Portée par la digitalisation de la logistique, l'ESN Hardis doublera de taille d'ici 2026

Le grenoblois Hardis Group se prépare à recruter 340 nouveaux collaborateurs en 2022, alors même que le secteur du numérique s'affiche tendu sur le recrutement des jeunes talents. Une croissance tirée par le secteur de logistique, qui a connu un bond inédit depuis la crise sanitaire. Avec, parmi ses clients, de grands noms comme Stellantis, Caterpillar ou Renault. De quoi lui permettre d'envisager un doublement de taille d'ici quatre ans, tout en se délestant de son drone par la logistique Eyesee, appelé à voler de ses propres ailes à travers une structure dédiée.
340 nouveaux salariés devraient rejoindre dès cette année les effectifs d'Hardis Group, déjà composés de 1.250 salariés, tandis que son drone Eyesee, qu'il avait codéveloppé depuis 2015 pour le secteur de la logistique, sort du périmètre de l'ESN avec une structure dédiée.
340 nouveaux salariés devraient rejoindre dès cette année les effectifs d'Hardis Group, déjà composés de 1.250 salariés, tandis que son drone Eyesee, qu'il avait codéveloppé depuis 2015 pour le secteur de la logistique, sort du périmètre de l'ESN avec une structure dédiée. (Crédits : hardis)

Entre 2014 et 2018, Hardis Group avait déjà doublé ses effectifs en passant de 500 à 1.000 collaborateurs. Depuis, l'ESN et éditeur isérois de logiciels pour la logistique avait mis la pédale douce sur les recrutements, "le temps de digérer et d'absorber cette croissance", commente Nicolas Odet, président d'Hardis. Mais après une année 2020 à peine ralentie et une année 2021 en fort rebond, il se doit désormais de remettre les gaz.

"Nous avons profité de 2020 pour former nos collaborateurs et déployer le nombre de certifications, notamment pour le cloud. Cet effort a payé dès 2021".

L'entreprise vient de publier les résultats de son dernier exercice : avec un chiffre d'affaires de 132,7 millions d'euros, c'est en effet 9,8% de plus qu'en 2020. Et pour 2022, les ambitions sont fortes : après le cap des 130 millions d'euros, la cible est désormais à 150 millions d'euros.

Pour porter ce développement, Hardis doit recruter au moins 340 nouveaux collaborateurs en 2022, afin de compléter son équipe actuellement composée de 1.250 salariés : 150 recrutements annoncés à Grenoble, 70 à Lyon, 55 à Paris, 10 à Lille, 10 à Bordeaux.

La campagne a été lancée en février dernier. "Dans le contexte actuel du marché, cet objectif est ambitieux mais pour l'instant, nous tenons notre plan de marche", assure Nicolas Odet. Des moyens importants ont été engagés dans des campagnes de publicité.

Hardis s'investit également dans des actions permettant d'élargir son cercle de recrutement : auprès de travailleurs en situation de handicap par exemple. Hardis est également devenu le partenaire numéro 1 de 42Lyon et s'engage auprès de l'association DesCodeuses.

Ces recrutements viendront alimenter ses trois branches d'activités : l'édition de logiciels pour la logistique, l'intégration de solutions Salesforce/Meta et les services.

Muscler la R&D de l'activité édition de logiciels

Sa suite de solutions pour la logistique, la suite "Reflex", a elle aussi enregistré en 2021 une augmentation de 34% de ses ventes de licences. L'ETI iséroise s'affiche comme le leader français en la matière et dans le Top 6 européen. Parmi ses clients, des grands noms comme Stellantis, Caterpillar ou Renault.

"Cette activité, qui représente 40% de notre chiffre d'affaires, connait une forte accélération car depuis la crise sanitaire, les magasins sont devenus des centres logistiques. Ils ont besoin de solutions flexibles", commente le président d'Hardis.

Après les Pays-Bas et l'Espagne, une filiale polonaise a été créée pour adresser toute l'Europe centrale. Le développement à l'international devrait se poursuivre avec la création prochaine de filiales en Italie, au Royaume-Uni puis aux Etats-Unis. Dans cette montée en puissance, cette activité (en particulier la R&D), devrait absorber 140 des 340 recrutements programmés cette année.

Monter en puissance sur l'intégration des solutions Salesforce et Meta

Hardis s'était également lancée dans l'intégration de solutions Salesforce et Meta en 2017, sur la base de deux petites croissances externes (20 salariés), afin de diversifier son activité services, attaquée par la concurrence.

Quatre ans plus tard, sur l'exercice 2021, l'activité pèse déjà quelque 14 millions d'euros de chiffre d'affaires, en croissance de 45% par rapport à 2020. L'acquisition, le mois dernier, de l'entreprise parisienne Carrenet (CA 2021 : 4,1 millions d'euros ; 30 collaborateurs) l'a fait passer dans la cour des grands.

"Nous étions numéro 11 en France des intégrateurs Salesforce, nous sommes aujourd'hui dans le Top 4 avec 18 millions d'euros de CA sur cette activité, 130 collaborateurs dédiés et 350 certifications", signale Nicolas Odet, conscient qu'il sera à présent difficile, - malgré l'escouade de 30 nouveaux collaborateurs qui devraient renforcer les rangs de cette division en 2022-,  de damer le pion à ses concurrents pour monter plus haut dans la hiérarchie des intégrateurs Salesforce.

En effet, il devrait désormais se frotter à des mastodontes, dont le plus gros est Capgemini. "Le prochain étage de la fusée concernera l'international, nous travaillons actuellement sur plusieurs options de croissance externe afin de devenir un des leaders pure-players européens". L'entreprise, détenue par BPI, le Crédit Mutuel et les managers, financera ces opérations sur fonds propres ou via ses actionnaires actuels.

Côté Meta, les développements sont également importants. Hardis Group s'affiche comme le premier partenaire européen (en revenus) de Workplace from Meta (outil collaboratif développé par le géant américain).

"En 2020 et 2021, nous avons explosé sur cette activité. Les entreprises de distribution ont eu besoin de garder le lien avec leurs salariés, y compris ceux ne disposant pas d'adresse mail professionnelle".

Des plateformes collaboratives ont été installées pour Boulanger par exemple, Cultura, King Jouet, Sport 2000 ou encore Action contre la Faim. "Nous voyons arriver pour 2022 des engagements plus importants et plus longs, cette activité va donc encore monter en puissance".

Dans cette accélération globale de son activité qui devrait la porter vers 300 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici 4 à 5 ans, Hardis a décidé de rester concentrée. Elle se déleste de son drone Eyesee, qu'elle avait codéveloppée depuis 2015, essentiellement pour le secteur de la logistique, avec un autre grenoblois, Squadrone System.

Une start-up dédiée pour piloter le drone Eyesee

Hardis cède la licence de son drone, pour 5 ans avec option d'achat, à une startup créée expressément pour ce sujet, Darwin Drones. Présidée par Eric Pierrel (ancien président de la French Tech in the Alps-Grenoble et entrepreneur du secteur du numérique), Darwin drones reprend l'intégralité de l'activité liée à Eyesee et assurera le suivi du parc déjà installé au sein des entrepôts de L'Oréal, Ikea ou encore Schneider Electric.

"Eyesee avait été primé au CES de Las Vegas puis au CES Asia en 2018. Cette pépite méritait sa structure dédiée, avec une vraie dynamique de start-up", analyse Nicolas Odet, qui continuera à soutenir le projet en tant que membre de l'advisory board (mais sans être présent au capital).

Bénéficiant du marquage CE depuis quelques mois, Eyesee est désormais prêt pour une fabrication et une commercialisation à grande échelle. En 2022, Darwin Drônes compte bâtir un réseau de revendeurs intégrateurs en Europe. A plus long terme, la solution sera également commercialisée aux Etats-Unis. Une levée de fonds devrait prochainement être menée pour accélérer le développement.

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