BFM Business
Transports

Paris-Lyon: le premier concurrent du TGV s'appellera Trenitalia France

L'opérateur national italien n'utilisera finalement pas la marque Thello pour sa liaison à grande vitesse entre Paris et Milan en passant par Lyon.

C'est a priori dans le courant du mois d'octobre que le premier concurrent étranger du TGV en France devrait faire ses premiers tours de roues. Près de deux ans après l'ouverture à la concurrence des lignes à grande vitesse de la SNCF, l'opérateur transalpin Trenitalia va se lancer sur la ligne Paris-Lyon-Turin-Milan.

On le connaissait à travers la marque Thello qui était présente en France sur deux lignes classiques: Marseille-Milan et Paris-Venise (en train de nuit). Mais en juillet dernier, ces deux liaisons ont été arrêtées.

Afin de bien tourner la page, le groupe italien a donc décidé d'opérer en France sous un nouveau nom: Trenitalia France.

Deux liaisons par jour

"Cette ambition se concrétise par le lancement prochain de son train à Grande Vitesse Frecciarossa, la flèche rouge, symbole de l’excellence ferroviaire italienne. Ce train rouge vif, barré de blanc et de noir, petit bijou de design et de technologies, est plébiscité depuis déjà plusieurs années par les voyageurs en Italie. Il n’est d’ailleurs pas passé inaperçu dans les gares françaises, des marches à blanc étant en cours depuis le mois de septembre", peut-on lire dans un communiqué.
Le Zefiro, le TGV de l'italien Thello devrait circuler en France à partir d'octobre.
Le Zefiro, le TGV de l'italien Thello devrait circuler en France à partir d'octobre. © Thello

Pour commencer, deux rames quotidiennes effectueront la liaison à 300 km/h entre la capitale et Lyon puis à 200 km/h maximum entre Lyon et la capitale lombarde.

Il sera évidemment possible d'emprunter ce train entre Paris et Lyon, soit un des tronçons les plus rentables du TGV. Reste à savoir quelle sera le degré d'agressivité commerciale de Thello face à la SNCF et si cette agressivité permettra d'atteindre la rentabilité.

Interrogée, la SNCF affiche sa sérénité face à ce nouveau concurrent. "C'est important. Trenitalia a une offre intéressante avec trois classes de voyage dont une premium. Mais ils vont être confrontés à un vrai sujet: la fréquence", commente Alain Krakovitch, directeur de Voyages SNCF.

L'espagnol Renfe en embuscade

Les deux opérateurs visent en effet la cible professionnelle sur l'axe Paris-Lyon mais la SNCF peut se prévaloir de bien plus de trains quotidiens que son concurrent. Et entend également se différencier par le service.

Mais le groupe français devra également composer avec un autre concurrent, l'espagnol Renfe qui vient de valider la création d'une succursale à Paris afin de préparer son arrivée sur le marché français où il entend adresser la grande vitesse (Paris-Lyon-Marseille) mais aussi dans le Grand-Est et dans les Hauts de France, soit des liaisons régionales également ouvertes à la concurrence.

Reste que pour le moment, l'opérateur ne donne pas de calendrier, ni le type de train qu'il compte faire rouler, ni l'approche commerciale choisie.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business