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Lyon: Gérard Collomb charge la mairie et la métropole sur la question de la sécurité à la Guillotière

L'ancien édile regrette que ses successeurs, Grégory Doucet et Bruno Bernard, ne souhaitent pas s'emparer de ces questions et les appelle à développer la vidéosurveillance et à revoir leur gestion des migrants.

Ce n'est pas une nouveauté. Gérard Collomb, ancien maire et président de la métropole de Lyon, goûte peu la politique menée par ses successeurs, respectivement Grégory Doucet et Bruno Bernard. Invité à réagir à la montée de l'insécurité dénoncée par les riverains et les commerçants du quartier de la Guillotière, l'ex-ministre de l'Intérieur a adressé une nouvelle charge aux élus écologistes.

"Sur le court terme, les efforts qui sont faits par le ministre de l’Intérieur, par le préfet, vont permettre que la situation s’améliore, a-t-il admis, en référence à l'octroi de 30 CRS supplémentaires promis dans "les semaines à venir" par Gérald Darmanin, à la demande de Pascal Mailhos.

Et Gérard Collomb de reprendre: "Mais on n’aura pas résolu le problème de fond. Le problème de fond, c’est l’attitude de la municipalité, l’attitude du président de la métropole, qui ne veulent pas gérer les problèmes de sécurité, parce qu’ils sont contre la vidéoprotection, parce qu’ils souhaitent accueillir largement (des migrants, ndlr)", a-t-il fustigé. On faisait à Lyon, il y a une semaine, les journées de l’hospitalité et c’était 'bienvenue au monde'".

L'ex-maire de Lyon cible les mineurs non-accompagnés

L'un des principaux problèmes, aux yeux de l'ancien maire de Lyon, est la présence des mineurs non-accompagnés. Selon les données du préfet, ils représentent 40% des 4000 personnes interpellées sur l'année écoulée.

"Toute la difficulté, c’est d’avoir des réponses des autorités, ce qui demande un dialogue avec les autorités d’origine, développe Gérard Collomb. Beaucoup de ces mineurs viennent de pays comme la Guinée, la Côte d’Ivoire, etc, qui ne sont pas des pays où il y a des dangers pour eux. C’est de l’immigration économique, pas au sens strict du droit d’asile."

Les vols et autres actes de délinquance, notamment aux abords de la place Gabriel-Péri, existaient déjà quand Gérard Collomb dirigeait la ville. Mais "la situation s'est dégradée", selon le récit de plusieurs habitants. Dans ce contexte, le supermarché Casino du coin a décidé de fermer ses portes à 17h du lundi au samedi. Le McDonald's, lui, ne propose plus que de la vente à emporter à partir de 15h.

"J'entends aussi l'exaspération"

Gérard Collomb confirme cette tendance à la dégradation: "Avant que je ne parte au ministère de l’Intérieur (de mai 2017 à octobre 2018, ndlr), le problème n’avait pas cette intensité. (…) À partir du moment où je n’étais plus là, on a effectivement relâché l’attention sur les problèmes de sécurité".

Grégory Doucet s'est dit mardi "tout à fait conscient de la situation d'exaspération d'un certain nombre de commerçants et de riverains" mais a lui aussi soutenu que le climat ressenti par ces derniers "existe depuis un certain nombre d'années".

"Je ne réclame pas de la patience, j'entends aussi l'exaspération, a-t-il déclaré sur BFM Lyon. (...) On ne relâche pas l'effort. Ce n'est pas ce qu'on fait. Le cap est fixé."

Interpellée par des collectifs de riverains, la mairie de Lyon a entamé des consultations en janvier dernier. Elles ont abouti sur un plan pour "apaiser" le quartier. "Tous les travaux engagés sur l'urbanisme, le commerce, l'accompagnement social ou la culture sont lancés et viendront compléter le travail des policiers, mais aussi des services du procureur", a ajouté l'édile.

Toujours dans une logique d'apaisement, le préfet du Rhône a rencontré ce mardi les commerçants du quartier. Des réunions similaires sont prévues prochainement, notamment avec la mairie.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions