Téléphérique de l'Ouest lyonnais. Coup d'envoi de la concertation locale, sur un projet encore marqué par les divisions

Du 15 novembre au 15 février prochain, les grands lyonnais sont invités à s'exprimer sur le projet de téléphérique de l'Ouest lyonnais, entre Francheville et Lyon. Cette concertation, lancée par le Sytral et menée par la Commission Nationale du Débat Public, intervient presque un an après l’annonce du projet par la majorité écologiste. Et quelques semaines seulement après l'annonce d'un soutien de principe par l'Etat, à hauteur de 7 millions d'euros. Mais il devra encore convaincre des maires et citoyens, présents sur son tracé, qui ont multiplié les sorties médiatiques.
Parmi les craintes déjà soulevées, les opposants à ce projet de transport par câble ont évoqué leurs réserves sur plusieurs points : à commencer par l'exposition à des nuisances pour son voisinage, mais aussi l'insertion paysagère du câble dans son environnement, son impact sur la biodiversité, ou encore une fréquence de passage, jugée moindre que le métro.
Parmi les craintes déjà soulevées, les opposants à ce projet de transport par câble ont évoqué leurs réserves sur plusieurs points : à commencer par l'exposition à des nuisances pour son voisinage, mais aussi l'insertion paysagère du câble dans son environnement, son impact sur la biodiversité, ou encore une fréquence de passage, jugée moindre que le métro. (Crédits : DR Capture écran dossier presse Métropole de Lyon/ Tisséo / Les yeux carrés)

"D'ici 2026, le Sytral (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise) prévoit la mise en service d'une ligne forte de transport collectif entre Francheville et Lyon afin d'apporter une réponse aux différents besoins de mobilité de ce territoire. Compte-tenu du contexte géographique, une solution de transport par câble est proposée."

Voici ce que les grands lyonnais peuvent lire depuis ce lundi en préambule de la concertation sur le téléphérique urbain, lancée par le Sytral et sous l'égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Du 15 novembre au 15 février prochain, en mairie ou sur Internet, chacun pourra donc s'exprimer sur ce projet, consulter les propositions de tracés, les scénarios concernant l'implantation des stations, les technologies et même les alternatives étudiées, comme les bus à haut niveau de service (BHNS).

Plusieurs hypothèses sont en effet proposées, et à ce stade, tout peut encore évoluer, promet la Métropole de Lyon. Même si dans les faits, un premier jalon a été franchi puisque le projet figure déjà parmi les 160 lauréats du quatrième appel à projets, dédié aux transport collectifs et "pôles d'échanges multimodaux", annoncé par le premier ministre Jean Castex, début octobre. Avec à la clé, une promesse de contribution de 7 millions d'euros de la part de l'Etat, sur un montant global qui demeure néanmoins évalué à près de 160 millions d'euros. Pour bénéficier de ce coup de pouce, le projet devra être lancé avant 2025.

Mais à l'issue de la concertation publique, ce dossier devra encore être soumis à un vote, prévu en mai 2022, de l'Autorité organisatrice des mobilités des territoires Lyonnais (AOMTL), qui remplacera le Sytral à compter du 1er janvier prochain. Si le projet obtient le feu vert des élus, les études de faisabilité pourraient ensuite se concrétiser par une sortie de terre du nouveau téléphérique à compter de 2026.

Pour l'heure, le Sytral mise sur les atouts de ce téléphérique urbain, tels que le franchissement du Rhône, de la Saône ainsi que le "relief contrasté" de l'ouest lyonnais afin de participer au désenclavement des routes saturées par la congestion automobile.

Pour son président EELV Bruno Bernard, le transport par câble serait en effet le moyen "le plus adapté" pour répondre aux besoins des communes desservies et aux impératifs de transition écologique, même s'il reconnaît que la présence de pylônes ainsi que le survol de certaines zones d'habitations pourrait aussi constituer un frein.

Ce téléphérique serait en capacité d'assurer jusqu'à 59.000 déplacements par jour entre Francheville et Lyon, pour un trajet estimé à une trentaine de minutes "contre 50 minutes en voitures aux heures de pointe."

tracé téléphérique lyon

Rejet en bloc dans le camp des opposants

Cette concertation sera aussi l'occasion de mesurer l'appétence pour ce projet phare de la majorité écologiste, qui pourrait faire partie des marqueurs de son nouveau mandat, dessinant en même temps une nouvelle image des transports urbains marqués jusqu'ici par un essor du métro et des lignes de tramways sous la mandature Collomb.

Car jusqu'à présent, à part dans le camp de la majorité écologiste, ce sont principalement les opposants au projet qui ont fait entendre leur voix.

Parmi les craintes soulevées par ce projet de transport par câble, ses opposants ont évoqué leurs inquiétudes sur plusieurs points : à commencer par l'exposition à des nuisances pour son voisinage, mais aussi l'insertion paysagère du câble dans son environnement, son impact sur la biodiversité, ou encore une fréquence de passage jugée moindre que le métro, ainsi que la crainte de devoir mener à d'éventuelles expropriations pour concrétiser ce projet.

D'ailleurs, les maires de communes concernées se sont montrés pour l'heure très frileux face à ce projet :

La mairie de Sainte-Foy-lès-Lyon, menée par l'élue LR Véronique Sarselli, a même sorti son propre sondage en octobre dernier. Selon cette enquête menée auprès de 502 personnes (la commune compte environ 22.000 habitants), 77% des Fidésiens interrogés sont contre le projet de téléphérique, dont 61% "tout à fait opposés" et 16% "plutôt opposés".

Quelques semaines plus tard, c'est le maire LR du 2e arrondissement de Lyon, Pierre Olivier, qui présentait lui aussi sa propre concertation. Sur les 1.647 réponses, 79,6%  se positionnaient également contre le transport par câble.

La mairesse de La Mulatière, Véronique Déchamps (LR), s'y oppose également. Sur le tracé, seul Michel Rantonnet, maire LR de Francheville, ne s'oppose pas directement au projet, mais insiste sur la complémentarité avec une potentielle ligne de métro E, un dossier qui ne fait plus partie des priorités du nouvel exécutif EELV de Bruno Bernard par son coût jugé trop élevé, contrairement à son prédécesseur, Gérard Collomb.

La concertation pourrait ainsi constituer une étape cruciale pour faire bouger les lignes, voire adapter encore le projet. Le président du Grand Lyon n'a d'ailleurs pas caché sa volonté de miser sur cet outil pour expliquer et convaincre.

Face à lui, un collectif "Touche pas à mon ciel", s'est également monté contre ce projet et a lancé une pétition qui aurait déjà recueilli près de 7.000 signatures.

(avec ML)

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