Politique Ninon Guinel, cheffe de cabinet du maire de Lyon, dénonce une agression sexuelle par un membre d’EELV
« C’est quand Fiona Texeire m’en fait le récit que là, ma mémoire revient. Et paf ! Dans ma tête, c’est… Moi aussi ! Le même soir, trois heures avant toi, il m’est arrivé la même chose. Sauf que moi, chance inouïe, j’étais en jeans et pas en robe. »
Accusé de deux agressions sexuelles le même soir par deux femmes
Ninon Guinel, cheffe de cabinet du maire de Lyon Grégory Doucet, en retrait depuis quelques mois, a expliqué dans l’émission C Politique diffusée dimanche 21 novembre sur France 5, avoir été agressée sexuellement, en 2015, par un cadre du parti Europe-Ecologie Les Verts. À l’époque, il était sur le point d’être nommé à un poste important, rattaché à la formation des élus.
C’est d’abord Fiona Texeire, aujourd’hui collaboratrice d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, qui a accusé cet homme. Pas tout de suite, « à l’époque porter plainte ne m’avait pas traversé l’esprit, c’était banalisé », mais des années plus tard. « Le parti m’entend, dit qu’il me croit, mais… » Devant l’absence de témoins, rien ne se passe concrètement, l’embauche de cet homme devient effective.
Elle doit être entendue cette semaine
Et c’est donc en entendant Fiona Texeire que Ninon Guinel s’est décidée à parler également, expliquant avoir été agressée le même soir, par le même homme. « J’ai saisi la commission signalement du parti. J’ai une audition la semaine prochaine (cette semaine, ndlr). » Ce qu’elle espère : que lorsqu’il y a un doute, on n’embauche pas.
Une tribune pour briser l’omerta
Ces accusations sont dans la droite ligne d’ une tribune , signée par 285 femmes élues ou fonctionnaires collaboratrices politiques, militantes ou universitaires, et parue dans lemonde.fr le 15 novembre. Ninon Guinel fait partie des signataires. Ce que demande la tribune : que le monde politique prenne enfin en compte le mouvement #metoo, qu’il « cesse de se murer dans l’omerta ».
Le texte interroge : « Quand les directions et les commissions d’investiture écouteront-elles les élues, les collaboratrices, les militantes, les citoyennes qui dénoncent des insultes sexistes, des mains aux fesses, des « gros lourds tactiles » – doux euphémisme pour évoquer des agresseurs sexuels – de ceux qui font pression pour obtenir des faveurs sexuelles ? Quand écarteront-ils des responsabilités ceux qui ont été condamnés pour violences conjugales, pour harcèlement sexuel, pour viol, mais dont la peine n’a pas été assortie de l’inéligibilité ? »