Interpol : Bernard et Wauquiez demandent à Darmanin de s’engager « au-delà des effets d’annonce »

Gérald Darmanin
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur. © Susie Waroude

Laurent Wauquiez, président LR de la Région, et Bruno Bernard, patron écologiste de la Métropole de Lyon, écrivent ensemble au ministre de l’Intérieur pour lui demander des garanties financières sur l’extension du siège d’Interpol. Mais aussi « la clarification du projet ». Ils demandent en outre à Gérald Darmanin de venir débattre du dossier à Lyon.

Ils n’ont pas vraiment l’habitude de s’exprimer à l’unisson… Pourtant c’est bien ensemble, sur le même thème et avec le même ton que le président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, et le patron LR de la Région, Laurent Wauquiez, viennent de rédiger une lettre à destination du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Le sujet ? L’extension du siège d’Interpol à la Cité internationale (Lyon 6e), une des conditions énoncées par l’organisation pour prolonger son bail à Lyon. Sauf que le projet s’est enlisé dans les débats sur le financement et, pire, sur l’état d’avancement d’un dossier que les deux élus jugent en privé « pas assez clair ».

« Au côté de l’État, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Métropole de Lyon ont toujours su collaborer pour concrétiser des projets d’envergure internationale et stratégiques  », écrivent Laurent Wauquiez et Bruno Bernard d’une même plume. « Souhaitant qu’lnterpol conserve son siège mondial à Lyon, nous vous confirmons être prêts à discuter et à trouver, ensemble, des solutions opérationnelles à ce projet que l’État porte », poursuivent-ils. «  Cependant, nous avons besoin que votre ministère et le gouvernement s’engagent clairement, au-delà d’un effet d’annonce  ».

Charge contre le préfet

Le 11 novembre dernier, une réunion convoquée en urgence par le préfet n’avait pas permis de rapprocher les positions, notamment sur le niveau du financement apporté par l’État et le chèque que devront signer les collectivités en complément. Les deux patrons d’exécutif demandent ainsi dans leur courrier « une participation de l’État au financement au moins équivalente à celle affichée en 2018 à hauteur de 32,5 millions d’euros ». L’État envisageait plutôt, jusque-là, d’abonder à hauteur d’un tiers le budget. Et puis, Le Républicain et l’écologiste lancent, incidemment, une charge contre le préfet, demandant au ministre de garantir «  le pilotage assumé du dossier au niveau des services déconcentrés de l’État  ». Selon eux, les services de l’État n’ont pas su, localement, « apporter les éclairages pourtant légitimes et demandés depuis de nombreuses années par les collectivités territoriales sollicitées », dont «  la clarification des détails du projet d’extension  ».

Mobilisation commune contre la possible désignation d’un général émirati accusé de tortures

Sur un autre versant polémique du dossier, à savoir la nomination du futur président de l’Institution, Laurent Wauquiez et Bruno Bernard signent là encore d’une même main la mise en garde. «  Une candidature entachée de plaintes poserait un vrai risque au fond, et pourrait délégitimer I’institution et son accueil dans notre démocratie », expriment-ils. La candidature d’un général émirati accusé de torture soulève en effet en France un vent de protestation. Les deux responsables politiques se disent prêts à en discuter avec le ministre, mais cette fois loin de Beauvau et plutôt sur place, « pour une réunion de travail à Lyon sur ce dossier. »

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