RMC Sport

OL: Aulas a la "certitude de faire du bon travail", et compare la situation de Lyon... à celle de Liverpool

Seulement 10e de Ligue 1 après 21 journées, l'OL connaît une saison pour le moins compliquée. Mais selon Jean-Michel Aulas, "tous les plus grands clubs ont des passages à vide".

Lyon et Liverpool, même combat ? Au cours d’une (très) longue conférence de presse ce vendredi, à la veille d'un déplacement à Troyes, Jean-Michel Aulas a défendu son bilan à la tête de l’OL et tenté de dédramatiser la situation actuelle, en osant une drôle de comparaison avec ce que traversent... les Reds.

>> Revivez la conf de Lyon et Aulas

"Il faut avoir un peu de mémoire, a réclamé le président lyonnais. On parle d'une dixième place à l’instant T pas satisfaisante, on continue évidemment de respecter les bases et les valeurs du passé qui nous ont permis d’être le premier club en termes de qualification en Coupe d’Europe. Liverpool en ce moment est 9e (de Premier League). Il arrive dans le cycle d'un club comme le nôtre d'avoir une mauvaise performance. Les réseaux sociaux permettent aussi de dire des choses qui ne sont pas recevables." Certes, les hommes de Jürgen Klopp ne sont pas au mieux cette saison, mais ils ont remporté la Ligue des champions en 2019 et la Premier League en 2020. Les Gones, eux, affichent un palmarès vierge depuis 2012.

"On a du recul, a insisté Aulas. Pourquoi on serait devenus bêtes d’un seul coup ? Il y a une réflexion de maturité. On fait tout pour que les choses soient inversées. Il faut savoir accepter un certain nombre de difficultés pour mieux se relancer. Je suis triste d'entendre un certain nombre de choses, pas sur moi parce que j’ai la sérénité du devoir bien accompli mais quand je vois qu'on dit des choses erronées sur Vincent (Ponsot, directeur du football) et Bruno (Cheyrou, directeur du recrutement). J’ai lu dernièrement des affirmations sur des agents avec lesquels Bruno travaillerait et c'est complètement erroné. Je tiens la barre très fort, j'ai la certitude de faire du bon travail. Je compte sur un peu de raison et d’analyse. Tous les plus grands clubs ont des passages à vide. Nous il faut que ce soit le plus court possible."

"Qui mieux que moi peut savoir ce qu’il faut faire pour retrouver le haut niveau ?"

Car la disette qui dure depuis onze ans a de quoi agacer les supporters, frustrés de voir leur club se retrouver à mi-saison entre Clermont et Reims en Ligue 1, à seize points du podium. "C'est une phrase qu'on peut sortir dans tous clubs, a pourtant balayé Aulas. Bien sûr que c'est long mais auriez-vous fait différemment ? Je trouve la question très désagréable. Oui bien sûr que c'est long mais le foot est une science extrêmement difficile. Je crois qu’on a acquis plus de 50 titres en 30 ans entre les garçons et les filles. C’est une marque de respect qui devrait être intégrée par ceux qui jugent. Mon ambition est de remettre le bateau dans sa perspective, on est en train d'y arriver. J'ai fait des erreurs mais si on les analyse dans le détail, on verra que j'étais bien accompagné."

Difficile de ne pas y voir une pique adressée à son ancien directeur sportif Juninho, qui a eu droit à quelques tacles tout au long de cette conférence de presse, notamment lorsqu’Aulas a été interrogé sur une éventuelle refonte de l’organisation lyonnaise. "Mais c’est quoi une restructuration du pôle sportif ? Je vous dis que les gens en place sont de grande qualité. Mais même avec des gens de grande qualité, en partant de zéro en décembre 2021 (au moment du départ de Juninho, ndlr), on n'a pas redressé assez vite la tendance de ce qui a été fait. On réfléchit pour améliorer un certain nombre de choses mais ce n’est pas le domaine sportif qui est en cause. Il faut du temps pour redresser les choses. J’ai fait des mauvais choix, on y travaille, mais qui mieux que moi peut savoir ce qu’il faut faire pour retrouver le haut niveau ? On fera les comptes en fin d’exercice et on verra", a-t-il souligné.

"Il y a des cycles à respecter. Il faut faire attention aux apprentis sorciers qui laissent penser que d'un claquement de doigts on aurait réussi. Il n’y a pas de certitude. Tout le monde, derrière son écran, peut estimer faire mieux. Pour faire mieux, il faut un certain temps et prendre les bonnes orientations. Les arrivées de Sarr, Jeffinho et Lovren en font partie. On a aussi un excellent coach", a développé Aulas. Avant d’en remettre une couche sur Juninho : "Quand je vois qu'on a prêté Camilo (recruté par Juninho, ndlr) à Molenbeek, je me dis aussi qu’on ne peut pas le faire tout seul. Il faut remettre en perspective un certain nombre de choses qui n'ont sûrement pas été bien faites. Je suis le patron de l’entreprise, j’en assume la responsabilité."

RR avec EJ