La Métropole de Lyon déroule sa feuille de route pour l’industrie

Émeline Baume EELV Lyon
Émeline Baume © Susie Waroude

Fonds d’amorçage pour entreprises innovantes, manifeste « pour une industrie qui se transforme et s’engage » : la Métropole de Lyon écologiste déroule sa feuille de route industrielle.

Après la théorie, la pratique. L’exécutif écolo de la Métropole avait un temps fait craindre, pris entre le marteau de ses déclarations d’intention et l’enclume des craintes de ceux qui se défient de lui, que le glas des industries avait sonné à Lyon. Ce que les écolos ont nié farouchement. Simplement, ils veulent une économie choisie, écologiquement responsable, décarbonée, et qui vient compléter les briques manquantes dans différentes filières.

« On s’est trompé de modèle »

Ce qu’explicitait Bruno Bernard lundi après-midi : « L’industrie représente 20 % de notre consommation d’eau et 25 % de la consommation énergétique. Produire ici, c’est garantir des normes sociales et environnementales que l’on n’aurait pas ailleurs dans le monde, et c’est aussi limiter l’impact carbone. Quand on veut assembler un vélo sur l’agglomération et qu’il faut un an pour avoir des freins car ils ne sont pas disponibles dans leur pays producteur, c’est qu’on s’est trompés de modèle ! C’est tout l’enjeu de remettre de l’industrie sur la Métropole.  »

D’où la création, avec Saint-Étienne, d’un fonds d’amorçage des entreprises innovantes des domaines de la transition écologique. Le salon Global Industrie était l’occasion pour Bruno Bernard et sa vice-présidente à l’économie Émeline Baume de faire le point sur les actions engagées dans le domaine industriel. À commencer par ce fonds, qui a trouvé ses premiers partenaires privés hors collectivités : GRDF, l’IFP Énergies nouvelles de Solaize, la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes. Le 27 septembre, la Métropole débloquera 8 des 17 millions d’euros qu’elle est s’est engagée à verser à Demeter, le désormais gestionnaire du fonds. Saint-Étienne fera de même à la fin du mois pour la première partie de son apport, d’un total de 5 millions d’euros. 

Amorçage

Le fonds lui-même, qui vise à atteindre au moins les 80 millions d’euros de dotation, devrait parvenir à son premier objectif de 50 millions, et à un premier closing du tour de table début octobre, pour des premiers investisements en fin d’année. Une centaine d’entreprises se sont d’ores et déjà portées candidates. 

Pour accompagner cette politique,  la Métropole a lancé la semaine dernière, un peu en urgence avant le salon Global Industrie, un manifeste (signé par une quinzaine d’entreprises) « pour une industrie qui se transforme et s’engage  ». À savoir, identifier et réduire les risques industriels, agir pour la réduction de l’empreinte énergétique, créer des emplois et informer les habitants des opportunités qui existent : car le recrutement est l’un des gros soucis de la filière industrielle. D’où la naissance, aussi, d’une fondation avec Saint-Étienne et les métiers de a métallurgie (l’UIMM) destinée à la reconnexion entre l’industrie et les habitants, dotée dans un premier temps de 2 millions d’euros  sur trois ans, avec une enveloppe moyenne de 400 000 euros par projet, à raison de deux appels à projet par an.

Autres engagements de la Métropole : sécuriser du foncier pour les entreprises, avec un budget de 48 millions d’euros entre 2021 et 2026.

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