La Région Auvergne-Rhône-Alpes ne paiera pas ». Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) vient de faire sèchement savoir qu’il refusait de régler à « la SNCF les trains qui n’ont pas circulé » le 29 septembre dernier, jour de la grève interprofessionnelle pour les salaires et contre une future réforme des retraites.
Ce jour-là, plusieurs TER avaient été annulés en raison du mouvement social, « occasionnant des difficultés pour des milliers d’usagers de la Région » selon un communiqué publié par l’exécutif régional. Aussi, « les contribuables d’Auvergne-Rhône-Alpes ne paieront pas pour des trains en grève » selon la collectivité.
Un contrat à 550 millions d’euros par an
Dans l’enveloppe de quelque 550 millions d’euros par an négociée entre la Région et la SNCF pour faire circuler les TER sur le réseau régional, un système de bonus-malus existe déjà pour les retards et annulations de train. Il permet à la collectivité de payer moins si les objectifs de ponctualité ne sont pas respectés, mais n’est pas clairement explicite quant aux dysfonctionnements liés aux grèves. Or la SNCF estime qu’elles ne relèvent pas de sa responsabilité directe.
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Laurent Wauquiez considère, lui, qu’il revient à l’entreprise de mettre en oeuvre un service complet en toutes circonstances et, en conséquence, a décidé de soustraire de l’enveloppe le montant correspondant aux trains annulés pendant la grève. Les services vont désormais évaluer la pénalité, qui sera réaffectée en investissements sur le « budget transports » explique la collectivité.
572 TER annulés sur 1422
Selon le décompte du Conseil régional, sur 1422 TER prévus le 29 septembre dernier en service normal, 572 ont été supprimés en raison de la grève. Cela équivaut à 40 % d’annulation environ.
S’il n’est pas nouveau, ce différend intervient dans un moment qui n’a rien de neutre ni anodin. Région et SNCF doivent en effet très prochainement renégocier le contrat qui les lie pour l’exploitation des TER. Les discussions s’annoncent donc tendues, même si Auvergne-Rhône-Alpes, contrairement à d’autres régions, n’a pas manifesté d’intention d’ouvrir son réseau à la concurrence.