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Fronde à la métropole de Lyon: David Kimelfeld appelle à "retrouver la voix de la raison"

L'ancien président de la métropole a jugé les critiques des maires frondeurs contre Bruno Bernard compréhensibles, tout en appelant chaque camp à collaborer.

La tension persiste entre le président de la métropole lyonnaise, Bruno Bernard, et l'opposition. Dimanche, 44 maires de la métropole lui ont reproché dans une tribune une gouvernance trop verticale qui ignore, voire méprise les élus locaux. Ils pointent aussi les positions des écologistes trop dogmatiques et pas adaptées à la réalité des communes.

Depuis, la situation ne s'est pas améliorée, puisqu'ils sont aujourd'hui 45 maires à mener cette fronde - sur les 59 que compte la métropole - et menacent de bloquer certaines décisions de la majorité écologiste.

"On atteint une forme de psychodrame"

Sur BFM Lyon, jeudi matin, l'ancien président de la métropole, David Kimelfeld a estimé qu'il y avait des torts des deux côtés: "On atteint une forme de psychodrame, dit-il. On a d'un côté un Philippe Bernard qui ne dit rien, lui veut absolument dérouler son programme électoral (...) Et on a des maires qui sont très énervés et qui veulent remettre en question un outil qui est au service des habitants (...) Il faut retrouver la voix de la raison (...) et rapprocher tout ce monde-là".

Le président du groupe "Les Progressistes" à la métropole de Lyon en a profité pour tacler Bruno Bernard, élu en 2020 avec un faible taux de participation (32%): "On ne peut pas dérouler des pistes cyclables de partout en mettant des rues en sens unique alors que le maire considère que c'est un vrai problème dans sa commune".

Lors d'une conférence de presse tenue mercredi matin en présence de l'AFP, le président actuel de la métropole, Bruno Bernard a réagi aux critiques: "Il est naturel que je porte d'abord l'intérêt métropolitain plutôt que l'intérêt régional ou communal".

Il a admis que "ce n'est pas rien que 40 maires s'expriment (...) c'est quand même un fait politique et j'en tiens compte", ajoutant que sa porte restait "ouverte aux maires pour discuter des dossiers de leur commune mais aussi pour parler de la relation globale".

Interrogé par BFM Lyon, le maire LR de Rillieux-la-Pape, Alexandre Vincendet a ajouté que certains maires frondeurs n'hésiteraient pas à "quitter la métropole", ou à bloquer la politique de la majorité si rien ne change. "Les maires peuvent ne pas signer un permis de construire parce que c'est nous qui détenons ce pouvoir", a-t-il mis en garde. "J'espère qu'au-delà des annonces tout le monde va redevenir très vite raisonnable", avait annoncé la veille, Bruno Bernard.

Louis Chahuneau