Lyon. Connaissez-vous la montagne Saint-Sébastien, colline oubliée ?

Les Lyonnais connaissent bien la colline de la Croix-Rousse. Mais peu d'entre eux connaissent son histoire et son ancien nom : on l'appelait autrefois "montagne Saint-Sébastien".

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Lyon est une ville de colline, mais aux yeux de nos ancêtres, c’est une montagne baptisée Saint-Sébastien qui se dressait à la place de la contemporaine colline de la Croix-Rousse. (©Adobe Stock)
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Une montagne oubliée se cache sous les yeux de tous, à Lyon. Aujourd’hui, elle est connue sous le nom humble de la colline de la Croix-Rousse. Autrefois vierge d’urbanisation et visuellement plus imposante, on l’appelait la montagne Saint-Sébastien. Voici son histoire.

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Les pentes de Condate puis Lugdunum

Il faut remonter aux origines de Lyon. On retrace l’occupation des pentes au premier siècle avant J-C dans l’actuel quartier de Saint-Vincent. Alors, la Presqu’Île n’était qu’une île et le territoire du bourg de Condate, situé sur l’ouest de l’actuelle colline de la Croix-Rousse, s’arrêtait au pied des pentes. Là se trouvait la confluence du Rhône et de la Saône.

Viennent ensuite les Romains, qui fondent Lugudunum, un nom faisant référence aux hauteurs de la ville sur laquelle elle est fondée. Ils occupent la colline de Croix-Rousse et y installent l’amphithéâtre et le sanctuaire des Trois Gaules en 12 avant J-C. Le plateau, lui, reste très peu urbanisé. La chrétienté s’invite dans l’Empire qui s’effondre bientôt.

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Voici alors à quoi ressemblait Lyon vers sa fondation selon l’archéologue et architecte Jean-Claude Golvin. (©Jean-Claude Golvin)

C’est au Moyen-Âge que nos contemporains retrouvent le premier patronyme donné à la colline de la Croix-Rousse : on l’appelait alors « montagne Saint-Sébastien » en raison de la présence de l’ermitage de Saint-Sébastien, un martyr du christianisme sous l’Empire.

Le bon vin de Saint-Sébastien

Jusqu’au début du XVIe siècle, « la montagne Saint-Sébastien » n’appartient pas à la ville de Lyon, qui se limite au nord de l’actuelle place des Terreaux.

Deux chemins principaux très pentus la traversaient pour mener au plateau : la grande Coste Saint-Sébastien (devenue la montée de la Grande Côte) et la petite Coste Saint-Sébastien (devenue la montée Saint-Sébastien qu’on connaît de nos jours).

Sur les pentes, on cultive alors notamment le vin et peu d’habitations se dressent. Le plateau est largement inhabité. Le mur d’enceinte fortifié, appelé Saint-Sébastien, est érigé à l’actuel boulevard de la Croix-Rousse en 1512.

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Puis une ville où se dresse… une croix rousse

On compte alors une centaine de maisons dans les pentes qui s’urbanisent, tandis que le plateau, qui appartient au territoire de Cuire, reste isolé de Lyon et rural.

Le boulevard de la Croix-Rousse se trouve de nos jours à l'emplacement des remparts nord de Lyon en 1550.
Le boulevard de la Croix-Rousse se trouve de nos jours à l’emplacement des remparts nord de Lyon en 1550. (©Plan scénographique de Lyon en 1550 / Archives municipales de Lyon)

C’est à cette période qu’est érigée une croix en pierre dorée sur ce plateau, de couleur ocre. Un hameau se forme en faubourg autour du nouveau rempart, il prend le nom de cette croix rousse.

Ce hameau deviendra ville, puis intégrera le plateau pour être appelé Cuire-la-Croix-Rousse. Cuire sera rattaché à Caluire et la Croix-Rousse devient officiellement une ville de 4 500 habitants en 1802. Elle est rattachée à Lyon 50 ans plus tard.

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