Lyon Subventions de la Région à la Culture: pour Doucet, c'est «comme un exécutif d’extrême droite»
« Faire de la politique sur les arts et la culture, c’est ce qu’ont fait les régimes autoritaires. On a à la Région, un exécutif qui se comporte comme un exécutif d’extrême droite. Attaquer la culture, c’est ce par quoi commencent toujours tous les régimes fascistes. » Voilà pour le pléonasme. Au lendemain du coup de gueule de Nathalie Perrin Gilbert, adjointe à la culture à la ville de Lyon , et à la veille du conseil municipal, le maire, Grégory Doucet tape fort contre Laurent Wauquiez.
Un vœu présenté ce jeudi en conseil municipal
Il lui reproche « l’attaque en règle et brutale » contre le monde culturel lyonnais confronté à des annonces d’amputation drastique de ses subventions. Et lui demande, incessamment, de cesser. Cela fera d’ailleurs l’objet d’un vœu présenté ce jeudi en conseil municipal par lequel les élus écologistes et de gauche de la majorité vont appeler Laurent Wauquiez, « à la raison » : Il dit : « Toutes ces institutions font la richesse culturelle de notre territoire et contribuent tout autant à notre ville, qu’à notre Région. »
2 millions d’euros de budget en moins
Le montant total de la coupe budgétaire porterait sur près de 2 millions d’euros de subvention. De grandes maisons comme de plus petites structures sont touchées. Dernière en date, la Maison de la danse vient de se voir supprimer 180000 euros. Avant elle, Le musée Tony Garnier a perdu 35 000 euros , la Villa Gillet, l’intégralité de sa subvention (350 000 euros), l’Institut Lumière, la Biennale d’Art contemporain (200 000 euros), l’Opéra (500 000 euros), les Subsistances (150 000 euros) , le théâtre de la Croix-Rousse (24 000 euros), le TNG (26 000 euros), le théâtre du Point du Jour (15 000 euros), les Nuits sonores (10 000 euros).
« Rééquilibrage solidaire et équitable »
Dans un entretien au Progrès, la vice-présidente en charge de la culture Sophie Rotkopf justifiait vouloir, à budget constant, mettre en œuvre un « rééquilibrage solidaire et équitable entre les structures mais également entre les territoires ».
La Région répond : "La vision nombriliste et idéologue de quelques élus locaux dissimule la réalité de la culture dans notre région"
Aucune baisse du budget régional de la culture
« Depuis l’arrivée de Laurent Wauquiez à la tête de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le budget de la culture a été sanctuarisé. Il n’y a aucune baisse du budget régional de la culture. Il s’agit aujourd’hui d’assurer un rééquilibrage et un effort de solidarité vis-à-vis des structures fragilisées à la suite de la crise du Covid. »
Passer d’un financement d’habitude à un financement de projets
« S’agissant du rééquilibrage, les institutions lyonnaises mobilisent aujourd’hui une part importante du budget régional. La part par habitant consacrée à la culture est jusqu'à trois fois supérieure à Lyon par rapport à d’autres territoires régionaux. Il ne s’agit pas de porter un jugement de valeur sur les actions qui sont aujourd’hui portées mais passer d’un financement d’habitude, sans aucune marge de manœuvre, à un financement de projets. Il n’y a pas de rentes. Il y a des projets. C’est la raison pour laquelle il sera proposé un dispositif basé sur des appels à projet à rayonnement régional. Le rééquilibrage s’opérera en fonction des actions qui seront effectivement proposées dans les territoires. »
« Il ne s’agit pas de dégrader la qualité de nos institutions mais d’évoluer »
«La Région Auvergne-Rhône-Alpes porte la plus grande estime aux acteurs du monde culturel. La Région a toujours été à leur côté notamment dans les périodes difficiles que nous venons de traverser. Encore une fois, il ne s’agit pas de dégrader la qualité de nos institutions mais d’évoluer, collectivement, sur un mode d’intervention qui prend davantage en compte la dimension régionale et qui permet d’irriguer l’ensemble du territoire. Pour rappel, la Ville de Lyon compte 500 000 habitants. La Région huit millions. La vision nombriliste et idéologue de quelques élus locaux dissimule la réalité de la culture dans notre région où notre collectivité demeure un acteur important accompagnant chaque année près de 500 festivals.
La Ville aussi a fait des coupes
« Considérer que ces actions sont liées aux étiquettes n’est pas à la hauteur des enjeux. Faut-il rappeler l’ensemble des baisses exécutées par la Ville de Lyon : Opéra, Conservatoire de musique, compagnies de théâtre… »
Un fonds d'urgence régional pour la culture
S’agissant de la solidarité, le vote d’un fonds dédié « Urgence Culture » sera proposé au vote lors de la prochaine commission permanente. Il s’agit dans ce cadre de venir en soutien aux structures éprouvées par les crises passées.