Lyon: deux supporters condamnés à cinq mois de prison avec sursis pour des débordements après le match contre Strasbourg

Il était 6 heures du matin, jeudi, lorsqu'ils ont été interpellés. 22 supporters de l'Olympique lyonnais, soupçonnés d'avoir participé à des affrontements avec des CRS en marge du match contre Strasbourg le 14 janvier, ont été placés en garde à vue. Six d'entre eux ont été déférés au parquet ce vendredi.

Deux ont été présentés en comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité. Ils ont tous deux été condamnés à cinq mois de prison avec sursis.

Quatre autres supporters sont également passés en comparution immédiate dans l'après-midi. Ils sont ressortis libres, mais sous contrôle judiciaire, leur avocat ayant demandé un délai pour préparer leur défense. L'audience se tiendra le 13 mars prochain.

Entre-temps, ces hommes ont interdiction de paraître dans un stade et de se réunir. Déjà connu pour des faits de violence dans une arène sportive, l'un d'eux est en plus de cela interdit de mettre les pieds dans le département du Rhône.

Au total, 12 personnes font l'objet d'une composition pénale. Quatre autres ont été mises hors de cause.

"On a vraiment frôlé le pire"

Les événements sont survenus quelques instants après le coup de sifflet final d'un match qui s'était soldé par une nouvelle défaite de l'OL à domicile contre une petite écurie, qui plus est relégable.

En signe de protestation, des supporters ont tenté de forcer l'accès au terrain et aux vestiaires. Mais ils se sont heurtés aux forces de l'ordre. 13 policiers ont été blessés, à la fois par des projectiles et par des coups.

"Les CRS, qui ont une grande habitude des manifestations, ont reconnu des façons d'opérer qui sont celles des black blocs, fustige Me Laurent Bohé, leur avocat, au micro de BFM Lyon. (...) On a vraiment frôlé le pire dans ce dossier."

L'indignation de Jean-Michel Aulas

À l'issue de la rencontre, Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, s'était indigné du comportement de cette frange de supporters.

"C'est un sentiment de gâchis, avait alors déploré le dirigeant historique du club en zone mixe. Dès l'arrivée au stade, dans le bus, on a fait l'objet à nouveau d'une attaque des supporters, qui devaient rester non-violents alors qu'il y a eu des actes de violence avant le match. Je le regrette."

Aujourd'hui, la situation sportive de l'OL est toujours particulièrement délicate. Le club est englué à la 10e place du classement et ne semble pas en mesure de reprendre sa marche en avant. Jean-Michel Aulas a tenté de désamorcer la colère des supporters en conférence de presse ce vendredi, dressant notamment un parallèle entre la situation que traverse son club et celle de... Liverpool. Une comparaison pour le moins osée.