BilanLes visiteurs globalement « très déçus » par la Fête des lumières 2022

Fête des lumières 2022 de Lyon : « Manque de magie », les visiteurs globalement « très déçus »

BilanL’édition 2022 de la Fête des lumières de Lyon s’est achevée sur une note peu reluisante, essuyant de nombreuses critiques de la part des visiteurs habitués à plus d’éclats
Vos tops et vos flops de la fête des Lumières 2022 de Lyon
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • La Fête des lumières de Lyon s’est achevée dimanche soir. A l’heure du bilan, les critiques pleuvent.
  • Manque de « magie », de « poésie » ou d'« éclats » , les visiteurs déplorent des installations trop « minimalistes », « conceptuelles ».
  • Trois spectacles sortent toutefois du lot : la cathédrale Saint-Jean a su séduire la foule tout comme la quiétude du parc de la Tête d'Or. Mais le carton de cette année revient sans contestation possible à l’animation proposée place des Terreaux.

A en croire les témoignages des très nombreux visiteurs, le cru 2022 de la Fête des Lumières de Lyon ne restera pas dans les annales. Si quelques animations ont su tirer leur épingle du jeu, à l’image du Grand Mix proposé place des Terreaux ou de la cathédrale Saint-Jean, l’édition dans son ensemble paraissait bien « minimaliste ».

« C’est la pire que j’ai pu voir », tranche d’emblée Salam. « Cela faisait quelques années que je n’étais pas venu et j’ai été déçu. Il n’y a presque rien, se désole à son tour Yanis. Parmi les rares illuminations, seuls deux spectacles étaient beaux. Bref, c’était décevant. » « Je trouve que les années précédentes étaient bien plus "waouh" », souligne également Camille.

« Sur la presqu’île tout était fade »

« Habitué de la Fête des lumières », fidèle au rendez-vous depuis 2014, Alexandre a du mal à cacher sa déception. « Sur la presqu’île, tout était fade, les installations étaient toutes petites », explique-t-il, exemples à l’appui. L’animation de la place de la République ? « Elle aurait pu être bien si la structure n’était pas aussi ridicule. » La place des Jacobins ? « Il y avait un potentiel incroyable avec l’installation, qui n’a pas du tout été exploitée : aucune musique. » La magnifique fontaine au-dessus de laquelle planaient « trois guirlandes qui s’allument et s’éteignent », semblait bien fade aux yeux de Chantal. « C’était plat », résume cette Lyonnaise qui ne manque pourtant aucun rendez-vous.

Si le chat installé place de la Bourse ou les poissons de la rue Grôlée ont pu séduire les passants, le fiasco a été retentissant place des Célestins. Pas mieux du côté de la place du Change. Quant à la place Bellecour et son I Love Light composé de lampes usagées, elle a également laissé les visiteurs perplexes. « C’était bien pauvre et cela avait peu d’intérêt », juge Françoise qui ne s’était pas rendue à la Fête des lumières depuis 13 ans. Ses « amis venus spécialement de l’Est » ont été « particulièrement déçus », eux qui s’attendaient à en prendre plein les yeux. Exception faite des spectacles proposés place des Terreaux et place Saint-Jean, ils sont restés sur leur faim.

« Je ne comprends pas qu’une fête qui se veut internationale ose être aussi minimaliste dans ses animations. J’ai l’impression que la ville de Lyon est dépassée par l’ampleur de l’événement. L’organisation pour accéder aux animations n’est pas de nature à nous faire revenir », poursuit Françoise.

« Il faut parfois savoir changer mais la poésie en ce moment c’est important »

Peter, touriste étranger, piaffait d’impatience à l’idée de découvrir cette fameuse Fête des lumières dont il « avait tellement entendu parler ». « La meilleure au monde », lui avait-on vanté. Au final, le garçon se dit « incroyablement déçu », lui aussi. « La plupart des animations étaient conceptuellement très faibles et molles, voire paresseuses, argumente-t-il. Il a fallu attendre longtemps dans le froid pour accéder aux spectacles et voir des animations médiocres, il me reste un goût amer dans la bouche ».

« On a vu des trucs trop intellos, incompréhensibles. Les concepteurs se sont peut-être fait plaisir avec des œuvres moderno-intello-artistico mais à la fin, c’est merdique », abonde Alain pour lequel les autres éditions étaient « beaucoup plus poétiques ». « Il y avait des fleurs projetées sur le sol, des animations enfantines sur les immeubles, un spectacle sur la construction des cathédrales à Saint-Jean, se souvient-il. C’est vrai qu’il faut parfois savoir changer mais la poésie en ce moment c’est important. »

Même discours du côté de Sandrine qui ne mâche pas ses mots. « Lyonnaise depuis toujours, je n’ai jamais vu une fête aussi nulle », peste-t-elle. En cause : « pas de magie, pas de poésie. Aucune mise en valeur des monuments, un désastre », répond-elle avant d’ajouter : « Seul le parc de la Tête d'or s’en sort. » « Ce n’est plus ce que c’était, ça manque d’éclats », ajoute sobrement Denis. Interpellée par le « peu de créativité », Maryline s’interroge également. « Ce n’est pas une histoire de moyen mais d’humour, de joie », estime-t-elle.

Le parc de la Tête d'Or et les Terreaux font l’unanimité

Parmi les rares visiteurs satisfaits, Elodie n’hésite pas à clamer qu’elle s’est « régalée ». « L’organisation était au top », souligne-t-elle, séduite par « la beauté du parc de la Tête d'Or ». S’il fallait parfois s’armer de patience - jusqu’à deux heures d’attente pour y pénétrer –, le lieu a charmé les promeneurs. « C’était sublime, cela nous a plongés dans un monde merveilleux, féerique », abonde Stéphanie. « C’était très beau, surtout les lumignons » qui peuplaient la roseraie, concède Alexandre.

Dans cette édition jugée globalement « sans éclat », trois spectacles ont toutefois raflé tous les suffrages : la Tête d’Or - vous l’aurez compris –, la cathédrale Saint-Jean dans une moindre mesure, et les Terreaux avec ses personnages de tableaux entonnant les airs populaires les plus connus. « Enfin une proposition nouvelle et entraînante », s’enthousiasme Elodie. « Une animation extraordinaire et innovante qui surclasse toutes les autres, appuie Nicole. Lyonnaise de naissance, j’ai assisté à tous les 8 décembre dès mon plus jeune âge, sourit-elle. Bravo à tous les participants de nous avoir fait une nouvelle fois rêver. »

« Il faut garder ce genre d’évènement comme bien d’autres. Gardons nos origines et notre façon de vivre quelles que soient les fêtes », conclut avec optimisme Henri. La preuve que tout n’est pas à jeter cette année…

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