventuelles dans le jeu, et l’engagement rigoureux vis-à-vis du personnage et de ce qu’il a à raconter.” Éléments sans conteste mis en avant dans leur version désopilante de Tout est calme de Thomas Bernhard ou de l’incroyable En Quête que l’on avait vus au théâtre du Point-du-Jour, quand Michel Raskine en était directeur. Ça ne nous rajeunit pas.

Un problème que ne connaissent pas les compères du STAN, leur énergie sur scène étant inusable. En 2000, ils ont monté un premier opus inspiré par l’immense Molière intitulé Poquelin. Un spectacle qui réunissait Le Médecin malgré lui, Le Malade imaginaire et Sganarelle. L’expérience les avait enthousiasmés, ils ont donc créé un deuxième volet, logiquement titré Poquelin II. Cette fois, c’est Le Bourgeois gentilhomme et L’Avare qu’ils placent sur leur sellette.

Pour la première pièce, c’est la féroce critique de la bourgeoisie qui essaie de singer la noblesse dans laquelle le STAN s’immisce. Dans la deuxième, c’est évidemment la cupidité et l’avidité de pouvoir qui seront mises en exergue. Mais aussi le jeu entre vérités et mensonges et le conflit de générations. Jonglant d’une œuvre à l’autre dans un décor minimaliste de bric et de broc, sept comédiens joueront quinze rôles.


Poquelin II, du 12 au 14 juillet, à l’odéon de Fourvière. www.nuitsdefourviere.com


 

 

 

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