Immobilier de prestige : à Lyon, les acheteurs sont souvent locaux, et sautent le pas pour y vivre

A Lyon, les acheteurs de biens haut de gamme y achètent pour vivre. La ville a deux grands avantages : son bassin d'emploi ainsi que la qualité de ses infrastructures, qui attirent toujours autant les acheteurs les plus fortunés. La ville intéresse principalement les acquéreurs locaux et pas vraiment les investisseurs étrangers. Le point avec Gérald Châtel de l'agence Barnes, spécialiste de l'immobilier de prestige.
La demande de biens haut de gamme ne tarit pas sur le marché lyonnais : en 2022, le cabinet Barnes a par exemple reçu une moyenne de 164 demandes par mois, tandis que 37% des biens se vendent en moins de 30 jours.
La demande de biens haut de gamme ne tarit pas sur le marché lyonnais : en 2022, le cabinet Barnes a par exemple reçu une moyenne de 164 demandes par mois, tandis que 37% des biens se vendent en moins de 30 jours. (Crédits : DR Barnes)

En matière d'immobilier de prestige, à Lyon, les acheteurs les plus fortunés se laissent convaincre par le bassin d'emploi et sa qualité de vie, constate l'agence Barnes, l'un des leaders français de l'immobilier haut de gamme.

Même si Lyon ne se situe pas dans le top 50 des villes qui ont la côte auprès des grandes fortunes (où Paris est en tête), elle reste une halte intéressante pour Barnes :

« On s'implante dans toutes les villes où il y a une offre d'emplois importante et dans les villes de villégiature », explique Gérald Châtel, directeur associé de Barnes Lyon. La capitale des Gaules se classe donc plutôt dans la première catégorie. A savoir que Barnes est présent dans quinze pays, à travers 122 bureaux.

Une ville où on achète pour vivre

« Le profil type de l'acheteur lyonnais est un cadre supérieur de 47 ans en moyenne, qui occupe notamment des fonctions dans l'industrie. 92% des acheteurs sont des particuliers (dont 64% achètent en couple et 28% en individuel) tandis que 8% sont des sociétés. C'est un bassin d'emploi et le marché est essentiellement orienté vers le logement. »

Et quand les acheteurs achètent, c'est même avant tout pour y vivre : « A Lyon, il existe cette idée de placer son argent et de se loger avant de réaliser un investissement pour avoir un rendement locatif. [...] La ville attire des gens qui cherchent du confort et où il fait bon vivre (infrastructures, gare TGV, aéroport, écoles...) ».

D'ailleurs, 67% des acheteurs sont en réalité déjà installés en Auvergne Rhône-Alpes, tandis que 12% arrivent de Paris, 14% du reste de la France et 7% de l'étranger. Une proportion qui s'explique à la fois par la cherté de Lyon, qui reste la deuxième ville la plus chère de France après Paris et où, à l'image de la capitale, les primo-accédants ont du mal à acquérir à Lyon. « Nous avons beaucoup de ventes et de rachats, avec des acheteurs qui recherchent un meilleur confort. Les Lyonnais sont bien placés pour racheter dans leur ville, alors que lorsqu'on vient du reste de la France, c'est plus difficile. »

La demande pour des biens haut-de-gamme est bel et bien présente « : en 2022, nous avons eu 1.960 nouveaux projets acquéreurs, soit 164 demandes par mois », constate Gérald Châtel. 37% des biens se vendent en moins de 30 jours.

Stabilisation des prix des appartements

Selon Barnes, le prix médian pour un appartement haut de gamme se situe autour de 6.973 euros du m2, un prix qui a finalement peu évolué (0,1%) entre 2021 et 2022.

Sur les appartements, les prix sont en effet restés stables entre 2020 et 2022. En revanche, en prenant un peu de recul, depuis 2016, ils ont néanmoins connu une hausse de près de +50%, tous arrondissements confondus...

« Après toutes ces années de hausse, le prix médian s'est stabilisé. » A Lyon, trois arrondissements dominent le haut du classement : le deuxième pour son patrimoine, le cinquième pour la vue et ses terrasses, et le sixième par son calme et sa proximité avec le parc de la Tête d'Or.

A l'échelle de la métropole, le prix médian pour une maison est même estimé à 1,25 million d'euros et il a évolué de +11,6% entre 2021 et 2022.

« Pour les maisons, les prix ont augmenté, mais on a retrouvé les niveaux d'avant-Covid », note Gérald Châtel. A l'image de l'immobilier traditionnel, la demande pour les maisons en extérieur avait elle aussi significativement augmenté à l'issue de la crise sanitaire, mais le phénomène tend aujourd'hui à s'inverser. « Tout le monde revient », commente Gérald Châtel.

Dans l'immobilier de luxe, la question du foncier aussi est tendue. Il existe toujours une demande pour des terrains à bâtir, mais très peu de foncier disponible. Barnes n'aura d'ailleurs vendu que dix terrains l'an passé.

Des nouvelles règles municipales

« La ville a grandement évolué depuis que j'ai démarré mon activité en 1996. Les différentes municipalités ont toujours changé, mais nous n'avons jamais eu de gros investisseurs étrangers », analyse Gérald Châtel.

Quant à l'encadrement des loyers, mis en place par l'exécutif écologiste à la Métropole, et régulièrement attaqué par la Fnaim, le directeur associé de Barnes Lyon affirme : « Il y a toujours des sceptiques, des déçus et des nouveaux arrivants. On s'adapte. »

Il constate néanmoins, comme ses confrères, que malgré l'encadrement du prix qui baisse effectivement le loyer sur certains secteurs, les bailleurs choisissent toujours le meilleur dossier, donc au final, le plus aisé. Dans le segment du haut de gamme, la valeur moyenne d'un appartement en location est de 2.041 euros.

Il compare la mesure avec le DPE, « à l'époque tout le monde était vent debout », et aujourd'hui, c'est l'un des critères les plus regardés à l'achat.

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