Une montagne oubliée se cache sous les yeux de tous, à Lyon. Aujourd’hui, elle est connue sous le nom humble de la colline de la Croix-Rousse. Autrefois vierge d’urbanisation et visuellement plus imposante, on l’appelait la montagne Saint-Sébastien. Voici son histoire.
Les pentes de Condate puis Lugdunum
Il faut remonter aux origines de Lyon. On retrace l’occupation des pentes au premier siècle avant J-C dans l’actuel quartier de Saint-Vincent. Alors, la Presqu’Île n’était qu’une île et le territoire du bourg de Condate, situé sur l’ouest de l’actuelle colline de la Croix-Rousse, s’arrêtait au pied des pentes. Là se trouvait la confluence du Rhône et de la Saône.
Viennent ensuite les Romains, qui fondent Lugudunum, un nom faisant référence aux hauteurs de la ville sur laquelle elle est fondée. Ils occupent la colline de Croix-Rousse et y installent l’amphithéâtre et le sanctuaire des Trois Gaules en 12 avant J-C. Le plateau, lui, reste très peu urbanisé. La chrétienté s’invite dans l’Empire qui s’effondre bientôt.
C’est au Moyen-Âge que nos contemporains retrouvent le premier patronyme donné à la colline de la Croix-Rousse : on l’appelait alors « montagne Saint-Sébastien » en raison de la présence de l’ermitage de Saint-Sébastien, un martyr du christianisme sous l’Empire.
Le bon vin de Saint-Sébastien
Jusqu’au début du XVIe siècle, « la montagne Saint-Sébastien » n’appartient pas à la ville de Lyon, qui se limite au nord de l’actuelle place des Terreaux.
Deux chemins principaux très pentus la traversaient pour mener au plateau : la grande Coste Saint-Sébastien (devenue la montée de la Grande Côte) et la petite Coste Saint-Sébastien (devenue la montée Saint-Sébastien qu’on connaît de nos jours).
Sur les pentes, on cultive alors notamment le vin et peu d’habitations se dressent. Le plateau est largement inhabité. Le mur d’enceinte fortifié, appelé Saint-Sébastien, est érigé à l’actuel boulevard de la Croix-Rousse en 1512.
Puis une ville où se dresse… une croix rousse
On compte alors une centaine de maisons dans les pentes qui s’urbanisent, tandis que le plateau, qui appartient au territoire de Cuire, reste isolé de Lyon et rural.
C’est à cette période qu’est érigée une croix en pierre dorée sur ce plateau, de couleur ocre. Un hameau se forme en faubourg autour du nouveau rempart, il prend le nom de cette croix rousse.
Ce hameau deviendra ville, puis intégrera le plateau pour être appelé Cuire-la-Croix-Rousse. Cuire sera rattaché à Caluire et la Croix-Rousse devient officiellement une ville de 4 500 habitants en 1802. Elle est rattachée à Lyon 50 ans plus tard.
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