Fête des Lumières de Lyon : pourquoi cette édition a été (très) décevante

Deux jours après la fin de l'édition 2022 de la Fête des Lumières à Lyon, les critiques fusent sur les œuvres et l'ambiance générale. Seule la place des Terreaux a vraiment séduit.

C'est l'oeuvre de la place des Terreaux qui a rencontré un vrai succès populaire.
C’est l’œuvre de la place des Terreaux qui a rencontré un vrai succès populaire. (©Nicolas Zaugra/ actu Lyon)
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2 millions de visiteurs, c’est le bon bilan de fréquentation avancé par la Ville de Lyon pour cette édition 2022 pour la Fête des Lumières. Mais si Lyon se satisfait d’un retour des touristes et des visiteurs, ce nouveau cru est apparu bien fade. Deux jours après la fin de la fête, retour sur les ratés et les quelques réussites.

Minimalistes, trop sobre, ville éteinte, œuvres qui manquent d’ambition ou de lisibilité : cette Fête des Lumières 2022 ne restera pas dans l’histoire du célèbre événement. La première soirée de jeudi a rencontré sans conteste un grand succès populaire mais les rues de la ville se sont montrées plus clairsemées vendredi, samedi et dimanche. La Ville avait pourtant dû s’adapter en avançant d’une heure les horaires le samedi.

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Jacobins, Bellecour, Saint-Paul, Célestins et Place du Change déçoivent

Plusieurs œuvres ont déçu cette année. Devant la fontaine des Jacobins, de nombreux spectateurs restent sur leur faim devant « Murmuration ». Les étourneaux lumineux suspendus au-dessus de la fontaine ont fait pâle figure alors que le lieu aurait pu se prêter à une belle mise en valeur. Le silence et l’absence de musique sur la place des Jacobins ont interrogé…

« C’est pauvre, je m’attendais à une plus belle mise en valeur de la fontaine et de la place. Je me souviens de projections sur les façades autour, ça avait plus de gueule », lance une Lyonnaise déçue par l’oeuvre du collectif Squidsoup.

La place des Jacobins n'a pas emballé les spectateurs de la Fête des Lumières.
La place des Jacobins n’a pas emballé les spectateurs de la Fête des Lumières. (©Nicolas Zaugra/ actu Lyon)

Sur la place du Change dans le 5 arrondissement, les 75 tubes LED colorés devaient rendre « un hommage délicat à l’architecture du Temple du Change ». Mais l’œuvre n’a pas fait sensations et de nombreux spectateurs n’ont même pas prêté attention à l’installation artistique.

Même déception sur la façade de la gare Saint-Paul dans le Vieux-Lyon. « Nouvelle Vague » a laissé bon nombre de spectateurs septiques. « Ah, c’est tout ? », s’interrogeaient certains qui ne comprenaient pas l’enchaînement des projections en partant au bout de la première ou de la deuxième. 

Sur la place Bellecour, outre le nouvel espace de restauration qui a rencontré son public, les œuvres « I Love Light », faites en lampes de récupération, et Mirror Mountain ne nous ont pas marqué. 

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Une ambiance morose et une fête décousue

Autre déception dans un contexte de sobriété énergétique : l’ambiance morose et l’absence de mise en valeur de certains monuments. À 23h, certaines illuminations de Noël étaient déjà éteintes malgré la foule. Le palais de justice était plongé dans le noir tout comme certaines églises. « Je comprends que la Ville souhaite faire des économies d’énergie mais je m’attendais à une ville plus lumineuse, des rues plus éclairées, des façades animées… », assure une touriste de Valence (Drôme) qui n’était plus venue depuis cinq ans.

« Il y avait plus d’éclats avant, c’était plus ambitieux, plus spectaculaire. À part la place des Terreaux, je suis très déçue », poursuit-elle. 

Place des Terreaux, Saint-Jean et le parc de la Tête d’or salués

S’il y a bien une œuvre qui a (presque) mis tout le monde d’accord, c’est celle de la place des Terreaux. Le mapping imaginé par Inook a été salué par le public. L’idée de faire sortir les tableaux du Musée des Beaux-Arts en leur faisant interpréter des tubes populaires grâce à la technologie du deepfake nous a également séduit. Le Grand Mix a d’ailleurs remporté le Trophée des Lumières France 3 Auvergne Rhône Alpes et Ville de Lyon.

Sur la cathédrale Saint-Jean, « Time » a dynamisé le Vieux-Lyon et le parc de la Tête d’or a mêlé œuvre poétique avec les Luminions du cœur, et minimalisme grâce à Firefly Field, des lucioles interactives au milieu des arbres et audace technologique grâce aux lasers rouges de Agorythm et aux projections dans la végétation du Parc du Nombre d’Or.

La projection sur la façade de la cathédrale Saint-Jean, dans le Vieux-Lyon.
La projection sur la façade de la cathédrale Saint-Jean, dans le Vieux-Lyon. (©Nicolas Zaugra/ actu Lyon)
La projection sur la basilique de Fourvière était organisée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
La projection sur la basilique de Fourvière était organisée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. (©Nicolas Zaugra/ actu Lyon)

On a aussi aimé la tornade de la Place de la République et sa mise en scène ou encore le mapping de la basilique de Fourvière. Ce dernier était organisé par le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et non par la Ville de Lyon.

Lors d’une conférence de presse en novembre pour la présentation du programme, la première adjointe Audrey Hénocque avait promis des liens entre les deux événements, notamment sur les supports de communication. Les visiteurs ont trouvé tout seul le chemin de la célèbre basilique…

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