Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN) sont tous deux qualifiés au second tour de l’élection présidentielle de 2022. Les Français seront appelés aux urnes le dimanche 24 avril pour élire le prochain résident de l’Élysée.
Dans le Rhône, les réactions des élus politiques de tous bords ont suivi les premiers résultats. Voici les résultats dans le Rhône : Emmanuel Macron arrive en tête avec 30,61%, devant Jean-Luc Mélenchon (25,20%) et Marine Le Pen (16,55%). Retrouvez les résultats dans vos communes ici. L’abstention s’établit à 21,64%.
À Lyon, Emmanuel Macron obtient 31,84% des voix, suivi de peu par Jean-Luc Mélenchon (31,06%) puis Marine Le Pen (8,97%). Le candidat EELV Yannick Jadot n’a obtenu que 7,67% des voix dans la ville écologiste de Grégory Doucet. Voici les résultats par arrondissements.
Les écologistes « déçus » : « Jean-Luc Mélenchon a capté nos électeurs »
Dimanche soir, face aux premiers résultats, le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard a fait part de sa « déception » : « Nous espérions beaucoup plus. Je félicite Jean-Luc Mélenchon qui a fait une belle campagne et qui a capté nos électeurs. »
L’écologiste partisan de Yannick Jadot votera Emmanuel Macron au second tour pour faire barrage à Marine Le Pen, mais déplore : « il n’y a pas vraiment eu de campagne, peu de débats ou pas de débat. » Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet partage ce constat, sans se vouloir abattu :
Pour les législatives, on va envoyer des députés pour faire nos voix et celle du climat. Ca va être crucial de les porter
Les écologistes d’EELV étaient pourtant parvenus à séduire les Lyonnais lors des élections municipales de 2020, mais « on n’arrive pas à transformer l’essai au niveau national », reconnaît Grégory Doucet. Tous deux appellent à voter Macron.
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LREM contre « le Macron Bashing »
La campagne débutait dès dimanche soir pour le parti du candidat président Emmanuel Macron. Thomas Rudigoz, député LREM de la 1ʳᵉ circonscription du Rhône, défend son candidat face aux critiques des électeurs de la gauche :
Je pense qu'il y a un Macron bashing. Je pense que notre programme est ambitieux en matière climatique, je pense qu'on a la fibre sociale. Si Emmanuel Macron était antisocial, Mélenchon n'appellerait pas à voter pour lui. Quand on voit ce qu'on a fait pendant la crise du Covid, on a été un État providence ! Il faut arrêter de caricaturer les choses. On va faire le versement à la source des aides sociales ! C'est un bouleversement unique qui marquera les esprits, et quand on fait ça, on peut revendiquer d'avoir la fibre sociale.
En 2017 à Lyon, c’était Emmanuel Macron qui avait séduit en majorité les électeurs lyonnais.
Le Rassemblement national : « Vive la victoire, on va l’avoir ! »
Michèle Morel, responsable départementale dans le Rhône du Rassemblement national, ne cache pas sa joie :
Nous sommes très heureux ! Nous félicitons notre candidate [Marine Le Pen] qui s'est métamorphosée depuis 2017, nous avons toute confiance en elle. Le deuxième tour n'est pas joué pour Emmanuel Macron. Vive la victoire, on va l'avoir !
La campagne continue : « cette semaine, nous allons voir les gens, discuter avec eux, et distribuer le programme. »
Villeurbanne : la gauche « à reconstruire »
Le maire PS de Villeurbanne Cédric Van Styvendael est déçu par le score de sa candidate : 2,16% des voix pour Anne Hidalgo dans la ville socialiste. En France, c’est son score le plus bas.
Anne Hidalgo a été claire, il faut faire barrage à l'extrême droite. Mais en votant pour Emmanuel Macron, on va voter contre nous, contre nos valeurs. J'invite les Français à être au rendez-vous lors des élections législatives. Ce rendez-vous sera très important. Ce soir, la gauche est à reconstruire.
Celui qui était l’un des porte-paroles d’Anne Hidalgo donne rendez-vous aux élections législatives.
Du côté du Parti communiste, Fabien Roussel a obtenu 1,75% des voix dans le Rhône. L’élu PCF Boris Miachon Debard constate que « le vote de gauche est indéniablement concentré autour de Mélenchon. On invite sans détours à faire barrage à l’extrême droite au second tour. Mais en ce qui nous concerne, ce n’est ni oubli ni pardon pour Macron.
Mais la gauche n’est pas morte selon l’élu communiste : « derrière il y a les législatives. On porte une profession de pacte majoritaire : on va se rapprocher avec Les Insoumis, les écologistes… il y a un périmètre de discussion. »
Un crash chez les Républicains
Le maire LR de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet qualifie les résultats de sa candidate Valérie Pécresse (à 5,53% dans le Rhône, 4,79% en France) de « crash ». C’est le score d’un parti traditionnel de la droite le plus bas de la Ve République.
« Ça devient une habitude ça fait 15 ans qu’on n’a pas remporté une élection présidentielle », déplore le maire LR.
« Les politiques, demain, devront être extrêmement clairs sur l’avenir du parti Les Républicains. » Il diagnostique cet échec et les potentiels futurs : « Quand la droite commence à toucher l’extrême droite, c’est radioactif : elle disparaît. »