Dans le cadre de la présentation de ses trois recrues hivernales, le Croate Dejan Lovren (Zenith St-Petersbourg, 3,5 millions d'euros), le Suédois Amin Sarr (Heerenveen, 11 millions d'euros) et le Brésilien Jeffinho (Botafogo, 10 millions d'euros), Jean-Michel Aulas a défendu le bilan lyonnais du mercato d'hiver, pourtant marqué par l'absence du recrutement d'un milieu défensif expérimenté et athlétique, une priorité de Laurent Blanc depuis plusieurs semaines.
Allusion ou reproche à l'encontre de John Textor ?
C'est d'ailleurs son intervention inaugurale sur le sujet qui fera parler, le président de l'OL expliquant ainsi l'échec : « À l'époque, Laurent (Blanc) souhaitait essentiellement un défenseur central. Ensuite il s'est rendu compte d'autres besoins, et notamment d'un numéro 6. Bruno (Cheyrou) a pris des contacts qui étaient sur le point d'aboutir, quand on nous a proposé de repartir sur une solution brésilienne, avec Joao Gomes, qui avait déjà donné son accord à un autre club (Wolverhampton). Comme cela ne s'est pas fait, les autres joueurs pressentis l'ont plus ou moins bien pris... »
En résumé, l'OL aurait perdu du temps en se rendant au Brésil au lieu de conclure un transfert, dont la mise en suspens aurait poussé Elyess Skhiri, la cible principale du club lyonnais, à renoncer finalement à quitter Cologne à six mois de la fin de son contrat. L'allusion, ou le reproche, de Jean-Michel Aulas, donne le ton de la cohabitation nouvelle entre le président historique de l'OL et son nouveau propriétaire.
Plus tard dans la conférence de presse, le président lyonnais a poursuivi dans une ligne proche, ôtant toute ambiguïté sur son allusion initiale : « Notre mercato d'hiver est réussi à un joueur près. Si dans certains cas, l'alliance avec le Brésil a été positive, elle a plutôt contribué à faire attendre les autres, dans ce cas-là, et à aboutir à un échec. »
Son directeur du football, Vincent Ponsot, a étayé : « En fait, en novembre, la commande était un défenseur central qui puisse arriver vite, et Dejan est arrivé début janvier. Mais après les premiers matches, on s'était dit qu'il n'était pas possible de continuer comme ça, et la commande du 10 janvier, c'était une sentinelle et de regénérer l'effectif. Puis les incidents autour de Karl Toko-Ekambi, le 14 janvier. Globalement, on a réussi, mais il y a un point, oui, où on n'a pas réussi. »
« J'ai fait des mauvais choix, mais qui mieux que moi peut savoir ce qu'il faut pour que l'OL retrouve le plus haut niveau ? »
Jean-Michel Aulas, président de l'OL
Jean-Michel Aulas a plusieurs fois évoqué un cycle de trois ans, probablement calqué sur son accord avec John Textor pour rester à la tête du club après la vente, et défendu le recrutement de la saison en cours : « On a essayé de changer beaucoup de choses. On a fait un recrutement, l'été dernier, avec Lacazette, Tolisso, Lepenant, Tagliafico, Kumbedi et Riou, qui ne peut pas poser de problème. Et on a poursuivi, cet hiver, un travail immense de renouvellement des effectifs. »
Sur les critiques, le président lyonnais s'est arc-bouté : « Est-ce que je suis triste d'entendre certaines choses ? Pas sur moi, parce que j'ai la sérénité du travail bien accompli. Mais quand je vois des affirmations sur Bruno (Cheyrou) ou Vincent (Ponsot) qui sont complètement erronées, je tiens la barre très fort, j'ai la certitude de faire du bon travail et de relancer. J'ai fait des mauvais choix, mais qui mieux que moi peut savoir ce qu'il faut pour que l'OL retrouve le plus haut niveau ? Il faut faire attention aux apprentis sorciers qui pensent qu'on aurait réussi d'un claquement de doigts en faisant autre chose. »