Fête des Lumières 2021. Covid ou non, la Ville de Lyon compte bien renouer avec son million de visiteurs

A quoi ressemblera une Fête des Lumières écologiste, après une année blanche marquée par la crise sanitaire ? Réponse ce lundi, où la Ville de Lyon dévoilait le programme de ce grand rendez-vous, qui se tiendra à nouveau du 8 au 11 décembre prochains. La version 2021 compte bien retrouver son public, et même l'élargir. Malgré les restrictions sanitaires et la baisse du mécénat, l'équipe municipale anticipe une édition "grandiose". Et ce, alors même qu'une plainte pour favoritisme entache un contrat passé par l'ancienne municipalité.
En temps normal, l'évènement rassemble près d'un million de visiteurs et nourrit le tourisme urbain de la ville. Et le maire écologiste de Lyon compte bien, pour cette première édition de son mandat, la rendre plus inclusive et compenser par un public plus local et régional.
En temps normal, l'évènement rassemble près d'un million de visiteurs et nourrit le tourisme urbain de la ville. Et le maire écologiste de Lyon compte bien, pour cette première édition de son mandat, la rendre plus "inclusive" et compenser par un public plus local et régional. (Crédits : DR)

Annulée en 2020 en raison de la crise sanitaire, la Fête des Lumières sera bel et bien de retour en 2021, du 8 au 11 décembre prochains. Une première Fête des Lumières également pour la municipalité écologiste, conduite par l'EELV Grégory Doucet, qui a décidé (entre autres) de l'élargir et de la rendre plus accessible, notamment aux enfants et aux personnes âgées. Le tout pour un budget inchangé ou presque, et des revenus de mécénat en baisse.

Mission numéro 1 : étendre la fête

En tout, ce seront 31 œuvres qui seront présentées sur 27 sites à travers la ville. Certains d'entre eux, comme le Parc Sergent Blandan, le quai Romain-Rolland, les Subsistances, ou le fond du lac de la Tête d'Or, seront investis pour la toute première fois. C'est sur "l'inclusivité" que la Ville de Lyon a voulu mettre l'accent pour cette édition 2021 de la célèbre fête lyonnaise, avec des espaces de jeux dédiés aux enfants.

Autre nouveauté : un partenariat avec la société à impact social et thérapeutique Lumeen permettra aussi d'amener la Fête des Lumières dans plus de 200 Ehpads en France, grâce à des casques de réalité virtuelle.

Concernant le volet respect de l'environnement, la Ville a initié une démarche pour obtenir la norme ISO 20121 "événementiel pour un développement durable". Aussi, "dans le processus de sélection des projets, le critère environnemental pèse désormais pour 15%", a affirmé Grégory Doucet, maire de Lyon.

Le mécénat en baisse à cause du Covid-19

Concernant le budget, il "reste stable depuis plusieurs années", annonce Audrey Hénocque, première adjointe à la Ville déléguée aux finances, à la commande publique et aux grands événements. Il s'élève ainsi toujours à 2,2 millions d'euros pour l'évènement en lui-même, auxquels il faut rajouter 200.000 à 300.000 euros pour la communication, ainsi qu'un million d'euros pour la masse salariale.

Le mécénat s'affichera quant à lui en baisse, de près de la moitié de son volume habituel, "à cause de la crise sanitaire", alors qu'il s'élevait habituellement à près de 800.000 euros. "On comprend les contraintes des entreprises", a néanmoins rassuré la première adjointe.

Cette baisse significative du mécénat ne menacera toutefois pas la tenue de l'évènement, car "beaucoup d'œuvres ont été achetées dès l'an dernier et reportées en 2021", explique la première adjointe. Soit environ une vingtaine d'œuvres mises sur la réserve, et qui bénéficieront à l'édition de cette année.

Sur la fréquentation, impossible de s'avancer pour le moment. En temps normal, l'évènement rassemble près d'un million de visiteurs et nourrit le tourisme urbain de la ville, qui vient de remporter par ailleurs la seconde place du podium des World Travel Awards, dans la catégorie des destinations Week-ends.

70% des visiteurs viennent de la région

Malgré le fait que la crise sanitaire ait mis un sérieux coup de frein au tourisme l'an passé, la Ville s'affiche confiante pour ces quatre jours de festivités à venir :

"Une grande majorité des visiteurs sont issus du Grand Lyon et plus de 70% de la région Auvergne Rhône-Alpes. S'il n'y a pas de visiteurs étrangers, la fréquentation sera peut-être compensée par un public français, pour atteindre le million de visiteurs habituel", espère Audrey Hénocque.

Car pour l'heure, il est difficile pour la Ville d'anticiper la perte des touristes étrangers à venir. "Mais nous sommes sereins, car c'est une fête de plein air", estime la municipalité EELV. Même si le masque devrait être obligatoire dans les rues, et que Grégory Doucet attend, comme un certain nombre d'élus, l'allocation du président Emmanuel Macron prévue ce mardi soir, qui pourrait apporter des précisions quant à la tenue des mesures sanitaires sur les prochaines semaines.

En parallèle de la fête publique, se tiendra le Lyon Light Festival, un évènement annuel réservé aux professionnels, qui regroupera les représentants techniques de 150 villes françaises et étrangères. Un rendez-vous professionnel permettant avant tout d'exporter les bonnes pratiques, car Lyon se veut "à la pointe de la lumière". En continuité, cette année le thème est donc "lumière à hauteur d'enfant".

Une enquête pour soupçon de favoritisme lors de l'édition 2018

Mais une autre actualité est venue télescoper cette annonce : une enquête préliminaire menée par le Parquet de Lyon évoque en effet désormais des soupçons de favoritisme quant à l'édition 2018 de la Fête des Lumières, portée par l'ancienne équipe municipale.

D'après Le Monde, un scénographe et son producteur "sont suspectés d'avoir bénéficié d'informations privilégiées afin de modifier leur projet et être ainsi choisis pour l'animation de la colline de Fourvière."

Une enquête évoquée elle aussi ce lundi à demi-mots, mais qui ne freine pas pour autant la nouvelle municipalité :

"Je ne ferai pas plus de commentaires. Les personnes concernées ne sont plus à l'Hôtel de Ville. En tant qu'adjointe aux grands évènements et à la commande publique, j'estime qu'il faut faire des procédures plus rigoureuses pour éviter ces problèmes à l'avenir. Nous ferons en sorte qu'il n'y ait pas de risque de collusions", a conclu à ce sujet Audrey Hénocque.

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