Les Progressistes se saisissent de la Guillotière pour critiquer abondamment les Écologistes

Michel Le Faou, Catherine Panassier, Myriam Picot, David Kimelfeld et Georges Képénékian : les Progressistes lyonnais montent au front contre le projet Guillotère des Verts.

Michel Le Faou Catherine Panassier Myriam Picot David Kimelfeld Georges Képénékian Lyon
Les Progressistes, ce vendredi 3 février 2023 à Lyon. © David Gossart

Un ancien président de Métropole, un ex-maire de Lyon, deux anciennes maires d’arrondissement et un ex vice-président à l’urbanisme métropolitain : Les Progressistes lyonnais avaient sorti le « shadow cabinet » complet, ce vendredi 3 février à l’Hôtel Phénix (Lyon 5e). L’objectif : donner leur version de ce qui devrait être fait à la Guillotière.

Le plan des exécutifs actuels autour de la place Gabriel-Péri, présenté le 30 janvier, leur parait fondamentalement lacunaire et pétri de zones aveugles que le sondage de cette semaine n’a pu que venir conforter : sécurité, salubrité…

« Ils font comme si ces sujets n’avaient jamais été abordés. Oui, les chiffres de sécurité sont meilleurs, mais grâce à la présence de renforts de police nationale, qui ne seront pas là ad vitam aeternam », alerte David Kimelfeld, ancien président de la Métropole de Lyon, rejoint par Myriam Picot, ancienne maire du 7e. « Cela a, de plus, déplacé les sujets : c’est extrêmement tendu place Mazagran, mais ils mettent de côté les sujets qui gênent ».

L’élection de 2026 arrive dans le viseur

Clairement donc, si « la première année était celle de l’observation, est venu le temps des critiques et, aujourd’hui, nous sommes en position de dénoncer ce qui nous parait inadapté ou hors de propos », pose David Kimelfeld. « Traditionnellement, un nouveau maire à Lyon ne défait jamais tout ce qui a été fait avant. Là, on a l’impression qu’is veulent faire tabula rasa du passé » s’inquiète l’ancien maire de Lyon Georges Képénékian.

Lire aussi sur Tribune de Lyon : David Kimelfeld : « Je jouerai un rôle en 2026 »

L’envie de reprendre le mandat où ils l’avaient laissé tenaille-t-il déjà ces élus dans la perspective de 2026 ? « Nous avons la volonté de participer à la bataille qui va s’engager à la Métropole et à la Ville. Il y aura de nouvelles têtes, mais nous serons les têtes de pont dans cette bataille avec un projet qui va se construire jusqu’en 2026 », opinait l’ancien président de la Métropole.

Gabriel-Péri cristallise tout ce qui ne va pas chez les Verts

À ce titre, Gabriel-Péri cristallise donc tout ce qui, à leurs yeux, ne va pas chez les Verts : appropriation de sujets déjà lancée sous le mandat précédent (action sur l’habitat insalubre), annonces creuses et absence d’options concrètes de terrain, focus systématique sur les Voies Lyonnaises quand l’enjeu est ailleurs.

Les 6 millions d’euros d’ici 2026 dévolus à la préemption de commerces ? Inutile si on ne met pas en place un outil d’accompagnement concret, « si on ne va pas voir les bailleurs un par un et si l’on n’a pas quelqu’un à proposer quand un local se libère » rappelle David Kimelfeld, se remémorant sa propre action quand il avait fallu revoir les pentes de la Croix-Rousse.

Les Progressistes proposent de créer un groupe de sécurité en coordination avec la police municipale, police nationale et la justice. « Cela n’existe pas car les relations sont tellement tendues avec l’État », déplore David Kimelfeld. Autre idée : des unités propretés agent de la Ville-police municipale.

Si, il faut démolir le Clip

Plus gros sujet d’achoppement : le quartier Moncey et l’abandon de la démolition du Clip. Pour les Progressistes, l’actuel président de la Métropole Bruno Bernard dégaine des chiffres qui font peur pour justifier l’abandon du projet qui aurait pu libérer la place Ballanche, enclavée derrière lui.

« Les chiffres de 70 à 110 millions d’euros avancés par Bruno Bernard englobent la démolition de l’ensemble du Clip. Nous, ce que nous poussons, c’est seulement le petit Clip », corrige Michel Le Faou, qui estimerait l’opération à environ 35 millions d’euros. « Ils manquent de courage sur cette opération. On demande des études, des scénarios. D’autant que ce faisant ils signent un désaveu de la maire du 3e qui était favorable à la démolition. »

Sans oublier les 4 millions d’euros pour déplacer le tramway et libérer la place devant le Casino, ce qui porterait à environ 50 millions d’euros leur projet souhaité de renouvellement urbain du quartier. Trop ? « Ce serait la première fois que je verrais Bruno Bernard s’inquiéter des montants », tacle son prédécesseur. « Ils trouvent 100 millions pour la rive droite, achètent un immeubles dans le 6e pour 13 millions pour y faire des logements sociaux et le revendent 6 millions… Mais il faut régler ces situations, sinon on en reparlera encore en 2040 », s’inquiète David Kimelfeld.

Plus probablement, on n’a déjà as fini d’en reparler d’ici 2026.

A lire également dans cette rubrique

18 avril 2024

« Des comptes devront être rendus ! » : LFI donne une conférence à Lyon 2, le RN s’insurge 

Une conférence polémique. Ce mercredi 17 avril, le médiatique député de la France Insoumise Louis Boyard était en tournée à l’Université Lyon 2, accompagné de son collègue Gabriel Amard, ainsi que d’Emma Fourreau, animatrice des Jeunes insoumis et candidate sur la liste de l’Union populaire menée par Manon Aubry. Durant cet évènement baptisé “La jeunesse est…

12 avril 2024

Chassieu. Les élus exclus par le maire vont monter leur groupe d’opposition

La fin du mandat s’annonce tendue à Chassieu. Le retrait par le maire divers droite Jean-Jacques Sellès de leur délégation à quatre de ses adjoints, et leur exclusion du groupe majoritaire, a fait basculer sept élus dans l’opposition. En cause : leur abstention lors du vote du budget 2024 le 4 avril dernier. « Pour nous c’était…