La greentech Afyren choisit la Bourse pour développer ses alternatives à la pétrochimie

La startup industrielle clermontoise Afyren lance ce mardi le processus pour son introduction sur Euronext Growth. Entre 70 et 80 millions d'euros sont attendus afin d'accélérer à l'international sa production d'acides biosourcés, à partir de résidus agricoles. Ces molécules, dont la vocation est de remplacer les ingrédients issus du pétrole, sont destinées notamment aux industries de l'agroalimentaire, de la cosmétique, de l'aéronautique, de la chimie fine...
Sa première bioraffinerie, qui sera mise en service en Moselle début 2022, n'est qu'une première étape car Afyren prépare déjà l'étape d'après, grâce à cette introduction en Bourse.
Sa première bioraffinerie, qui sera mise en service en Moselle début 2022, n'est qu'une première étape car Afyren prépare déjà l'étape d'après, grâce à cette introduction en Bourse. (Crédits : DR)

En s'introduisant sur le marché boursier (Euronext Growth), la greentech clermontoise Afyren ambitionne de lever entre 70 millions et 80 millions d'euros. La moitié environ est d'ores et déjà sécurisée par les engagements de plusieurs fonds (15 millions pour Mirova, 12 à 15 millions pour Bpifrance, 4 millions pour Sofinnova Industrial Biotech 1 et un million pour CACF développement).

Les premières cotations seront disponibles le 28 septembre, au terme du processus d'OPO (Offre à prix ouvert). Les négociations des actions sur Euronext Growth devraient débuter le 1er octobre.

Une première usine opérationnelle début 2022

Créée en 2012, au sortir de ses études par Jérémy Pessiot (doctorant en microbiologie et bioprocédés) et Nicolas Sordet, professionnel de la finance, la startup auvergnate Afyren développe des solutions "green" pour remplacer les ingrédients pétrosourcés, par de nouvelles molécules issues de micro-organismes naturels.

Elle est aujourd'hui capable, à partir de résidus de l'industrie sucrière (betteraves), de produire sept acides organiques entièrement biosourcés destinés à l'agroalimentaire par exemple, la cosmétique, l'aéronautique, etc, ainsi qu'un engrais naturel. Demain, les matières premières (résidus agricoles) devraient être diversifiées afin de s'adapter aux diverses productions mondiales.

Vers une première usine en 2022

Actuellement, elle emploie une soixantaine de salariés répartis entre sa plateforme technologique de Clermont-Ferrand, son bureau industriel de Lyon et son site de Carling (Moselle). Sa première usine, en Moselle, devrait être opérationnelle début 2022.

En vitesse de croisière, cette usine emploiera 60 salariés et produira environ 16.000 tonnes d'acides chaque année. Ce qui représente une économie annuelle de 150.000 tonnes de C02 par rapport à des ingrédients issus du pétrole.

"Tout l'intérêt de notre proposition est bien là : proposer une nouvelle chimie, respectueuse de l'environnement. Le changement climatique est inéluctable, nous travaillons à proposer des alternatives aux industriels", détaille Nicolas Sordet.

Pour cette première bioraffinerie de Moselle, Afyren s'était associée à Bpifrance, dansle cadre d'une joint-venture au sein de laquelle la startup est majoritaire, Afyren Neoxy. Montant total de l'investissement : 80 millions d'euros.

Augmenter les capacités de production

Cette première usine n'est pas encore en service qu'Afyren prépare déjà l'étape d'après, grâce à cette introduction en Bourse.

" L"introduction en Bourse nous offre de la visibilité et de la crédibilité sur les marchés internationaux" assure Nicolas Sordet, Au-delà de cette notoriété, cette IPO permettra de financer en partie son développement à l'international. Il faut dire que le marché mondial, qu'elle estime à 13 milliards d'euros, est alléchant.

La jeune pousse auvergnate planche actuellement sur l'implantation de deux nouvelles usines : en Asie dès 2024 et aux Etats-Unis. "Nous souhaitons devenir rapidement un acteur international et global", annonce Nicolas Sordet, le CEO de l'entreprise. Avec une perspective de chiffre d'affaires annoncée à 150 millions d'euros pour 2027.

Depuis sa création, Afyren a déjà opéré trois levées de fonds : 500.000 euros en 2014, 2 millions en 2017 et 21 millions en 2018. "Cette introduction en Bourse représente vraiment une nouvelle étape pour Afyren".

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