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Lyon: les soignants de l'hôpital Édouard-Herriot appelés à faire grève jeudi contre l'obligation vaccinale

Dans un communiqué publié vendredi, le syndicat SUD Santé Sociaux afforme son opposition au projet de loi du gouvernement, et notamment à la vaccination obligatoire pour les personnels médicaux.

C'est un sujet de débat dans le monde médical depuis la dernière allocution d'Emmanuel Macron: la vaccination obligatoire pour tout personnel soignant d'ici le 15 septembre. À Lyon, parmi les voix qui s'élèvent contre cette mesure, on retrouve celle du syndicat SUD Santé Sociaux. Ce dernier appelle les personnels de l'hôpital Édouard-Herriot à entamer un mouvement de grève illimité ce jeudi, à compter de 6h.

Dans un communiqué publié vendredi sur sa page Facebook, le syndicat liste les revendications présentées à la direction de l'établissement. La première d'entre elle ne concerne pas la vaccination. SUD Santé Sociaux demande avant toute chose que chaque infection d'un membre du personnel au Covid-19 soit systématiquement déclarée en accident de travail.

S'agissant de la vaccination, le syndicat souhaitait que la direction renonce au licenciement des salariés non-vaccinés après la date butoir fixée par le gouvernement. Une sanction potentielle que le parlement a depuis balayé et qui n'est plus inscrite dans le texte de loi. Ces personnels risqueront néanmoins une interdiction de travailler et une suspension de salaire.

SUD Santé Sociaux opposé au "tri" à l'entrée

"Ça stigmatise, ça pénalise, ça punit les hospitaliers qui pendant plus d'un an et demi ont travaillé d'arrache-pied pour lutter contre cette pandémie et voilà le résultat, s'est indignée Chaïbia Khaif-Janssen, secrétaire du syndicat, ce lundi sur BFM Lyon. Le fait qu'on les menace, ça les pousse dans leurs retranchements. D'autres attendent le vaccin Sanofi, d'autres veulent attendre d'avoir un petit peu de recul par rapport aux vaccins à ARN messager, puis il y a des tas d'autres raisons. Mais la menace, c'est autoritaire, c'est infantilisant. C'est trop brutal."

"Nous demandons le respect du libre choix de chaque agent d'être vacciné sans contrainte ni menace de licenciement", écrit en outre SUD Santé Sociaux, précisant que le personnel non-vacciné continuera à respecter le port du masque et à appliquer les gestes barrières en vigueur depuis le début de la crise.

Les agents de l'hôpital souhaitant se faire administrer une dose doivent pouvoir décider du sérum inoculé et de la date d'injection, poursuit le syndicat dans son communiqué. Mais quel que soit le statut vaccinal du salarié, cette donnée doit rester privée, est-il ajouté.

"Le respect du Code du travail"

Appelant la direction au "respect de la mission de service public accessible à tous", le syndicat dit refuser "le tri" qu'implique la vérification du pass sanitaire à l'entrée de l'établissement.

Plus largement, SUD Santé Sociaux milite pour "des conditions de travail qui respectent notre santé physique et psychique sans aggravations de la souffrance au travail, avec un détournement de nos missions de service public au service des citoyens, quel que soit le statut vaccinal". Et demande ainsi "le respect du Code du travail".

Le 2 juillet déjà, le syndicat avait écrit une lettre au ministre de la Santé et à la ministre du Travail, appelant à une amélioration des conditions salariales et à une meilleure gestion du temps de travail et des plans de carrière.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions