Sanofi se montre légèrement plus confiant pour son exercice 2017 après une nouvelle hausse de ses ventes au deuxième trimestre

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afp.com/ERIC PIERMONT

Il arrive ce jeudi dans les pharmacies, avec exactement deux ans de retard sur la course aux premiers vaccins : le rappel anti-Covid de l’entreprise transnationale française Sanofi sera disponible dans les pharmacies, à compter de ce jeudi 22 décembre. Début décembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait autorisé la mise sur le marché de ce vaccin "à protéine recombinante".

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Nommé VidPrevtyn Beta, l’injection utilise une technologie classique, différente de l’ARN messager. Aujourd’hui, les rappels à ARN "bivalents" - c’est-à-dire adapté au variant Omicron - de Moderna et Pfizer restent recommandés "préférentiellement" pour les rappels par la HAS.

Une alternative en cas de réticence ou contre-indication

À quoi donc servira le vaccin Sanofi ? "Il y a un an et demi, lorsqu’on a travaillé sur son développement, on a vite compris que le monde aurait besoin de rappels pour lutter contre ce virus, car l’immunité ne dure pas très longtemps", développe Charles Wolf, "directeur général vaccins France" de Sanofi dans les pages du Parisien ce jeudi. "Le Covid n’est pas fini ! Les vagues se succèdent, même si l’impact sur l’hôpital est moins important. Regardez ce qui se passe en Chine. Beaucoup d’experts craignent qu’un nouveau variant ne s’y développe. Il est donc nécessaire d’avoir plusieurs solutions au long de cette pandémie", estime-t-il.

Selon la HAS, ce nouveau rappel est indiqué pour les plus de 18 ans "qui ne pourraient ou ne voudraient pas" bénéficier de rappel avec les injections à ARN messager de Moderna ou Pfizer, en raison d’une réticence ou d’éventuelles contre-indications. Pour Philippe Besset, président de la Fédération des pharmaciens d’officine de France, l’arrivée de ce vaccin est effectivement une très bonne nouvelle pour la couverture vaccinale française. "C’est une technologie éprouvée, déjà utilisée dans de nombreux autres vaccins et sur laquelle on a du recul. Cela pourrait convaincre les réticents qui ne veulent pas faire leurs rappels avec des vaccins à ARN messager", développe-t-il.

La piste d’un vaccin plus endurant

Autre piste selon le professionnel, celui de la durée d’immunité que ce vaccin pourrait conférer. "On sait d’expérience que ce type de vaccins à protéine recombinante offre une protection plus longue que celle des ARN messager, qui n’est pour l’instant que de quelques mois", explique Philippe Besset. Cela pourrait éventuellement permettre d’avoir un vaccin qui s’injecte une fois par an plutôt que tous les trois ou six mois, comme pour la grippe."

Il est prudent néanmoins : "Attention, rien ne le prouve pour l’instant dans le cas de ce vaccin anti-Covid. Mais si c’est le cas, ce vaccin pourrait être une arme redoutable contre la lassitude que l’on commence à ressentir chez les publics à risque, qui en ont marre de faire leur rappel tous les quelques mois."

Une bonne nouvelle pour l’industrie pharmaceutique française

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Après l’échec du développement d’un premier vaccin ARN Sanofi, dû à une "erreur de dosage sur un des réactifs" et à des difficultés à mettre en place les essais cliniques, ce nouveau rappel "a été éprouvé, développé et produit en France", insiste le directeur national. "Et on en est très fiers !", ajoute-t-il. La HAS a évoqué de premières données immunologiques, suggérant "une efficacité au moins équivalente à celle des vaccins actuellement recommandés contre le variant Omicron BA.4/5" des autres firmes.

L’entreprise française, qui reste le plus gros producteur de vaccin antigrippal au monde, est désormais tournée vers le futur. Environ 70 millions de doses du vaccin anti-covid VidPrevtyn Beta ont déjà été commandées par l’Europe. Un milliard d’euros va également être investi dans un centre de recherche près de Lyon, avec pour objectif de développer "six vaccins à ARN messager d’ici à 2030 contre la grippe, la bronchiolite, l’infection à chlamydia, et même contre l’acné !", a annoncé Charles Wolf.

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