Hydrogène vert : à Lyon, Elyse Energy veut devenir le futur "catalyseur" de la filière en Europe

Avec la création de leur nouvelle filiale « 100% dédiée à l’hydrogène vert », les deux sociétés d’investissement Falkor (Marseille) et Vol-V (Montpellier) veulent installer, cette fois à Lyon, le cœur de leur offre d’accompagnement commune, dédiée à cette énergie pleine de promesse pour adresser les enjeux de la transition énergétique. Leur objectif : amener des projets d’innovation jusqu’à une phase d’exploitation, et devenir ainsi une porte d’entrée pour les projets de la filière H2 en France, mais aussi en Europe.
(Crédits : DR)

Pour Elyse Energy, le point de départ de ce qui se veut comme une grande aventure vers le développement de la filière hydrogène verte en Europe, démarre au sein de deux sociétés, qui ont décidé d'unir leurs forces à travers l'installation de cette nouvelle filiale en juin dernier.

Avec d'un côté, la société montpelliéraine Vol-V, dirigée et détenue par ses trois fondateurs (Cédric de Saint-Jouan, Arnaud Guyot et François Bouffard) qui entreprennent ensemble depuis plus de 20 ans dans les énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque et biométhane).

Et de l'autre, la société d'investissement marseillaise Falkor, dédiée à la transition des entreprises et des collectivités dans les énergies renouvelables également, fondée par Pascal Pénicaud, par ailleurs ancien directeur général du second opérateur solaire en France, Tenergie.

C'est finalement à Lyon que les deux sociétés auront trouvé une base stratégique et commune pour se développer. Stratégique, car elle leur permet de couvrir de fait une nouvelle région, mais aussi parce qu'elle représente également l'un des épicentres de la recherche et innovation française en matière d'hydrogène vert.

« Avec l'Occitanie, la région PACA et désormais Auvergne Rhône-Alpes, nous disposons d'un maillage territorial plus fort, au sein de trois régions très actives dans le domaine. Sans oublier que la région lyonnaise représentait également un hub important en matière de compétences dans le domaines des nouvelles énergies», affiche Pascal Pénicaud.

Car leur projet Elyse Energy, qui comprend déjà une dizaine de collaborateurs -principalement recrutées pour leurs compétences dans les domaines du gaz et des énergies nouvelles -, se positionne non plus seulement comme un fonds d'investissement, mais comme une véritable plateforme d'initiation de projets de production d'hydrogène vert. Avec l'objectif de mêler ainsi financements, conseil en ingénierie et maturation de projets. Et voit loin et sur du long terme.

Car ses deux initiateurs souhaitent en effet accompagner ce marché en plein boom sur la durée, et sont conscients que la route sera encore longue, avant que de premiers projets ne passent en mode industriel.

Des verrous à lever dans l'hydrogène, comme dans les autres ENR

« Le sujet de l'hydrogène n'est pas nouveau, mais nous nous sommes associés car nous avions une vision partagée sur le sujet. À savoir que la transition énergétique est aujourd'hui nécessaire est engagée à partir du solaire et de l'éolien, mais qu'il nous faudra encore accélérer, en s'appuyant sur l'hydrogène vert », précise Pascal Pénicaud, qui voit cependant encore plusieurs verrous à lever dans cet objectif.

D'après lui, l'hydrogène est en effet un sujet « à la fois compliqué et passionnant », qui nécessite également de se regrouper pour permettre un changement d'échelle.

« Malgré un fort intérêt pour la filière, il existe en même temps une forme de 'vallée de la mort' pour tous les projets qui souhaitent se lancer avec des projets qui nécessite une forte prise de risque financière, ou encore des équipes aux expertises techniques diversifiées », observe-t-il.

C'est pourquoi après avoir démarré l'accompagnement de ce type de projets depuis près de deux ans, ils ont décidé de créer une filiale entièrement dédiée à cet objectif.

Et il ne s'agit à proprement parler ni d'un fonds d'investissement, ni d'un énième accélérateur de startups. « Nous souhaitons répondre à une notion d'accélération, mais la grande différence est que nous souhaitons pouvoir porter ces projets de la phase d'instruction, jusqu'à la phase d'exploitation, avec une logique de partage et de réalisation, visant à faire émerger les infrastructures de demain », explique le cofondateur et dg de Falkor.

Une capacité d'investissement de « plusieurs dizaines de millions d'euros »

Pour cela, les deux cofondateurs comptent s'appuyer sur leur expérience issues de deux autres filières des énergies renouvelables. « La création d'Elyse s'inscrit en effet dans la continuité des opérations menées en parallèle par les sociétés Falkor et Vol-V. A ce titre, Vol-V entend par exemple, comme par le passé dans l'éolien ou le biométhane, promouvoir des technologies très en avance de phase et nécessaires à la transition énergétique, et démontrer qu'elles peuvent être déployées à l'échelle industrielle et de manière rentable », explique Pascal Pénicaud.

Son ambition : devenir rapidement « une porte d'entrée » pour les projets de la filière hydrogène en France mais aussi plus largement en Europe, afin d'épauler à la fois les porteurs de projets, mais aussi les industriels souhaitant se décarboner.

Avec à la clé, une compilation de fonds propres, mais aussi d'enveloppes issues de partenaires, banques, ainsi que de subventions et appels à projets destinées à la filière, et qui pourraient lui permettre d'atteindre « une capacité d'investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros pour les cinq prochaines années ».

Pour cela, Elyse Energy a déjà mis sur la table une première mise de fonds engagée par ses deux sociétés fondatrices, Vol-V et Falkor, pour une capacité de financement qui atteindrait déjà « plusieurs dizaines de millions d'euros en amorçage ».

Une dizaine de projets déjà à l'étude, Espagne et Portugal dans le viseur

Pascal Pénicaud prend en exemple les chiffres de la filière solaire pour rappeler que Tenergie, dont il était le directeur général jusqu'en 2019, avait pu mobilisé près de 2 milliards d'euros pour l'accompagnement de 1.000 projets.

« L'idée serait de pouvoir mobiliser un montant similaire pour la filière hydrogène, avec un accompagnement qui pourrait commencer par 10 à 20 projets au démarrage ». Avec l'ambition de pouvoir faire "décoller" de premiers projets d'ici deux à cinq ans.

Au total, une dizaine de dossiers potentiels seraient actuellement à l'étude par Elyse Energy à l'échelle de l'Hexagone, tandis que de premiers contacts ont été pris au Portugal et en Espagne.

Avec parmi eux, « plusieurs industriels du bassin lyonnais » qui recherchent une solution pour décarboner leur consommation d'énergie, ainsi qu'avec un opérateur méditerranéen du maritime, qui souhaite également verdir son mix énergétique. Sans compter « quelques sujets d'étude autour de l'aviation en Occitanie ».

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Commentaire 1
à écrit le 26/01/2023 à 11:00
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Pour l'hydrogène sacré il serait bon d'être plus précis car le sigle vert peu couvrir plein de choses. Pour mémoire la majorité de l'hydrogène actuel provient de la filière dite du reformage, hydrogène gris (du méthane soumis à un flux de vapeur surc...

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