Lyon. Cette adjointe au maire dans la tourmente, accusée de louer un logement insalubre

Sandrine Runel, adjointe au maire de Lyon, est mise en cause pour la location de son logement. Sa locataire témoigne publiquement et dénonce le mauvais état du logement.

Sandrine Runel, adjointe au maire de Lyon est mise en cause pour la location de son logement.
Sandrine Runel, adjointe au maire de Lyon, est mise en cause pour la location de son logement. (©Capture vidéo)
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La pression monte à l’hôtel de ville de Lyon. Sandrine Runel, 9e adjointe au maire en charge des Solidarités et de l’inclusion sociale, est fragilisée par des révélations de la presse concernant la mise en location de son logement.

Souris, moisissures, travaux…

Propriétaire d’un logement situé dans le quartier de la Guillotière (7e arrondissement), elle a d’abord été épinglée par LyonMag, l’accusant de louer un bien insalubre. Le magazine a fait témoigner la locataire de cet appartement loué meublé. Elle affirme que le bien est insalubre, fait l’objet d’intrusion de souris, dénonce que certains travaux ne sont pas réalisés et la présence de moisissures

L’adjointe du maire de Lyon Grégory Doucet loue ce logement de 42m2 à cette femme et son nouveau-né depuis avril 2022. 

Un terme de « taudis » qui est « calomnieux » et « inexact »

L’élue socialiste, qui a régulièrement pris position contre le mal-logement, a répondu à l’enquête de nos confrères en récusant le terme de « taudis ». « Je m’inscris en faux sur le terme employé de ‘taudis’, calomnieux et totalement inexact », dénonce Mme Runel.

« Informée par la locataire par texto de la présence de souris, j’ai immédiatement sollicité le syndic de la copropriété. Ne recevant pas de réponse, après plusieurs mois et de multiples relances, j’ai moi-même diligenté une intervention. Après avoir sollicité 3 artisans, j’ai enfin réussi à trouver une entreprise spécialisée. J’espère que cette intervention viendra résoudre ce problème », répond l’adjointe au maire qui affirme avoir vécu plusieurs années dans ce logement et le mettre en location depuis 2010.

Sur les travaux, Sandrine Runel déplore aussi la difficulté de trouver des artisans et réaliser un chantier alors que le logement est occupé par la mère de famille.

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Un bail avec des irrégularités

Le journal Le Progrès a davantage mis en difficulté l’élue en révélant que le bail signé avec la locataire est entaché de nombreuses irrégularités.

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L’enquête montre l’absence de certaines mentions et documents obligatoires, tels que le montant du loyer demandé à l’ancien locataire, une référence à l’encadrement des loyers (une mesure pourtant défendue par la Métropole de Lyon et Sandrine Runel elle-même) ou encore les derniers diagnostics d’amiante, de plomb et d’électricité. 

Le bail ne mentionne pas la bonne taille du logement et note que le loyer est payé par prélèvement mensuel. La locataire a pourtant le libre choix de régler elle-même le loyer.

Sandrine Runel reconnaît des « manquements »

Mise en difficultés par ces révélations, Sandrine Runel s’est défendue sur BFM Lyon vendredi.

L’adjointe assure que l’appartement « est en bon état, a du charme » malgré des photos peu ragoutantes publiées par Lyon Mag dans son enquête. 

Elle reconnaît « des manquements et des oublis, notamment sur la question de mentions qui doivent y figurer et qui n’y figurent pas » et assure également être « dans un dialogue constructif avec sa locataire » et qu’elle a « répondu aux manquements » administratifs et a programmé des travaux.

Le loyer mensuel de cet appartement est de 623 euros hors charges.

Une « marchande de sommeil », selon l’opposition

Le maire de Lyon n’a pas publiquement réagi à la polémique, et n’a pas été interrogé sur le sujet lors de ses voeux à la presse début janvier. Mais le sujet commence à embarrasser la mairie après le dernier article du Progrès.

Le groupe du maire LR du 2e arrondissement, Pierre Oliver, se paie l’adjointe en la qualifiant de « marchande de sommeil » et réclame des comptes à Grégory Doucet. Le groupe d’opposition se demande comment le maire de Lyon « peut, dès lors, lui maintenir sa confiance en continuant à lui accorder une délégation d’adjointe ». En clair, son départ de l’exécutif municipal est demandé.

Le prochain conseil municipal du 19 janvier s’annonce animé. Le sujet sera sans nul doute abordé par l’opposition et la réponse du maire très attendue.

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