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Lyon: des parents d'élèves demandent justice après des années de pollution à l'école Michel-Servet

Les parents d'élèves ont déposé un recours contre la ville, la métropole et l'État en 2020, mais le rapporteur public a rejeté ce vendredi leur requête d'indemnisation.

"Les voitures passent, la pollution reste." Les parents d'élèves de l'école Michel-Servet étaient rassemblés ce vendredi matin devant le tribunal administratif de Lyon pour appuyer leurs revendications, alors même qu'ils attendent une décision de justice concernant la pollution à laquelle leurs enfants ont été exposés.

Ils avaient saisi la justice et déposé un recours contre la ville de Lyon, la métropole et l'Etat il y a deux ans, demandant réparation pour la pollution à laquelle les enfants scolarisés à Michel-Servet ont été exposés pendant des années.

Une importante quantité de dioxyde de carbone

L'école Michel-Servet est située à la sortie du tunnel de la Croix-Rousse, où passent chaque jour des milliers de voitures.

"On a été alertés", rapporte Carine Paquier, parent d'élève, au micro de BFM Lyon. "On s'est demandés pourquoi à chaque fois qu'il y avait un pic de pollution, ma fille toussait toute la nuit, pendant une semaine sans dormir."

Des capteurs installés dans l'école ont en effet révélé la présence de dioxyde de carbone en quantité importante, à tel point que les fenêtres et l'une des cours de récréation ont dû être condamnées.

"Il y a quelque chose de compliqué à envoyer ses enfants tous les jours dans une école polluée, alors qu'ils sont censés être en bonne santé", déplore Sandra Wercamber, une autre parent d'élève.

Une décision "à rebours du mouvement actuel"

Les parents d'élèves, avec le soutien de l'ONG Greenpeace, avaient également déposé une requête pour être indemnisés. Mais cette demande a été rejetée ce vendredi matin par le rapporteur public, qui a également exclu la responsabilité de la ville et de la métropole, ne retenant que celle de l'Etat.

"Malheureusement, le rapporteur public retient la faute de l'Etat, mais considère qu'il y a finalement une dilution des responsabilités des uns et des autres", explique maître François Laforgue, avocat de 13 familles et de Greenpeace. "Et que les enfants à qui on a interdit l'accès à certaines classes et à certaines cours de récréation, et qui sont exposés à des taux de pollution importants tous les ans depuis maintenant treize ans, finalement, n'ont pas tant de préjudice que ça."

La décision du rapporteur public est une déception pour les parents et pour Greenpeace. "Ce sont des conclusions qui vont vraiment à rebours du mouvement actuel sur la justice climatique", regrette Laura Mollier, juriste pour l'ONG.

Si la requête d'indemnisation des parents d'élèves a été rejetée ce vendredi, le délibéré est toutefois attendu dans une quinzaine de jours.

Au-delà de l'action en justice, les parents d'élèves demandent à la ville et à la métropole d'aller plus loin dans leur politique pour réduire le trafic automobile, et espèrent obtenir "une véritable alternative à la voiture".

"Par exemple, comme cela avait été évoqué à un moment, une voie de tramway qui pourrait relier La Duchère à la Part-Dieu", déclare Renaud Pierre. Le parent d'élève demande une meilleure communication de la part de la ville et de la métropole. "On sait qu'il y a des choses qui se préparent", ajoute-t-il, même s'il dit regretter l'absence d'une "volonté de dialogue".

Stéphanie de Silguy, Jade Theerlynck avec Laurène Rocheteau