Lyon 6e. Cette association qui féminise le tennis de table

Créée en 2009, l’ASTT bénéficie de quatre lieux de pratique : les gymnases Tronchet et Crillon et deux gymnases scolaires au collège Bellecombe et à l’école Saint-Joseph. © Iris Bronner

L’ASTT (l’Association sportive de tennis de table) propose depuis la rentrée 2021 une séance de tennis de table exclusivement féminine au complexe sportif Tronchet, dans le 6e arrondissement de Lyon.

Dans le complexe sportif Tronchet, tous les lundis de 18 h 30 à 20 h, c’est tennis de table pour une dizaine de sportives. L’ASTT (l’Association sportive de tennis de table) propose depuis la rentrée 2021 une séance exclusivement féminine en plus de ses créneaux mixtes et enfants. L’objectif ? Tenter de féminiser un sport très masculin.

« C’est important d’élargir notre palette et cela permet également une diversité de jeu », appuie Vincent Azibert, membre du bureau. Une volonté du club, mais également de la Ville de Lyon qui entend développer davantage les pratiques sportives féminines.

En France en 2021, 12 % de l’ensemble des licenciés étaient des femmes, et l’ASTT ne faisait pas exception. « De façon générale, le tennis de table a encore une image de loisir et pas vraiment de sport. Et on manque de modèles féminins, de figures qui pourraient donner envie aux petites de se lancer », poursuit Vincent.

Facilité d’intégration

Ce soir-là, sept joueuses s’échangent les balles, entre exercices techniques et matchs, sous le regard de Fabrice, l’entraîneur. « Ça ne change rien pour moi, je m’adapte au niveau de chacun et chacune », admet le coach.

La plupart des participantes sont des débutantes et se sont lancées dans le club cette année. « C’est bien d’être entre nous, je suis plus à l’aise. La plupart du temps, les mecs sont des brutes qui tapent fort dans la balle. Là, c’est plus cool », admet Cloé, 21 ans, étudiante en Staps accompagnée de son amie Lou.

Si ce créneau féminin permet une certaine homogénéité de niveau, c’est aussi un moyen pour ces nouvelles recrues de mieux s’intégrer dans un club où les habitués sont nombreux. « J’ai commencé ici en 2018, il n’y avait que trois filles, et à la fin de l’année il ne restait que moi. C’était pas forcément facile de faire sa place », admet Marie-Carmen, 51 ans.

Un problème de fidélisation qui rend également compliqué le passage à la compétition faute d’équipe féminine. Angélique, l’une des rares à faire des championnats, joue aux côtés des hommes en Départementale 1. « C’est un des rares sports qui permet la mixité en compétition. La diversité est possible alors autant la développer », argumente la sportive. Beaucoup ne se contentent d’ailleurs pas de ce créneau et participent également aux entraînements mixtes.

En un an, l’ASTT est passée de 10 à 15 % de joueuses. Pour poursuivre dans cette lancée, le club vient d’ouvrir gratuitement et jusqu’à la fin de la saison ses adhésions aux futures recrues. 

À la recherche de sportifs

La crise sanitaire a vidé les clubs sportifs d’intérieur, faute de pouvoir s’entraîner du fait des restrictions. « On est passé de 190 adhérents en 2020 à 120 en 2021 », pointe Vincent Azibert, membre de l’ASTT.

Plus que la féminisation d’un sport masculin, l’ouverture d’un créneau réservé aux femmes a aussi permis d’attirer de nouveaux licenciés. « Nous sommes 160 aujourd’hui : plus on monte, plus on pèse dans l’arrondissement, et plus on peut proposer de créneaux. »

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