Violences à Croix-Rousse : pourquoi ça chauffe entre le préfet et le maire de Lyon

Lors d'une interview accordée à Actu Lyon, le maire EELV Grégory Doucet avait taclé la rapidité d'intervention de la police nationale. Le préfet du Rhône Pascal Mailhos répond.

Un individu a été interpellé par la police, suite au tir de mortiers sur la mairie du 4e arrondissement. Les policiers ont ensuite procédés à de nombreux contrôle de police dans la rue.
Un individu avait été interpellé par la police nationale suite au tir de mortiers sur la mairie du 4e arrondissement le soir du second tour de l’élection présidentielle 2022. Une soirée qui a cristallisé les tensions entre le maire de Lyon et la préfecture du Rhône, chacun dénonçant l’inaction de l’autre auprès d’Actu Lyon. (©AS / Actu Lyon / Archive 24 avril 2022)
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INFO ACTU LYON. Après les violences à la Croix-Rousse dans le 4e arrondissement le soir de la victoire d’Emmanuel Macron, le maire de Lyon Grégory Doucet a félicité le bilan des policiers municipaux et regretté que « 20 minutes se soient passées entre le moment où les forces municipales étaient présentes pour contenir les débordements et l’arrivée de la police nationale ».

Des propos qui ont fait réagir la préfecture du Rhône qui défend sa rapidité d’intervention et pointe du doigt l’absence de caméras de vidéoprotection, à l’instar de l’échange entre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui réclamait davantage de caméras à Lyon en octobre dernier, et Grégory Doucet qui défendait sa politique.

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Un peu de contexte

Pour rappel, des débordements ont eu lieu peu après 21h dans le quartier de Croix-Rousse à Lyon, dimanche 24 avril.

Après ces incidents qui ont éclaté dans le 4e arrondissement à l’issue de la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle, le maire EELV Grégory Doucet a réagi pour la première fois auprès d’Actu Lyon, lors d’une longue interview réalisée ce mardi et publiée jeudi sur notre site

Il défend le maire de l’arrondissement qui a qualifié les faits, sur Actu Lyon, de « violence mesurée » et dénonce l’attaque d’un bâtiment officiel par l’ultra gauche. Accusé d’être complaisant avec les mouvements de l’ultra gauche, le maire écologiste de Lyon se défend et met en cause la rapidité de l’intervention de la police nationale.

« La police municipale était là tout de suite, ce n’est pas pour rien, c’est qu’on a pris cela très au sérieux », assure le maire.

« J’ai appelé le préfet lundi pour lui en parler et lui dire que nous on était prêts et que j’aurais aimé que la police nationale arrive aussi vite. 20 minutes se sont passées entre le moment où les forces municipales étaient présentes pour contenir les débordements et l’arrivée de la police nationale », regrette Grégory Doucet auprès de notre rédaction. Des propos qui ont fait réagir le préfet du Rhône.

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« Le secteur n’est couvert par aucune caméra de vidéoprotection »

« Le préfet Pascal Mailhos tient à rappeler quelques éléments factuels », commence la préfecture du Rhône auprès d’Actu Lyon.

« Les services de l’État avaient parfaitement identifié l’appel à manifestation lancé par des mouvements lyonnais d’ultra-gauche. Des échanges entre la Police nationale et la police municipale de Lyon ont d’ailleurs eu lieu la semaine précédant cet événement afin de coordonner l’action des forces de sécurité ».

À la demande du préfet, une compagnie de CRS avait d’ailleurs été mobilisée pour sécuriser le périmètre, notamment la mairie centrale de Lyon et la mairie du 1er arrondissement de Lyon, selon la préfecture du Rhône.

Le préfet précise qu’il était « très difficile de suivre la progression de ce cortège puisque le secteur n’est couvert par aucune caméra de vidéoprotection, ce qui empêche également de recueillir des éléments probants quant aux auteurs des diverses dégradations constatées ».

La police nationale n’aurait pas mis 20 minutes à réagir

« L’information selon laquelle la police nationale aurait mis 20 minutes pour intervenir est inexacte« , continue la préfecture du Rhône.

La police municipale a informé la police nationale de tirs de mortiers contre des policiers municipaux à 21h38. À 21h39, un premier équipage de police nationale arrivait sur place. À 21h42, les équipages de police nationale dispersaient les manifestants à l’aide de grenades lacrymogènes.

Préfecture du Rhône

« Il s’est donc écoulé 4 minutes entre l’appel de la police municipale et la dispersion des individus violents par la police nationale », calcule la préfecture.

Selon les informations de notre journaliste présent sur place le soir des violences de Croix-Rousse, la police municipale était postée dès le début d’après-midi devant la mairie d’arrondissement victime de tirs de mortiers à 21h37, soit deux minutes avant l’arrivée de la police nationale selon la version de la préfecture.

Une version corroborée par le syndicat Force ouvrière de la police municipale de Lyon.

Avant de terminer : « le préfet salue une nouvelle fois l’engagement des policiers nationaux et municipaux et condamne fermement et sans détours la volonté de certains individus violents de s’en prendre aux forces de l’ordre et à nos institutions républicaines ».

Le tout, remettant sur la table le dossier des caméras de surveillance à Lyon et défendant la rapidité d’intervention des forces de police de l’État.

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