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Sécurité à Lyon: Doucet accepte le million d'euros de Wauquiez, mais pas pour financer de nouvelles caméras

Grégory Doucet, premier maire écologiste à diriger la mairie de Lyon, s'exprime le 4 juillet 2020 à Lyon.

Grégory Doucet, premier maire écologiste à diriger la mairie de Lyon, s'exprime le 4 juillet 2020 à Lyon. - JEFF PACHOUD © 2019 AFP

La maire de Lyon souhaite utiliser le million d'euros alloué par la région à l'achat de barrières anti-véhicules-béliers, de chasubles mais aussi "de toilettes publiques inclusives".

"Nous acceptons bien volontiers le million d'euros que vous proposez". Ces mots sont ceux de Grégory Doucet, le maire (EELV) de Lyon, dans un courrier adressé au président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez que BFM Lyon a pu consulter ce vendredi.

Depuis le mois de mars, ce dernier n'a cessé d'insister auprès de la municipalité lyonnaise afin d'accorder à la troisième ville de France une enveloppe d'un million d'euros pour renforcer sa sécurité, et notamment en développant le nombre de caméras de vidéo-surveillance présentes à Lyon.

La réponse du maire? "La Ville de Lyon dispose d'un parc de caméras de vidéosurveillance très performant tant par la quantité [...], le positionnement, les budgets alloués au renouvellement et à I'entretien du matériel, les effectifs qui surveillent les écrans jour et nuit 365 jours par an, que par les liens permanents avec la police municipale, la police nationale, le SDMIS et le SYTRAL, qui permettent notamment de déclencher des interventions à tout moment".

Pour faire simple, ce million d'euros est le bienvenu mais pas un centime n'en sera alloué pour renforcer le dispositif. Et ce, malgré les demandes du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ou du préfet du Rhône, Pascal Mailhos.

Barrières anti-intrusion, talkiewalkies... et urinoirs inclusifs

Le maire de Lyon précise en revanche dans son courrier l'ensemble des achats et mesures souhaitées grâce à l'aide de la région. Pour Grégory Doucet, cet argent permettrait d'acheter des barrières anti-véhicules-béliers, des talkiewalkies "mis à disposition des organisateurs d'événements afin qu'ils puissent mieux veiller au bon déroulement de leurs manifestations" ou encore des chasubles pour identifier ces derniers dans le public.

Plus surprenant, le maire souhaiterait également l'achat de "toilettes publiques inclusives" permettant de rééquilibrer "I'usage des espaces publics entre les femmes et les hommes" ou encore soutenir "la médiation sociale (ALTM) dont la mission consiste à favoriser le lien social, à développer une présence rassurante en étant des interlocuteurs de la population et des services de sécurité et de secours".

Un courrier, et des annonces, bien loin de ce qu'attendait Laurent Wauquiez et qui fait grincer des dents du côté de la Confluence, au siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "La région propose au maire de Lyon un million d'euros pour installer des caméras et l'aider dans les dispositifs de sécurité, et ce dernier nous répond en nous proposant d'acheter des urinoirs inclusifs et des chasubles de médiateurs. Je pense que ce n'est absolument pas à la hauteur du problème", déclare Pierre Oliver, conseiller régional (LR), au micro de BFM Lyon.

"C'est un petit peu une insulte vis à vis de toutes les personnes victimes de la violence à Lyon", s'insurge ce dernier sur notre antenne.

De son côté, la mairie se défend face à ces réactions appelant à ne "pas faire une guerre idéologique là-dessus", avant d'attaquer les partisans des caméras au sein de la région. "Revenez-nous voir quand vous aurez lu les rapports sur l'efficacité de la vidéo-surveillance!".

"C'est quand il y a du monde sur le terrain que ça marche. Notre demande, c'est plus d'effectifs de policiers nationaux. On a un parc de caméras qui fonctionne et qui est très bien", conclue une source au sein de la mairie à BFM Lyon.

Le 20 septembre dernier, la mairie de Lyon avait annoncé que 17 caméras avaient été déployées en ville sur les 29 demandées par la Direction départementale de la sécurité publique. Au total, la capitale des Gaules dispose de 571 caméras, loin derrière d'autres métropoles françaises comme Nice, Marseille ou Paris.

Alixan Lavorel