Lyon. Vélos, moteurs, trottinettes : voici ce qui se cache au fond du Rhône et de la Saône

Ce lundi 4 juillet, les plongeurs de l'association Diving for Future ont réalisé une opération nettoyage à Lyon. L'objectif : faire place nette dans les cours d'eau de la ville.

Un plongeur de Diving for Future en opération nettoyage dans le Rhône.
Un plongeur de Diving for Future en opération nettoyage dans le Rhône ce lundi 4 juillet. (©Aline Duchêne / Actu Lyon)
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Vélos, moteurs ou encore trottinettes, les déchets remontés du fond du Rhône et de la Saône se comptent en tonnes à Lyon. À l’œuvre pour ces opérations nettoyage : les plongeurs de l’association Diving for Future, une initiative lancée début 2021 par les pompiers plongeurs de la caserne de Confluence (Lyon 2). Ce lundi, ils ont fait une opération de nettoyage sous le pont Koenig.

L’idée leur est venue après de multiples interventions et sessions d’entraînement dans les cours d’eau de la ville. Le constat est alarmant pour les pompiers : dans l’eau, c’est la déchetterie.

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Ils se sont alors organisés pour créer une association de nettoyage des eaux lyonnaises. Après une année à batailler pour obtenir une flopée d’autorisations, Diving for Future est sur les rails et organise deux à trois opérations de nettoyage par mois.

À qui la faute ?

Alors qu’une véritable décharge aquatique prend ses quartiers dans le Rhône et dans la Saône à Lyon, seules les associations prennent le problème à bras le corps. Pourquoi ? Parce que les fleuves appartiennent aux Voies Navigables de France et non à la Ville de Lyon.

Alors, on se décharge du problème du côté des autorités. Aucune opération régulière de la Ville ni des Voies Navigables de France n’est mise en place pour dépolluer les fleuves. Diving for Future a reçu un agrément annuel délivré par les Voies Navigables de France les autorisant à réaliser ces opérations plongée mais l’association ne reçoit aucune subvention, ni de la Ville, ni de la Métropole.

Nous sommes tous bénévoles, personne n'est payé, on fait ça sur notre temps libre, avec du matériel qu'on achète. C'est difficile de mener à bien notre quête écologique, car on aurait besoin de matériel et de subventions

Julien CottartPrésident de Diving for Future

Diving for Future reçoit également le soutien de l’entreprise Derichebourg, qui vient gratuitement récupérer les déchets sortis de l’eau avec une benne. Ensuite, elle s’occupe de les trier. 

Déchets remontés du fond du Rhône, sous le pont de la Guillotière..
Déchets remontés du fond du Rhône, sous le pont de la Guillotière. (©Aline Duchêne / Actu Lyon)

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Les bénévoles manquent à l’appel

Encore méconnue du grand public, l’association peine à recruter des bénévoles. Pourtant, pas besoin de savoir plonger pour prêter main forte lors des opérations de nettoyage. Parmi les rares volontaires à s’être joints à l’équipe de Diving for Future : Ivy Leet, 25 ans, une étudiante américaine. 

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« Je suis venue les aider, car c’est important, ça représente beaucoup pour moi de contribuer à une cause comme celle-ci », explique Ivy. Un coup de main apprécié du côté des plongeurs. La jeune américaine espère que d’autres bénévoles se joindront bientôt à l’initiative. « Je n’ai encore jamais vu personne qui ne soit pas pompier ici », note-t-elle. 

Le problème : les opérations de nettoyage se déroulent uniquement en semaine, pour que les bennes Derichebourg puissent être au rendez-vous. Une contrainte de calendrier qui empêche certains de se joindre au mouvement.

Pour devenir bénévole, il suffit de prendre contact avec l’équipe, via leur site internet, ou sur Instagram et Facebook

Des dizaines de bouteilles en verre retrouvées dans le Rhône, sous le pont de la Guillotière.
Des dizaines de bouteilles en verre retrouvées dans le Rhône, sous le pont de la Guillotière. (©Aline Duchêne / Actu Lyon)

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Trottinettes, vélos, motos… Une catastrophe écologique 

Dans l’eau, les plongeurs trouvent de tout. Trottinettes, vélos, motos, voitures, appareils électroménagers ou encore moteurs. Autre déchet qui a le vent en poupe dans les cours d’eau lyonnais : les bouteilles en verre.

Ces déchets accumulés dans les fleuves impactent la qualité de l’eau. « Plusieurs commissions scientifiques parlent de ce problème. Les matières plastiques se dégradent, se déplacent, puis restent à vie dans la mer », détaille Julien Cottart.

Pourtant, la Métropole fait « un gros travail de sensibilisation sur le tri des déchets dans les écoles », admet le président de Diving for Future. Mais cela ne semble pas suffire. « C’est un problème sociétal, je ne sais pas pourquoi. Les gens ne sont pas responsables de leurs déchets, c’est triste à voir », estime Julien Cottart.

« Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas les déchets dans les fleuves que ça ne nous concerne pas », rappelle le président. Prochaine opération de grande ampleur pour l’équipe de Diving for Future : le nettoyage du canal de Jonage. 

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