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Drogues: bientôt une salle de consommation à moindre risque à Lyon?

Une étude révèle que plus de trois quarts des usagers de drogues lyonnais consomment dans "des endroits inappropriés". De son côté, la ville de Lyon se dit ouverte à la réflexion.

Après Paris et Strasbourg, la ville de Lyon va-t-elle à son tour se doter d'une "salle de shoot"? Dans la capitale des Gaules, ce projet est poussé par des associations affrontant la précarité de plus en plus grande des usagers de drogues.

D'après les informations de Médiacités, une étude financée par l'Agence régionale de santé a été menée. Et les résultats sont édifiants.

"L'étude révèle que 86% des usagers de drogues déclarent consommer dans des endroits inappropriés: cages d'escalier, voitures, caves, squats...", révèle le média.

Pour mener cette enquête, Oppelia-Aria s'est appuyée sur un questionnaire distribué entre août et octobre 2021 à près de 200 usagers de drogues à Lyon et dans la métropole.

La ville de Lyon ouverte à la réflexion

D'après les associations, ce lieu serait aussi l'opportunité de sortir les toxicomanes de leurs addictions et de leur proposer un accompagnement social.

"La mise en place d’une salle de consommation à moindre risque n’est pas uniquement liée à la question de la visibilité des usages, explique à Médiacités Nina Tissot, sociologue et coordinatrice de Trend-Sintes, mais à l’aide à apporter aux usagers, en particulier les plus précaires. Ces derniers ont besoin d’accompagnement et d’accès aux dispositifs d’aide sociale. Pour ceux-ci, la salle est précisément une porte d’entrée."

Concrètement, dans cette salle, les consommateurs d'héroïne et de cocaïne pourraient effectuer leur injection dans de bonnes conditions d'hygiène, en se lavant les mains, avec des seringues stériles, pour éviter tout risque de VIH ou d'Hépatite C.

"La réflexion n’en est qu’à ses débuts"

De son côté, la ville de Lyon se dit ouverte à la réflexion. Contactée par Mediacités, Céline De Laurens, adjointe au maire chargée de la Santé, assure qu’elle va se pencher attentivement sur les résultats de l’étude.

"Je pense que c’est totalement illusoire de se dire qu’une société sans drogue peut exister, ajoute-t-elle. Maintenant que fait-on pour que les usagers et usagères de drogues soient en sécurité tout en apaisant certains territoires?"

Reste à savoir dans quels quartiers cette salle pourrait être installée. Aucune décision n’est visiblement prise pour le moment, assure Céline De Laurens: "la réflexion n’en est qu’à ses débuts."

Clémence Delarbre