Les syndicats opposés à la réforme des retraites ont réussi leur pari ce jeudi 23 mars 2023 pour la neuvième journée de mobilisation après le recours au 49.3, le rejet de peu de la motion de censure du gouvernement et l’interview présidentielle d’Emmanuel Macron.
55 000 manifestants, selon la CGT et l’intersyndicale et 22 000 selon la préfecture du Rhône. C’est quasi la mobilisation la plus élevée depuis le début du conflit social à Lyon, dans la troisième ville de France. actu Lyon vous résume cette journée également émaillée de violences importantes.
Mobilisation très imposante
Le cortège syndical est parti de la Manufacture des Tabacs après 11h30 avec un cortège très imposant. Le cours Gambetta a rapidement été noir de monde. Quand le cortège syndical est arrivé sur le pont de la Guillotière vers la Presqu’île, la fin du cortège quittait seulement le point de départ.
Un cortège qui s’est donc étalé sur plus de 2 kilomètres. Selon les chiffres syndicaux, 55 000 personnes étaient présentes dans les rues pour s’opposer à la réforme. Un chiffre légèrement au-dessus du dernier record du 7 mars, qui s’élevait à 50 000 opposants selon la même source.
La tête de cortège était aussi très fournie avec plus de 3 000 personnes dont 1 000 individus « très hostiles », selon la préfecture. Selon notre journaliste sur place, de nombreux jeunes, des familles et des individus habillés en noir étaient devant le cortège syndical.
L’usage du 49.3 considéré comme un « passage en force » et l’interview d’Emmanuel Macron au JT de 13H mercredi étaient sur toutes les lèvres des manifestants ce jeudi à Lyon.
Des violences plus radicales et plus longues
Après une semaine de manifestations sauvages dans les rues de Lyon en soirée, les violences ont été plus radicales et longues en tête de cortège. Elles ont démarré au niveau de la place Aristide Briand. Jets de projectiles contre les forces de l’ordre, banques et agences immobilières prises pour cible, mobilier urbain cassé : les charges se sont multipliées tout comme les face à face tendus.
D’autres affrontements ont éclaté au niveau de Saxe-Gambetta comme lors des précédentes manifestations.
La tension est montée d’un cran rue de la Barre après le pont de la Guillotière. Des projectiles, y compris des morceaux de trottoirs, ont été lancés en direction des gendarmes mobiles qui ont répliqué par du gaz lacrymogène. Les policiers quant à eux ont chargé face aux manifestants repoussés vers la place Antonin Poncet. Des individus ont aussi bloqué pendant plus d’une heure la circulation sur le Quai du Dr Gailleton.
Les violences se sont poursuivies place Bellecour avec des échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants radicaux. La place a été fermée une partie de la fin de l’après-midi pour des contrôles et des interpellations.
11 interpellations, policiers et manifestants blessés
Le dernier bilan de la préfecture évoque 11 interpellations à l’issue des violences, neuf manifestants blessés et 58 membres des forces de l’ordre blessés légèrement après des jets de projectiles.
Notre journaliste a constaté deux manifestants blessés, le visage en sang, au niveau de la place Bellecour. Ces deux personnes ont affirmé avoir reçu « des coups de matraque au visage ».
Des blocages dans la matinée
La journée de grève a démarré tôt dans la matinée ce jeudi avec un blocage du périphérique au niveau de Saint-Fons par des salariés en colère du Port de Lyon. Un barrage filtrant a aussi été mis en place au rond-point de la Feyssine.
Une dizaine de lycées et deux campus, Lyon 2 et l’ENS étaient également bloqués ce matin. La grève chez les TCL a été peu suivie avec une circulation normale des métros et funiculaires, quelques lignes de bus étaient perturbées. 20% des vols ont été supprimés à l’aéroport de Lyon, des perturbations similaires sont prévues vendredi et samedi.
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