Quartier Pernon. Laurent Comparat, kiosquier singulier

Laurent Comparat © M. P.

Restaurant et débit de boissons animé par un personnage jovial missionné par le curé de la paroisse, le kiosque Sainte-Élisabeth est peu propice à l’ennui. 

Les habitants du quartier Pernon n’avaient pas l’habitude d’être secoués par de la musique house en longeant l’église Sainte-Élisabeth, entre l’école Flammarion et le lycée Saint-Exupéry. Peu commerçant, le coin vibrait plutôt au rythme des cloches au format MP3 émanant de cet austère édifice religieux que l’on confondrait aisément avec un gymnase municipal.

De trop nombreux lycéens ayant pris la mauvaise habitude de grimper sur le toit de l’église, voire d’y fumer discrètement des substances peu catholiques, ont amené le père Laurent à accepter d’animer les lieux, il y a deux ans de ça. Une mission sur mesure pour Laurent Comparat, 39 ans : équipé d’un container acheté aux enchères qui dormait sur un parking depuis un an, celui qui a fait sa vie entre Lyon et Marseille s’est posé devant l’église avec « rien, deux tables et même pas de lumières » pour ambiancer la zone. « Là, je suis carrément seul, y’a rien. Les gens sont refaits, j’ai changé leur vie ! »

Comme chez un pote

Depuis, on peut dire que ce lieu « à la cool » s’est étoffé : barbecue aux propriétés réfractaires développées par la Nasa dans lequel on peut « faire cuire un jambon pendant 24 heures », slackline, transats, cages de foot, filet de badminton et même deux terrains de pétanque éclairés la nuit, sur lesquels Laurent compte inviter des amis champions du monde, rien que ça. À l’entendre, ce passionné de voile et de snowboard n’est « pas un gros gros travailleur », mais bosse pourtant « 20 heures par jour », l’air aussi épanoui dans la détente que généreux dans l’effort pour s’atteler à d’innombrables projets (concerts, production artisanale de charcuterie, rampe de skateboard éphémère…).

Issu d’une famille de cuisiniers et très à l’aise dans l’exercice, Laurent Comparat n’en avait jamais fait son métier. Spécificité du kiosque : quand le soleil se pointe, on vient y manger ce qu’il y a, « comme chez un pote, à peu près. Je me lève le matin, je vais faire les courses et je me dis “tiens je vais faire ça”. Aujourd’hui, c’était un ceviche de gambas », décrit Laurent entre deux pintes d’IPA brassée à Fleurieu-sur-Saône par « des potes », pour changer. On aurait du mal à n’y passer qu’en coup de vent.

La Croix-Rousse de Laurent

Laurent compte organiser un loto. Parmi les lots, des repas chez ses « vieux potes » du Substrat et de Mr Edgar, des cailloux d’un « cousin joaillier » ou encore… un an de papier toilette : « Mon pote fournisseur m’en met un mètre cube de côté ! »

58 rue Philippe-de-Lassalle, Lyon 4e. Du mardi au dimanche de 17 h à 1 h.

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